Comparatif statique - Peugeot 308 VS Volkswagen Golf : objectif européen
Peugeot lui doit beaucoup. La 308 II fut le premier jalon d’un long processus de rétablissement pour le Lion, alors dans une situation financière critique. Aujourd’hui, la séduisante compacte française fait peau neuve et revient chasser, crocs aiguisés, sur le territoire d’une allemande désormais à sa portée : la Volkswagen Golf. Première rencontre entre ces deux généralistes qui dégagent un fort parfum de premium.
En 2012, la seconde génération de 308 se lançait sur le marché avec une tâche ardue : remettre sur pied un Lion à la santé vacillante. Près de 10 ans plus tard, le fauve sochalien s’est refait une sacrée santé avec une gamme plus sexy, portée par un marketing bien senti, un design fort et une montée en gamme crédible aux yeux des clients. Aujourd’hui, la boucle est bouclée, et celle par qui le renouveau est arrivé passe désormais le flambeau à un troisième opus aux crocs qui rasent le bitume. L’adage cher à la marque « des prestations premiums proposées aux tarifs d’un constructeur généraliste » est toujours de mise, et cette 308 de fouler toujours plus amplement le territoire des allemandes huppées.
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Mais il y en a une qui occupe cette place depuis des générations : la Volkswagen Golf. La compacte de Wolfsburg a toujours été la proie privilégiée de la lionne, qui a en partie atteint son objectif. Sur notre marché, la Peugeot 308 II était la compacte la plus vendue en 2020 : près de 37 000 exemplaires, soit le double de la Golf. Au niveau européen, la tendance s’inverse drastiquement. En 2020 toujours, la Volkswagen a conservé son titre de voiture la plus écoulée sur le Vieux Continent avec près de 310 000 exemplaires, loin devant les 90 000 unités revendiquées par la 308. Un objectif impossible à atteindre ? Probablement pas dans l’immédiat.
Côté look : la belle et la bête
Pour autant, son allure en dit long sur ses ambitions. Mises côte à côte, les deux rivales ne jouent plus du tout la même partition. Rigueur germanique et design intemporel pour la Golf, proportions plus sportives et gimmick de style très présents pour la 308. Avec ses 8 cm de plus (+ 11 cm par rapport à sa devancière) en longueur, et 4 cm de moins en hauteur, la française est d’emblée la plus dynamique. Son capot est beaucoup plus long, son pare-brise plus incliné et sa cabine rejetée davantage sur l’arrière de la caisse.
Un choix stylistique qui la rapproche visuellement d’une époque où la BMW Série 1 était encore une propulsion… Énorme calandre verticale à picots sur laquelle trône fièrement le nouveau – et très gros – logo du lion, blocs optiques affinés à l’extrême, crocs lumineux… La face avant de la 308 est autrement plus démonstrative que celle de la Golf, plus lisse, et dont la seule coquetterie de cette version hybride rechargeable est un bandeau lumineux joignant les deux phares.
Le spectacle de la 308 continue sur la partie arrière, avec un toit qui plonge plus rapidement vers la poupe, des feux très travaillés et rendus proéminents par le décroché des ailes arrière ainsi qu’un pare-chocs plutôt musclé. Là encore, la Golf la joue discrète, et laisse la 308 parader sous les feux des projecteurs. Une personnalité forte et assumée, pour celle qui mise beaucoup sur le design, l’un des premiers critères d’achats.
Côté habitacle : les esprits se rencontrent
Pour asseoir sa crédibilité face à des rivales au blason plus prestigieux, la Peugeot 308 s’efforce d’accueillir dans habitacle tiré à quatre-épingles. Plus étonnamment, l’intérieur fait preuve de plus de retenue vis-à-vis de ce qu’on aurait pu attendre de Peugeot. Il faut dire que le 3008 avait jeté un pavé dans la mare, suivi peu après par une 508 à l’habitacle futuriste. La marque française l’avoue elle-même : plus de simplicité, c’est également s’assurer plus facilement un assemblage qualitatif.
