Nissan 370Z (2009-2020) : une brute au gros cœur, dès 15 000 €
Évolution de la glorieuse 350Z, la 370Z en corrige les défauts tout en en conservant l’esprit : petit gabarit, gros moteur, le tout pour un maximum de plaisir… Elle est l’une des dernières voitures de sport à bloc atmo encore accessible.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Nissan 370Z est-elle collectionnable ?
Parce que sous son capot se trouve un type de mécanique en voie de disparition. Un bon gros V6 atmosphérique à la puissance plus que respectable. De plus, ce bloc s’installe dans un coupé très abouti, par ses trains roulants. On obtient donc une sportive stylée, performante et gorgée de caractère, mais qui offre tout de même une fiabilité irréprochable. De quoi profiter de plaisirs surannés l’esprit tranquille, et à prix abordable.
C’est l’une des autos les plus récentes traitées dans cette rubrique. Et pourtant ! De par sa définition, la Nissan 370Z, qui vient de prendre sa retraite, y a toute sa place. En effet, voici un coupé (ou un roadster) persistant à s’attacher les services d’un bon gros bloc atmosphérique. Vous me direz qu’il en reste chez Ferrari, Lamborghini, voire Lexus. Mais à quel prix ? La japonaise a pour elle d’avoir su contenir ses ambitions tarifaires. Depuis quelques années, ses ventes françaises n’étaient plus qu’anecdotiques, en raison du gros malus CO2 qui la frappait.
Évolution profonde de la 350Z qu’elle remplace, la 370Z, comme son nom l’indique, dispose d’un 3,7 l développant 331 ch à 7 000 tr/min et 365 Nm à 5 200 tr/min (contre 313 ch pour 358 Nm à la 350Z). Le moteur s’implante légèrement plus bas, tout comme le conducteur, que dans la 350Z. La boîte manuelle à 6 vitesses de série s’équipe désormais du ‘Synchro Rev Control’, un système pratiquant le talon/pointe à la place du conducteur. La Nissan s’équipe en option d’une unité automatique à 7 rapports et palettes au volant.
A 40 900 € en 2009 (46 000 € actuels selon l’Insee), le coupé japonais est compétitif, un Porsche Cayman 2,9 l revenant par exemple à 50 923 €. Évidemment, il faut ajouter à ce montant le malus CO2 (eh oui) de 2 600 €.
Néanmoins, le rapport prix/performance demeure très séduisant, d’autant que l’équipement, comprenant notamment le différentiel à glissement limité, la sellerie mi-cuir à réglages électriques, les xénons, ou encore le démarrage sans clé, est complet. À 43 200 €, la version Pack ajoute le GPS et surtout le ‘Synchro Rev Control’.
En 2010, le roadster est lancé, un peu moins puissant (328 ch) mais à peine plus cher, 2 900 € de supplément. En option, la boîte automatique (2 300 €) fait chuter le malus à 1 600 €, mais ne sera pas tellement retenue par la clientèle française. Chez nous, cette sportive ne marque pas autant les esprits que sa devancière et effectue une carrière en demi-teinte. Une série limitée GT Edition est proposée en 2011, nantie d’une suspension affermie, mais elle ne changera pas la donne.
Par la suite, et malgré une très longue carrière, la 370Z ne va évoluer que dans le détail. Dès 2013, la puissance chute à 328 ch sur le coupé, norme Euro 5 oblige, les pare-chocs sont par exemple redessinés, alors que la finition du cockpit s’améliore. Surtout, le prix s’effondre : à partir de 32 900 €. Pourquoi ? Pour compenser le malus de 6 000 € : la Nissan est une meilleure affaire que jamais !
Toujours en 2013, elle est commercialisée en France dans sa version acérée Nismo. Plus puissante (344 ch), elle profite de liaisons au sol affermies, d’un freinage boosté et de pneus majorés. Tout ceci est représenté extérieurement par une présentation agressive, marquée par des boucliers, des jantes et un aileron arrière spécifiques. Le prix s’en ressent : 44 900 € contre 35 900 € à une 370Z Pack.
