Il y a 15 ans, le monde industriel des deux roues motorisés basculait dans une nouvelle ère. C’était très exactement en 2006, l’année où Piaggio sortait de son usine de Pontedera le premier scooter à trois roues de l’histoire accessible avec un simple permis B. À l’époque, l’accueil réservé était plutôt sceptique mais la firme transalpine allait très rapidement faire taire les mauvaises langues. En effet, le MP3 est vite devenu une "success story" avec pas moins de 230 000 unités vendues à travers le monde depuis sa première apparition. Aujourd’hui, le 3-roues italien détient toujours le monopole du genre en France…son marché n°1 où il capitalise 60 % des ventes, suivent l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Il aura fallu attendre 2014 pour apprécier un facelift caractérisé par l’abandon de la malle arrière et des lignes plus conventionnelles. Puis, la firme italienne a simplifié sa gamme avec un 300 compact, un 400 et un 530 cm3. Aujourd’hui, Piaggio peut se targuer de présenter une véritable troisième génération. Pour ce faire, le MP3 change radicalement : silhouette moderne et sportive, ajout de multiples technologies embarquées, un train avant plus facile à appréhender, sans oublier un tout nouveau monocylindre… il était temps car la concurrence se fait de plus en plus pressante.La ligne générale en impose tout en se fluidifiant avec en prime une touche de sportivité, les clignotants migrent au sein même de la carrosserie, ce qui engendre une perte de poids d’environ 7 kg (280 kg en ordre de marche contre 287 sur la précédente génération). Mais pour en arriver là, les ingénieurs ont également retouché le balancier avant (nouveaux amortisseurs et parallélogramme articulé revu entraînant un gain de 1,1 kg sur la balance), tout en déplaçant le radiateur au niveau du tablier pour une meilleure répartition des masses. L’ancien tableau de bord troque son instrumentation analogique vieillissante pour un écran TFT 7 pouces où figurent toutes les informations utiles au quotidien (jauge à essence, compte-tours, compteur de vitesse, totalisateurs kilométriques). Mais pas que…en effet, le MP3 530 hpe Exclusive (notre version d’essai) propose de série la marche arrière avec une caméra située à l’arrière, facilitant de facto les manœuvres de stationnement en situation urbaine. En parallèle, le dernier-né de la fratrie dispose de la technologie BLIS identique à celle que l’on retrouve sur les automobiles modernes, pour faire simple, une signalétique orange au tableau de bord apparaît pour vous indiquer qu’un véhicule se trouve dans votre angle mort. De plus, le MP3 530 se dote du système ARAS (Advanced Rider Assistance System). Passé ce terme barbare, le principe reste similaire à celui du véhicule positionné dans l’angle mort, une lumière orange vous signale qu’un véhicule se porte à votre hauteur. Des éléments sécuritaires appréciables pour une clientèle désireuse de commuter essentiellement sur les voies rapides. Le chapitre "équipement" ne s’arrête pas là puisque la clé de contact traditionnelle laisse place à un système de démarrage Keyless. Enfin le frein de parking arbore une forme plus ergonomique qu’auparavant mais il s’actionne encore manuellement…à quand le format électrique déjà disponible sur le Peugeot Metropolis et sur le Kymco CV3 ? D’un point de vue pratique, aucune évolution n’est à notifier : le coffre sous la selle (dont l’ouverture s’effectue via un bouton au tablier) peut loger deux casques jet ou un intégral (rappelons que le Kymco CV3 fait nettement moins bien avec le logement d’un seul casque). Le millésime 2022 conserve l’emplacement au-dessus du tableau de bord avec un port USB, bien utile pour recharger son smartphone et stocker quelques effets personnels. La plateforme multimédia MIA permet de connecter votre téléphone, l’utilisateur peut jouir de la navigation GPS, de la notification des appels et des SMS mais elle ne fait pas office d’Apple Carplay.À bord, la position de conduite diffère par rapport à la précédente génération. Le guidon a été reculé et relevé de 10 mm, tandis que le tablier a été abaissé de 20 mm. Il en résulte une position de conduite plus naturelle, détendue améliorant le confort que ce soit en milieu urbain ou sur des trajets longue distance. La selle, toujours aussi large et haute, ne facilite pas la prise en mains pour les conducteurs novices et les petits gabarits, d’autant que l’engin pèse le poids d’un pachyderme. Le confort général s’avère honorable mais une assise plus moelleuse aurait été appréciable.