Si Peugeot n’a pas inventé le concept de GTI, il s’enorgueillit d’en être l’un des plus fervents adeptes. Le constructeur aime à rappeler que depuis la première 205 GTI en 1984, il a produit quelque 800 000 modèles à vocation sportive. Bien que les dirigeants de la marque aient annoncé que le coupé RCZ ne serait pas remplacé, la série est en cours et se prolongera à l’automne avec la très attendue 308 GTI, uniquement déclinée en carrosserie 5 portes.
Pour animer sa berline compacte, Peugeot a logiquement retenu le bloc 1.6 THP dans sa configuration 270 ch, doté d’un stop & start et légèrement modernisé par rapport à celui du coupé RCZ R pour satisfaire aux dernières normes antipollution. Son rendement s’établit à 169 ch/l et son couple maximal à la valeur de 330 Nm. Celle-ci est disponible de 1 900 à 5 000 tr/mn, ce qui est le gage d’une bonne rondeur d’utilisation. De plus, si la zone rouge démarre à 6 000 tr/mn, le rupteur n’intervient que 500 tours plus haut. Avec un poids à vide de 1 205 kg, le rapport poids/puissance s’établit à 4,46 kg/ch. Pour autant, ces bonnes dispositions ne devraient pas se traduire par un appétit trop vorace : avec 139 g de CO2/km, ce bloc joue les ascètes, ce qui limite le malus écolo 2015 à 250 € seulement. Pour mémoire, avec 156 g de CO2/km, la Seat Leon Cupra 280 BVM6 souffre d’un malus de 2 200 € (ce qui incite d'ailleurs à se tourner vers la version DSG, dont le surcoût de 1 800 € est adouci par un malus de 1 600 € « seulement »)
Pour orchestrer les envolées mécaniques de la 308 GTI, seule une boîte manuelle à 6 rapports sera disponible. Celle-ci se prolonge par un différentiel Torsen, solution mécanique permettant une distribution de couple à la roue la plus adhérente pour une meilleure efficacité dans les courbes. Quant aux incontournables assistances électroniques, elles ont été programmées dans le sens d’un moindre interventionnisme. L’antidérapage ESP est même entièrement déconnectable, ce qui intéressera notamment les amateurs de conduite sur circuit.
Au programme, des assistances électroniques plus permissives
pour pimenter la conduite de cette GTI.
Les trains roulants, qui constituent déjà l’un des points forts de la 308, ont été retravaillés pour un comportement plus précis encore, avec notamment des ressorts affermis et des amortisseurs aux tarages spécifiques. Par contre, pas de suspension pilotée au programme, contrairement à ce que l’on peut trouver chez certaines concurrentes telles que les Seat Leon Cupra 280 ou Honda Civic Type R (310 ch). L’on note que Peugeot a poussé le soin du détail jusqu’à monter des silentblocs moteurs plus fermes, ceci pour réduire au maximum les mouvements parasites à l’entrée en virage.
Derrière les jantes de 19 pouces spécifiques à cette version GTI, lesquelles présentent la particularité d’être plus légères de 2 kg à l’unité que les modèles 18 pouces de la finition GT, on trouve à l’avant des disques ventilés de 380 mm pincés par des étriers 4 pistons, et à l’arrière des disques de 268 mm. Les pneus sont signés Michelin, il s’agit de Pilot Super Sport (235/35 R 19).
En termes de présentation, l’heure n’est pas à l’exubérance. Peugeot propose certes une teinte de carrosserie « coupe franche » mêlant le rouge et le noir, mais une clientèle plus discrète pourra se tourner vers les six couleurs classiques (rouge, bleu, noir, blanc ou deux nuances de gris) également au catalogue. La GTI se reconnaîtra à ses boucliers spécifiques, sa double canule d’échappement encadrant une sorte d’extracteur d’air, ou à quelques détails comme la calandre arborant une sorte de damier.
A bord, quelques surpiqûres rouges courant sur la planche de bord ou encadrant les contre-portes apportent une note sportive, que parachèvent le levier de vitesse et les pédales en aluminium. Les sièges typés baquets, en cuir et alcantara et embossés d’un logo Peugeot Sport, complètent l’ensemble. L’habitacle reste très sobre, à l’image de celui de la Volkswagen Golf GTI qui manifestement a servi de modèle aux gens de chez Peugeot. Il y a de pires références.
Le tarif sera communiqué à la fin du mois de juin, mais nous l'estimons pour notre part à partir de 35 000 €. Il sera de toute façon ajusté au mieux par rapport à ceux d’une concurrence particulièrement relevée dans la catégorie des compactes musclées : outre les Seat Leon Cupra, Honda Civic Type R et Volkswagen Golf (230 ch en GTI Performance, ou 300 ch pour la R) évoquées plus haut, l’on citera les Renault Mégane RS (265 ch), Opel Astra OPC (280 ch, bientôt remplacée), Volvo V40 T5 (245 ch), Alfa Romeo Giulietta 1750 TBI 240 et autres Ford Focus ST 250 ch. Bref, un sacré défi pour la 308 GTI. Premier essai fin septembre.
308 GTI : les principaux chiffres à retenir
Puissance : 270 ch à 6 000 tr/mn
Couple : 330 Nm dès 1 900 tr/mn
CO2 : 139 g/km (malus 2015 de 250 €)
Boîte de vitesses manuelle à 6 rapports
1205 kilos à vide
0 à 100 km/h en 6 secondes
1 000 m. départ arrêté en 25,3 s
80 à 120 km/h en 5e : 5,7 s
80 à 120 km/h en 6e : 6,7 s
Vitesse maxi : 250 km/h (autolimitée)
Consommation urbaine : 8,1 1/100 km
Consommation extra-urbaine : 4,9 l/100 km
Consommation mixte : 6 l/100 km
A partir de 35 000 € environ (estimation)
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