Audi RS4 B7 (2005-2008) : la meilleure berline de sport de sa génération, dès 18 000 €
Pourvue d’un fantastique V8 de 420 ch, d’une transmission intégrale et d’un châssis bien mis au point, la B7 concilie à un degré jamais vu chez Audi performances et agrément dynamique. À saisir maintenant.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi l’Audi RS4 B7 est-elle collectionnable ?
Inaugurant le bloc de la future R8, la RS4 B7 profite d’une mécanique d’exception, tant par sa puissance, sa sonorité (c’est un V8 atmo) et l’agrément qu’elle procure. Surtout, ce type de moteur a pratiquement disparu de la production actuelle et ne reviendra pas, CO2 oblige. Par ailleurs, cette RS4 jouit d’un excellent châssis ainsi que d’une qualité de finition que les Audi actuelles ont tendance à oublier. Bref, la RS4 B7 mérite plus que jamais que l’on passe outre son image de voiture de « go-fast ».
Succédant en 2004 à une A4 B6 un peu falote, la B7 en récupère les grandes lignes techniques, plateforme PL46 comprise. Ce n’est pas un défaut, bien au contraire, car les trains roulants, par exemple, se révèlent raffinés. En effet, on trouve à l’avant une double triangulation, et à l’arrière des quadrilatères superposés. Mais sur la B7, tout a été revu et peaufiné, y compris le look, affûté par l’équipe de designers dirigée par Walter de Silva, auteur chez Alfa Romeo de la 156.
Surtout, la B7 marque le retour dans la gamme Audi A4 de la version sportive RS4, qui a sauté la génération B5. Si, sur la B4, elle admettait sous son capot un V6 biturbo, elle s’en remet cette fois à un V8 atmosphérique. Et pas n’importe lequel. Ce 4,2 l, dérivant de celui monté dans la S4 B6, a été entièrement revu pour fonc tionner à très haut régime, tout en adoptant une injection directe. Résultat, une puissance de 420 ch à 7 800 tr/min, et une zone rouge repoussée à 8 250 tr/min.
Il s’allie à une boîte 6 manuelle, un combo très rare. Le tout se complète d’une transmission intégrale dotée d’un différentiel central Torsen répartissant le couple de 430 Nm à 60 % sur l’arrière. Bien sûr, les trains roulants ont été adaptés : voies élargies (imposant de gonfler les ailes), amortisseurs pilotés DRC recourant à un circuit hydraulique en X, jantes de 19 pouces, freins dotés à l’avant d’étriers à 8 pistons issus de la Lamborghini Gallardo… Audi n’a pas lésiné ! Présentée fin 2005, la RS4 est facturée 76 000 € (90 600 € actuels selon l’Insee), un tarif élevé donc, mais qui suppose un équipement complet : clim auto bizone, sono, sièges en cuir à réglages électriques, projecteurs au xénon… Au printemps 2006, la RS4 se décline en break Avant ainsi qu’en cabriolet, avant de quitter la scène début 2008, sans modification. 14 351 unités de cette version de l’A4 ont été fabriquées (54 % de berlines), un joli score vu la faible durée de production !
Combien ça coûte ?
On trouve des RS4 berline en bon état dès 18 000 €. À ce tarif, elles affichent un kilométrage énorme, dépassant largement la barre des 200 000. Ce n’est pas un problème si l’entretien a été scrupuleux. À 200 000 km, le seuil se place à 20 000 €, puis à 25 000 € si le totaliseur tourne autour de 150 000 km. À 100 000 km comptez plutôt 30 000 €, alors que pour 8 000 € supplémentaires, on peut accéder à une auto de moins de 50 000 km. Pour leur part, les breaks exigent 3 000 € supplémentaires, à l’instar des cabriolets.
Quelle version choisir ?
Il s’agit là d’une affaire de préférence personnelle puisque le choix ne concerne que le type de carrosserie. Évidemment, si on cherche le rapport prix/performance optimal, la berline s’impose.
