Comparatif - DS 9 VS Lexus ES : Dans l’ombre des allemandes.
Pleine d’ambitions mais peu aidée par les dures lois de l’industrie et du marché automobile, la DS 9 porte tant bien que mal le haut de gamme français aujourd’hui. Un modèle réellement premium, abouti et convaincant, mais pour qui l’image reste à peaufiner. Et s’il y en a une autre, qui a su se frayer un chemin à l’ombre des allemandes, c’est bien la Lexus ES. La marche à suivre ?
Sommaire
Après une rapide rencontre statique face à une BMW Série 5 plus consensuelle et une première confrontation dynamique en version 4x4 360 ch contre une Audi A6 mieux armée, la grande berline française nous avait finalement convaincu lorsqu’il s’agissait d’affronter une Mercedes Classe E, homogène, mais onéreuse et moins confortable. Hormis cet incontournable trio germanique, le porte-étendard DS croisera également sur sa route une certaine Lexus ES, qui a fait son beurre auprès des professionnels. Bien que son hybridation soit plus classique (non rechargeable), la japonaise reste finalement celle qui serait sa plus proche rivale.
D’abord par son positionnement tarifaire, plus avantageux que celui des rivales allemandes, mais aussi plus globalement dès qu’on aborde la philosophie des modèles. L’une comme l’autre affiche un design très personnel dans une catégorie plutôt conformiste, elles font toutes deux la part belle au savoir-faire artisanal de leur patrie respective (la joaillerie parisienne pour l’une, la dextérité manuelle des ingénieurs Takumi pour l’autre), et développent, l’une comme l’autre une gamme plutôt étroite comparée aux productions d’Outre-Rhin (pas de carrosserie break, absence de diesel). La française offre cependant davantage de choix. Si l’entrée de gamme thermique PureTech 225 ch risque de rester confidentielle dans sa diffusion, ses motorisations hybrides E-Tense existent en 225, 250 et même 360 ch lorsqu’elle reçoit le soutien d’un deuxième moteur électrique dans sa version 4x4.
De son côté, la Lexus ES, restylée en 2021, n’existe qu’en une unique version full-hybride de 218 ch, utilisant une architecture mécanique différente du reste du peloton : moteur quatre-cylindres 2.5 (cycle Atkinson) de 178 ch, moteur électrique de 120 ch et transmission CVT. Des différences techniques dont résultent cependant deux modèles à la philosophie somme toute similaire : deux grandes routières, plus confortable que réellement dynamiques et qui misent sur la différence, et le prix, pour faire la différence.
Aspects pratiques : la DS 9, nouvelle référence des chauffeurs
DS a beau envisager son nouveau modèle comme une « grande » berline du segment D, reste que ses dimensions la placent en plein cœur de la catégorie supérieure. Avec ses 4,93 m, la française reste cependant plus courte de 5 cm que la Lexus. Les deux reposent sur un empattement XXL (2,87 m pour la japonaise, et même 2,90 m pour la DS). De quoi afficher des lignes de petite limousine, et prolonger l’expérience haut de gamme une fois à bord, et notamment aux places arrière. Si la Lexus reste une excellente élève en la matière avec son espace vaste, son confort d’assise, ses dossiers inclinables et ses petites attentions, elle se fait désormais battre par la DS9 qui devient la référence absolue, tout modèle confondu.
L’espace arrière est digne d’une vraie limousine. Tout comme sa rivale, sa banquette peut devenir « Lounge », contre 2 300 € ici, et proposer une assise et des dossiers chauffants, ventilés, un accoudoir spécifique pour toujours plus de réglages. La française est en revanche la seule à proposer une fonction massage au deuxième rang. Un espace de choix à bord de la française. Aux places avant, les ambiances diffèrent. Si l’ambiance conserve, dans les deux cas, un agencement plutôt classique, l’un est l’autre y va de ses petits détails pour apporter une touche de raffinement. Dans notre DS9 d’essai, l’intérieur Opéra étend son cuir à peu près partout (ici en rouge Rubis) pour un effet très haut de gamme. Mais à y regarder en détail, la Lexus reste la plus méticuleuse.
L’assemblage et la finition sont exempts de toute critique, et l’implantation, lors du restylage, d’un écran central plus grand, plus proche du conducteur et désormais tactile, modernise le tout. L’interface reste cependant datée, la présence des nombreux boutons – non pas qu’il s’agisse, en ces temps du tout tactile, un problème – et leur aspect trahissent l’âge de la japonaise. L’ergonomie reste bonne, malgré la présence de ce pad tactile, une spécialité Lexus, toujours aussi agaçant à utiliser. En face, la DS9 fait bonne figure, mais les technologies embarquées, ainsi que le système multimédia d’ancienne génération (la nouvelle DS4 est mieux armée à ce niveau) n’en font pas une reine de la techno.
