Loueurs autos cherchent voitures désespérément
Les agences de location automobiles peinent à acquérir des véhicules neufs pour renouveler leur flotte. Face à cette situation inédite, ils en appellent aux constructeurs.
Les loueurs de voitures devraient avoir le moral au beau fixe. Durement touchée par les confinements, l’activité du secteur connaît un net rebond. Depuis un an la reprise est là. La clientèle de vacances est en forte augmentation et la clientèle d’affaires offre de belles perspectives de croissance. De quoi avoir le sourire.
Malgré tout, les loueurs sont inquiets. Selon Mobilians, représentant des professionnels de la mobilité et des loueurs, « le secteur de location courte durée (LCD) connaît actuellement de fortes tensions sur les approvisionnements en véhicules liées au contexte économique international ». Dit autrement, les enseignes de location manquent de voitures et rencontrent bien des difficultés à se faire livrer de nouveaux modèles par les constructeurs automobiles. Pour bien comprendre la situation, revenons un peu en arrière.
Difficultés logistiques
En 2020, pour faire face à la pandémie, et à la faible demande client, les grandes enseignes de location de voitures ont revendu l’essentiel de leur flotte jusqu’à la moitié de celle-ci chez Hertz, 31 % chez Avis ou bien encore 25 % chez Sixt et Europcar. Et dans le même temps, les loueurs ont annulé nombre de commandes de véhicules neufs. Avec la reprise, et la forte hausse de la demande de location de véhicules les agences de location ont de nouveau ouvert leur carnet de commandes. Mais du côté des constructeurs automobiles l’offre ne peut suivre la demande. En cause la pénurie de composants électroniques, les difficultés logistiques liées aux confinements en Asie, ou encore la fermeture d’usines de sous-traitants automobiles qui freinent la production de véhicules neufs. Et, histoire de compliquer un peu plus la donne des loueurs, les marques autos auraient tendance à privilégier les particuliers qui offrent de meilleures marges.
Hausse des coûts
Dans ce contexte de rupture d’approvisionnement la location courte durée est très durement touchée, alors même que les loueurs sont acquéreurs de près de 12 % des volumes d’immatriculation de véhicules particuliers chaque année. Ainsi si les immatriculations de voitures neuves sur l’ensemble du marché automobile ont baissé de près de 34 % entre juin 2019 et juin 2022. Sur la même période les immatriculations de véhicules destinés au marché de la location ont quant à lui baissé de plus 51 %. Par ailleurs les loueurs doivent composer avec une hausse des coûts des matières premières automobile et des taux d’intérêt pour financer leur flotte.
Autant de raisons qui poussent Mobilians, à appeler « l’ensemble des acteurs de la filière, au premier rang desquels les constructeurs, à engager sans délais un nouveau cycle de discussions afin de trouver des solutions pour rétablir les approvisionnements en véhicules sur le canal LCD (Location Courte Durée) à un niveau suffisant pour pouvoir répondre à la demande ». En attendant, de savoir si cette crise connaîtra une issue favorable, la conséquence pour le client se paiera cash. Après avoir vu les prix des locations autos augmenter de 40 % depuis la pandémie, les tarifs risquent de flamber encore d’avantage.
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