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L'électrification du parc progresse plus vite que prévu

Selon cette étude du Boston Consulting Group (BCG), les électriques seront majoritaires sur le marché du neuf en Europe dès 2028, et représenteront 9 ventes sur 10 en 2035.

L'électrification du parc progresse plus vite que prévu

Dans une tribune publiée sur le site web de leur cabinet, plusieurs dirigeants associés du Boston Consulting Group estiment, au regard notamment des réglementations européennes et américaines visant à lutter contre les émissions de CO2, au regard du changement de stratégie chez les constructeurs automobiles et au regard du record de commandes au cours de l’année écoulée, qu’un tournant a d’ores-et-déjà été franchi en faveur des véhicules électriques à batteries (BEV). « Sur ce segment, l’année 2021 a été phénoménale pour les ventes », soulignent les auteurs.

20 % du marché mondial roulera zéro émission d’ici 3 ans

« Selon nos prévisions », écrivent , Aakash Arora et Alex Xie, « les véhicules 100 % électriques pèseront pour 20 % du marché mondial des véhicules légers neufs en 2025. »

Ils ajoutent que ces modèles s’imposeront même comme « les plus populaires en 2028 », devant l’ensemble des hybrides et loin devant les purs thermiques, « soit trois ans plus tôt que ce que nous avions anticipé dans notre rapport daté de 2021. »

Poursuivant sa logique, le BCG affirme que le « zéro émission » représentera 59 % des immatriculations en 2035 à l’échelle de la planète, avec à cette échéance et dans le détail, une proportion de BEV estimée à 93 % dans l’Union européenne, à 68 % aux Etats-Unis et à 66 % en Chine.

Le Boston Consulting Group reconnaît que l’interdiction de commercialiser des VL neufs thermiques dans l’UE à partir de 2035 participe évidemment à cette donne future, notant également que les Etats-Unis ont dans le même temps, depuis le début 2021, avancé eux aussi sur leurs propres objectifs climatiques.

Un développement insuffisant d’infrastructures de recharge par rapport à la demande, mais aussi une pénurie de lithium ou de nickel, sont quelques-uns des risques qui, selon le BCG, doivent inciter l’industrie automobile à innover et à collaborer toujours davantage – Crédit BCG
Un développement insuffisant d’infrastructures de recharge par rapport à la demande, mais aussi une pénurie de lithium ou de nickel, sont quelques-uns des risques qui, selon le BCG, doivent inciter l’industrie automobile à innover et à collaborer toujours davantage – Crédit BCG

Il prévient néanmoins que l’essor des véhicules 100 % électriques sera bien moins rapide dans le reste du globe. Cette immense majorité de pays (on pense par exemple à l’Inde, au Brésil ou à la Russie) pourrait en effet concentrer à elle seule, en 2027, plus de 50 % des ventes mondiales de motorisations strictement essence ou diesel et ne basculer vers le 100 % électrique qu’à hauteur de 35 % à l’horizon 2035.

Nécessité d’innover et de collaborer pour prévenir les risques

Pour les observateurs du BCG, les signaux envoyés par la gouvernance européenne, ainsi que par les autorités américaines et chinoises dans une moindre mesure, vont quoi qu’il en soit contribuer à stimuler encore davantage la demande dans les années à venir et permettre à l’industrie automobile, notamment aux fabricants de batteries et aux fournisseurs d’infrastructures de recharge, de relever de nouveaux défis.

Le cabinet préconise en réalité une adaptation générale face au changement. Il cible entre autres « les constructeurs, qui vont devoir trouver des solutions pour résoudre les problèmes concernant leurs chaînes d’approvisionnement. Ils vont devoir suggérer des approches innovantes mais aussi collaborer plus étroitement avec les autres acteurs de leur filière afin de construire un écosystème efficace », illustre le Boston Consulting Group, qui alerte en particulier sur les risques qui, à court terme, pourraient ralentir cette mobilité verte radicale.

Il évoque d’une part les pénuries de matières premières telles que le lithium et le nickel qui servent à fabriquer les batteries, avec de premiers signes d’essoufflement ressentis lors des six derniers mois. Il insiste d’autre part sur le fait qu’un rythme d’infrastructures de recharge insuffisant au cours des prochaines années pourrait tout simplement faire caler le segment sur les marchés leaders.

 

 

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