Reste enfin le coffre, qui dans un cas comme dans l’autre, souffre davantage de l’ouverture de malle, étroite, que du volume de chargement, finalement correct. La DS9, malgré sa technologie hybride rechargeable imposant une batterie grappillant quelques litres ici et là, reste la plus pratique avec 510 l, contre seulement 450 l pour la japonaise.
Pratique | DS 9 E-Tense 225 Rivoli + | Lexus ES 300h Luxe |
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Qualité de la finition | ||
Rangements | ||
Modularité | ||
Coffre (volume, seuil, facilité de chargement) | ||
Longueur maxi de chargement | ||
Places AR : longueur aux jambes | ||
Places AR : largeur aux coudes | ||
Places AR : garde au toit | ||
Plancher plat | ||
Note : | 13,8 /20 | 13,3 /20 |
Équipement : deux politiques très différentes
Dans ce chapitre, nos deux rivales construisent leur gamme de manière bien différente. Alors que la française propose seulement deux niveaux de finition (Rivoli + ou Performance Line), et toute une liste d’options, la japonaise échelonne sa gamme sur cinq paliers. En revanche, chez Lexus, le mot « options » ne semble pas faire partie du vocabulaire. Ainsi pour enrichir la dotation, il faudra tout simplement passer au niveau supérieur. Seul « extra » possible : la peinture métallisée ou encore les caméras en guise de rétroviseur (voir page suivante).
Ainsi pour une DS 9 E-Tense 225 Rivoli +, il vous en coûtera 58 900 €. La plus proche des ES en tarif est la version intermédiaire Luxe, affichée à 56 490 €. Dans les deux cas, l’équipement se veut déjà généreux avec le régulateur de vitesse adaptatif, l’aide au maintien de file, le détecteur d’angle mort, l’alerte anticollision avec freinage automatisé, l’accès et démarrage sans clé, les sièges avant chauffants et ventilés, les projecteurs à LED, aide au stationnement avec caméra, système multimédia avec compatibilité smartphone, etc. Au catalogue de la française, il subsiste quelques raffinements optionnels, comme l’ouverture automatique du coffre (500 €), le toit ouvrant (1 300 €), l’assistant au créneau (700 €), la vision de nuit (1 250 €), le système audio haut de gamme Focal (1 200 €), l’intérieur avec cuir étendu Opéra (5 250 €). Notre modèle d’essai était ainsi affiché à plus près de 70 000 €.
En face, la Lexus impose donc de passer à la finition supérieure F Sport Executive (61 990 €) (ou Executive 65 990 €) pour renforcer l’équipement. Au sommet de la gamme, son équipement égale celui de la française : feux à LED adaptatifs, système audio Mark Levinson, caméra 360°, etc. Même en optant pour les chères, mais peu convaincantes « caméra rétroviseurs », le tarif n’atteint pas encore celle de la française.
Rapport prix/équipements | DS 9 E-Tense 225 Rivoli + | Lexus ES 300h Luxe |
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Aides à la conduite | ||
Conduite (liaisons au sol) | ||
Confort | ||
Multimédia | ||
Style intérieur | ||
Style extérieur | ||
Note : | 14,7 /20 | 15 /20 |
Budget : une Lexus plus économique
Avec sa gamme enfermant l’équipement disponible dans les différents niveaux de finition, la Lexus ES contraint à monter les échelons. Un mode de consommation très différent de la DS qui laisse le choix. Pour autant, à équipement équivalent, la japonaise reste la plus abordable. Malgré sa technologie hybride rechargeable, la DS 9 ne peut profiter du bonus de 1 000 € (prolongé jusqu’en juillet 2022), accordés à ce type de modèle puisqu’il est réservé aux voitures de moins de 50 000 €. Reste les consommations, excellentes sur la Lexus, mais décevantes et tributaires du niveau de charge de la batterie sur une DS 9 lourde et gourmande sur autoroute.
Budget | DS 9 E-Tense 225 Rivoli + | Lexus ES 300h Luxe |
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Coût d'achat | ||
Bonus/malus | ||
Consommation : données constructeur | ||
Consommation : relevés Caradisiac | ||
Courroie de distribution/chaîne | ||
Cote attendue | ||
Durée de la garantie | ||
Fiabilité attendue/coût de réparations | ||
Note : | 13,3 /20 | 13,5 /20 |
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