Les versions collector
Toutes, à partir où elles sont en parfait état, a fortiori nanties d’un faible kilométrage. Néanmoins, ne représentant que 12 % de la production, le cabriolet semble plus collectionnable que les autres.
Que surveiller ?
Mécaniquement, la RS4 se révèle très solide, à condition d’avoir été impeccablement entretenue. Ses faiblesses sont superficielles : bobines défaillantes passé 100 000 km, encrassement des soupapes, voire système de recyclage des vapeurs d’huile bouché, ce qui arrive surtout quand on ne sollicite pas assez le moteur. Cela se traduit par une fumée bleue à l’échappement, laissant craindre le pire alors qu’il n’en est rien. Un nettoyage suffit, ce qui demande pas mal de temps néanmoins. Pas de souci particulier non plus côté boîte, alors que l’embrayage tient aisément jusqu’à 130 000 km.
Le seul souci vraiment embêtant provient des amortisseurs qui ont tendance à fuir. Fonctionnant par paire (l’avant gauche est relié à l’arrière droit, l’arrière gauche fonctionnant avec l’avant droit) donc se changent par deux, l’idéal étant de renouveler les quatre simultanément, ce qui revient à plus de 2 000 €. Attention également à l’état des disques de frein, vu leur prix élevé (350 € pièce minimum).
Au volant
Je n’ai jamais été fan de la ligne de la RS4, mais je dois reconnaître l’élégance et la qualité de réalisation du tableau de bord. Belle position de conduite, siège très agréable et maintenant bien : on peut démarrer. Le son rauque et raffiné à la fois du V8 envahit gentiment le cockpit, et bien vite, la suspension se manifeste par une certaine souplesse profitable au confort. La direction, un peu trop légère à mon goût se marie toutefois bien avec l’excellente commande de boîte. Sur route, l’amortissement permet à l’auto de s’harmoniser avec le bitume au lieu tressauter comme le fera la RS4 de génération suivante.
En découle un comportement très homogène même sur chaussée très dégradée, où, en courbe, le train avant se révèle mordant. Du coup, on passe en mode Sport, on attaque de plus en plus fort, et on s’aperçoit qu’outre son excellent freinage, non seulement la RS4 résiste bien au sous-virage, mais qu’en plus, l’arrière se place quand on le souhaite. Très plaisant… Mais moins que ce tudieu de moteur ! C’est lui l’élément magistral de la RS4. Souple et doux à bas régime, il pousse très fort en milieu de compte-tours puis se rue comme un sauvage hurlant aux 8 250 tr/min du rupteur. Un régal. Cela ne se paie pas par une consommation excessive, puisqu’elle tourne autour de 12 l/100 km en usage tranquille.
L’alternative youngtimer
Audi RS4 B5 (2000-2001)
La 1re RS4, c’est elle. Sa pièce-maîtresse, déjà, c’est son moteur préparé par Cosworth, alors propriété d’Audi. Ce V6 2,7 l s’offre deux turbos pour développer quelque 380 ch et 440 Nm. Superbe rendement ! Il s’exprime via une boîte 6 manuelle et une transmission intégrale dotée d’un différentiel central Torsen, le tout se traduisant par un 0 à 100 km/h exécuté en 4,9 s. Fumant ! Malheureusement, si elle est très efficace, cette RS4 ne profite pas d’un comportement routier amusant, dominé qu’il est par le sous-virage. Une belle machine néanmoins, écoulée à environ 200 unités en France. À partir de 27 000 €.
Audi RS4 B7 (2006), la fiche technique
- Moteur : 8 cylindres en V, 4 163 cm3
- Alimentation : injection directe
- Suspension : double triangulation, ressorts hélicoïdaux, amortissement piloté, barre antiroulis (AV) ; doubles trapèzes, ressorts hélicoïdaux, amortissement piloté, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction intégrale
- Puissance : 420 ch à 7 800 tr/mn
- Couple : 430 Nm à 5 500 tr/mn
- Poids : 1 645 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,8 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces d'Audi RS4 B7, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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