C’est d’ailleurs ici que les Golf et 308 se ressemblent le plus. Aérateurs « fondus » dans des lignes qui parcourent une planche de bord horizontale, écran central de 10 pouces visuellement relié au tableau de bord digital par des placages en plastiques noir laqué, console centrale asymétrique sur laquelle trône un petit sélecteur électronique de vitesse… Les points communs sont nombreux, et l’une comme l’autre affiche un sens du détail plutôt recherché. Si la Golf a définitivement fait la chasse aux boutons, la 308 conserve des touches d’accès rapide, doublées désormais par des i-Toogle, une dalle tactile aux raccourcis personnalisables. Sur notre modèle d’essai, nous n’avons pas réussi à obtenir la configuration idéale. Et les réglages, enfouis dans une quantité de sous-menus, ne nous sont pas apparus très intuitifs. À retenter sur une version définitive.
Derrière le volant, le tableau de bord placé en hauteur de la 308 reprend la technologie holographique 3D déjà connue à bord de la 208 (sur finition haute GT et GT Pack). L’effet est toujours aussi efficace : c’est beau, avec des animations fluides et gracieuses, et finalement assez lisibles. Une vraie réussite. En ce qui concerne la partie numérique, la Golf conserve un plus grand classicisme qui sert la facilité d’utilisation. Mais l’obsession du tout tactile de cette 8e génération a fortement altéré l’ergonomie de l’allemande, un atout pourtant traditionnel chez Volkswagen.
Côté vie à bord : le cœur ou la raison
Aux places arrière, la Peugeot 308 perd des plumes. Elle paye ici ses partis pris en matière de design. A l’image de ce qu’avait déjà entreprit la berline 508, la compacte a préféré sacrifier quelques centimètres ici et là pour dynamiser son allure. L’espace est plutôt étriqué pour un adulte, surtout lorsqu’on la compare à une Golf à l’empattement moins long (2,63 m contre 2,67 m). Espace aux jambes, garde au toit, largeur au niveau des coudes, l’allemande est de loin la plus accueillante. Par ailleurs, cette dernière offre également un meilleur confort d’assise. Un quasi sans faute.
Côté coffre, la Peugeot 308 ne fait pas mieux que sa devancière, et perd même une dizaine de litres (412 l). C’est toujours mieux que la Golf qui doit se contenter de 380 l. Mais les chiffres ne font pas tout, et la Volkswagen se rattrape avec une ouverture plus large, un seuil de chargement plus bas et une marche moins proéminente à l’intérieur. A noter que ces chiffres ne valent que pour les versions classiques. Ici nous avons à faire à deux déclinaisons hybrides rechargeables dont les batteries font chuter les volumes de chargement à 360 (Peugeot 308) et 280 l (Volkswagen Golf). Elles perdent également au passage leur plancher de coffre amovible.
Côté moteur : l'embarras du choix pour la Golf
Sous le capot, la Volkswagen Golf affiche déjà une palette très large de motorisations avec trois blocs essence (110, 130 et 150 ch), trois diesel (115, 150 et 200 ch). Peugeot a pour le moment communiqué sur un seul diesel (130 ch) et deux essence (110 et 130 ch). Il y a fort à parier que d’autres motorisations classiques viendront étoffer la gamme. En ce qui concerne les technologies hybrides (rechargeables pour les deux), la Golf prend les devants en termes de puissance vis-à-vis de la 308 (204 et 245 ch contre 180 et 225 ch).
Enfin, la Golf a par ailleurs le droit à de vraies version sportives (GTI 245, GTI Clubsport 300 et R 320 ch), dont doit – pour le moment ? – se passer la 308. Peugeot n’a pas encore communiqué officiellement sur une future 308 100% électrique. Il faut dire que la compacte repose étonnamment sur une version évoluée de l’ancienne plateforme EMP2, plutôt que sur la base technique modulable CMP de la 208 imaginée justement pour ce genre de technologie. Mais les ingénieurs de la maison sochalienne l’assurent : tout reste possible.
Il faudra attendre le mois de juin et l’ouverture du programme de commandes pour connaître les tarifs de la nouvelle Peugeot 308. Une comparaison sera à nouveau de mise face à une Golf qui devrait, en toute logique, reste un tantinet plus chère. L’arrivée en concession se fera au moins de septembre. L’occasion pour nous de prendre le volant de cette nouvelle 308 et vérifier si la française n’a pas oublié ses fondamentaux : un comportement routier de référence. Rendez-vous à l’automne.
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