Marcello Gandini déteste la nouvelle Lamborghini Countach et le dit haut et fort
Si on a pu croire que Marcello Gandini avait participé de près ou de loin au développement de la Lamborghini Countach LP800-4, renaissance du modèle original dont il est l'auteur pour fêter les 50 ans de sa sortie cette année, le designer s'est fendu d'un communiqué cinglant pour le démentir. Non seulement il n'a pas été impliqué mais on ne peut pas dire qu'il soit fan du résultat.
Marcello Gandini siège en bonne place sur l'Olympe des designers automobiles. À 83 ans et après avoir débuté chez Bertone, il a en effet participé à nombreux projets considérés aujourd'hui comme des références stylistiques telles que les Alfa Romeo Montreal, De Tomaso Pantera, Lancia Stratos, Maserati Shamal ou… Citroën BX. Mais il est surtout connu pour avoir mis la main à la pâte sur la plupart des Lamborghini : Miura, Urraco, Jalpa, Jarama, Espada, Diablo et Countach.
Du coup, que pense-t-il de la résurrection récente de cette dernière sous la forme de la Countach LP800-4, une Aventador recarrossée avec un V12 6,5 hybride de 814 ch qui va être produite à 112 exemplaires ? Du mal, et il ne s'en cache pas puisqu'il est allé jusqu'à publier en fin de semaine dernière un communiqué de presse au vitriol qui doit faire grincer bien des dents du côté de Sant'Agata Bolognese.
Les 112 exemplaires de la Lamborghini Countach LP800-4 seront vendus 2,3 millions d'euros l'unité.
Est-ce un avis authentique sur la ligne de la nouvelle venue ou les conséquences d'un manque d'élégance de Lamborghini ? Selon le communiqué, Marcello Gandini a été contacté au printemps dernier par le constructeur pour participer à une interview en vidéo à l'occasion de l'anniversaire des 50 ans de la Countach originelle, exercice auquel il a accepté de se plier. À cette occasion lui a été offerte une miniature présentée comme un hommage à son travail, spécialement réalisée pour lui et préfigurant un modèle unique à l'échelle 1 amené à être dévoilé à Pebble Beach, miniature que Gandini a gracieusement accepté avec un sourire poli, comme il est d'usage.
Cependant, à aucun moment il n'a été dit que cela donnerait lieu à une production, même limitée, et cette interview est maintenant utilisée comme un outil publicitaire au sujet de laquelle Gandini croulerait aujourd'hui sous les demandes de clarification par la presse. Et attention, c'est là que le communiqué commence à piquer fort. On peut y lire : « Marcello Gandini souhaiterait réaffirmer qu'il n'a eu aucun rôle dans cette opération et, en tant qu'auteur et créateur du design original de 1971, clarifier que cette refonte ne reflète pas son esprit. Un esprit d'innovation sortant du carcan habituel qui est, selon lui, totalement absent du nouveau modèle. »
« J'ai construit mon identité de designer, spécialement quand je travaillais sur les supercars de Lamborghini, sur un concept unique : chaque modèle se devait d'être innovant, une coupure nette, quelque chose de totalement différent du précédent quitte à ne pas surfer sur son succès, ce qui demande un courage et une conviction qui sont l'essence même de ma carrière. » a expliqué Marcello Gandini avant de poursuivre : « il est clair que le marché et le marketing ont profondément changé cet esprit depuis mais, selon moi, répéter un modèle du passé va totalement à l'encontre de l'ADN de mon œuvre. »
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le designer turinois a tout de même ajouté un « cordialement » avant de signer ce communiqué.
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