Le géant chinois BYD s'installe au Maroc et demain en France
C’est un projet pharaonique qui a été révélé au Maroc et il concerne l’automobile électrique. Mieux, on parle d’un écosystème de transport électrique avec cet accord passé entre le Maroc et le géant chinois de la voiture électrique « BYD ». Un trigramme pour « Build Your Dreams », une enseigne ambitieuse et dans l’ère du temps puisque spécialiste des engins à batteries. Un nom qui s’implantera aussi en France. Le premier volet d’une domination chinoise annoncée dans le monde de la mobilité ?
Le Maroc et « BYD » ont uni leurs efforts pour sortir de terre un projet, qui occupera une superficie de 50 hectares, dont 30 hectares couverts. Il créera 2 500 emplois directs. Et il prévoit à terme l’installation d’une usine de batteries, d’une usine de véhicules de tourisme électriques, d’une usine d’autobus et de camions électriques et d’une usine de wagons de trains monorail électrique. Pas moins !
Au passage, le Maroc s’affirme un peu plus pour être une plateforme compétitive de production automobile. On rappellera en effet que les groupes Renault et Peugeot sont déjà implantés dans le royaume. Mais la Chine accélère sa présence dans ce pays puisque le projet BYD prendra vie près de Tanger, dans la future cité Mohammed VI Tanger Tech, une ville industrielle portée par le Chinois Haite, et dont la création a été annoncée en mars dernier.
Mais qui est BYD Auto Industry ? C’est le leader mondial du transport électrique qui compte 220 000 employés, répartis sur plus de 30 sites industriels dans le monde. BYD réalise un chiffre d’affaires de 17 milliards de dollars et représente 13 % des véhicules électriques vendus dans le globe. Il détient notamment 30 % du 1er marché automobile électrique mondial, le marché chinois. Créé en 1993, ce constructeur est à présent soutenu par le multimilliardaire américain Warren Buffet. BYD a commercialisé sa première voiture électrique en 2008, soit bien avant Tesla qui s’est révélé en 2012… En Chine, BYD a un partenariat avec Daimler au sein de la marque Denza. Et avec les restrictions de circulation promises par les autorités de l’empire du milieu aux véhicules thermiques, l’avenir de BYD apparaît comme radieux.
Le président du groupe BYD Auto Industry, Wang Chuanfu a salué l’excellence des relations sino-marocaines, mettant en exergue l’ensemble des solutions de transport électrique développées par son groupe : « BYD est heureux de coopérer avec le Maroc sur ce projet, et partager son expérience développée dans plusieurs pays au cours de ces dernières années dans le développement des écosystèmes de mobilité électrique », a-t-il dit, formant le vœu de voir la coopération entre le Royaume et BYD constituer « un bon exemple pour d’autres pays dans le monde en ce qui concerne le déploiement de solutions énergétiques innovantes ».
Parmi ces pays déjà dans l’aventure BYD, on signale une usine de bus électrique dans le nord de la Hongrie, une mise de l’ordre de 20 millions d’euros pour 400 bus électriques par an. Un partenariat avec le Royaume Unis lui permettra d’écouler des bus électriques pour la ville de Liverpool. BYD dispose aussi d’une usine d’assemblage en Californie et l’ouverture d’une usine en Ontario au Canada est attendue.
Et la France ? Les Chinois ont annoncé en mars dernier 10 millions d’euros d’investissements pour la construction d’une usine, toujours dévolue à la cause du bus électrique. Le site sera construit à Allonne, dans le Nord de la France. Elle entrera en production dans la première moitié de 2018, et produira jusqu’à 200 bus par an.
BYD n’a pas encore réalisé son ambition de vendre ses voitures en Europe. C’était pourtant une ambition affichée dès 2012. De même, dans son programme marocain, BYD n’a pas précisé le montant de son investissement ni les délais de mise en route. Et malgré les annonces, BYD prévoit une baisse de 15,1 % à 20 % de son bénéfice net annuel, soit à 607 millions de dollars.
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