Je vous livre ainsi tout de go cet extrait :
« Colonel. Une lettre comme celle-ci, Béatrice ? Béatrice observe l’enveloppe, s’angoisse, semble se souvenir. Quel désastre. Je ne peux pas le croire. Une G4. A Béatrice. Béatrice, vous pouvez me rendre un service ?
Béatrice. De tout mon cœur.
Colonel. Vous seriez si aimable d’aller me chercher un verre d’eau fraîche ?
Béatrice sort.
Colonel, aux autres, en secret. C’est elle. C’est une G4.
Julia. Une G4 ?
Colonel, aux autres. Secret d’Etat du plus haut niveau, et on prétend que je m’en sorte avec une G4 !
Hagen. Mais les G4 doivent avoir plus de mille ans ! Je dis « an » parce que je suis comme ça. Après je vous fais la conversion en lézards.
Colonel. C’est un modèle ancien, croyez-moi. Une antiquité. Mais du futur.
Claus. C’est un robot ?
Colonel. Pire. C’est une G4. Un robot construit par des robots. C’est le produit de l’amour entre robots. Ce sont d’habiles mécaniciens, quand ils en ont la ferme intention ils produisent un semblable, pour leur tenir compagnie.
Hagen. Ils sont pitoyables. Ce sont des robots avec plus d’attributs humains que les humaines.
Colonel. Ils refusent d’accepter qu’ils sont des robots. Ils se greffent des données autobiographiques dans leur système opératif, ils s’inventent des drames domestiques, des télénovelas. Je crains vraiment que Béatrice soit… notre équipement. Civiles, je dois vous demander de bien entendre la règle numéro un : Béatrice ne sait pas qu’elle est une G4. Et vous n’allez pas le lui dire, c’est clair ? »
Il appartient au livre de Rafael Spregelburd intitulé La Paranoïa publié par L’Arche.
Vous me l’accorderez : qu’il soit ici question d’une Ginetta G4 est évident et incontestable.
Photo : Dare Ginetta G4 ou la Ginetta G4 contemporaine
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