En 2015, la Nismo abandonne l’aileron arrière et modifie ses boucliers alors que d’ultimes retouches interviennent en 2017. Une série limitée 50e Anniversaire, fêtant les 50 ans de la 240Z, ancêtre de la 370, est diffusée à 10 unités chez nous, la 370Z étant retirée en 2020, assommée par un malus de 20 000 €…
Combien ça coûte ?
Plus rare que la 350Z, la 370Z est logiquement plus chère. On la déniche dès 15 000 € en coupé, affichant 150 000 km. Si on veut diviser le kilométrage par deux, il faudra débourser 22 000 € minimum. Vu le peu d’évolutions, la phase importe moins que l’état ou les kilomètres parcourus, alors que la boîte automatique ne semble pas influer sur la cote. Les 370Z de 2020 n’ayant pas roulé sont à environ 45 000 €.
Pour leur part, les roadsters débutent à 23 000 €, avec 100 000 km au compteur, contre 20 000 € à un coupé équivalent, et les Nismo réclament quelque 38 000 € (à condition d’avoir effectué moins de 50 000 km), alors que les exemplaires les plus récents tournent autour de 50 000 €.
Quelle version choisir ?
Toutes sont bonnes. Une Pack en boîte manuelle semble représenter le bon compromis entre prix et plaisir, d’autant que son équipement est très complet.
Les versions collector
Incontestablement, les Nismo, mais à quel prix ! Très rare, la 50e Anniversaire est également à mettre de côté, même si ses spécificités sont uniquement cosmétiques.
Que surveiller ?
Utilisant une mécanique issue de celle de 350Z, donc éprouvée, la 370Z est une auto remarquablement fiable. Aucune panne grave et récurrente n’est rapportée, à condition évidemment que l’auto ait été utilisée et entretenue comme il se doit. On relève simplement quelques pépins sur l’émetteur-récepteur d’embrayage (la pédale reste alors collée au plancher). Vu l’usage auquel une telle auto se destine, on fera particulièrement attention à l’état des freins, des jantes, des pneus et des éléments de suspension. La présence d’une chaîne de distribution bien conçue simplifie la maintenance (tous les ans ou 15 000 km maxi).
Au volant
À bord, la présentation se révèle bien plus chic que celle de la 350Z, mais du strict point de vue du design, pas forcément plus inspirée. En tout cas, on est très bien installé dans les sièges, et la position de conduite n’appelle pas de critique négative, même si le volant ne se règle pas en profondeur.
Au démarrage, on sent qu’on a affaire à un gros moteur, et ça, on aime. Présent mais pas envahissant, le V6 administre d’emblée de belles accélérations, sans forcer, dans une sonorité pas vraiment raffinée mais rauque et très plaisante. Surtout, quand on le sollicite durement, il répond présent et sait vous coller au siège, même s’il n’aime pas spécialement les hauts régimes. Son truc, c’est d’impressionner par ses relances en milieu de compte-tours.
J’ai pu essayer l’auto avec les deux boîtes, manuelle et automatique. La première, quoiqu’un peu lente à manier, est la plus amusante grâce aux coups de gaz qu’elle administre quand on rétrograde. Goûteuse trouvaille ! De plus, elle autorise une meilleure interaction homme/machine. Néanmoins, l’automatique, douce et rapide, fait très bien son job !
Dynamiquement, la 370Z surpasse la 350Z par sa vivacité quand elle s’inscrit en virage, sa précision et son amortissement. Voilà une auto saine et efficace, délivrant de bonnes sensations grâce à sa direction informative et son châssis communicatif. Et si on a envie de survirage, la Nissan est la monture qu’il vous faut ! Seulement, elle n’égale pas, tant s’en faut, la rigueur d’une Porsche Cayman sur route dégradée : la 370Z est plus une GT qu’une voiture de sport. Elle procure un confort très digne, même si les bruits de roulement sont importants alors que, paradoxalement, la musique du moteur est trop étouffée. En usage tourisme, elle se contente de 11 l/100 km.
Globalement, la Nissan regorge de caractère et procure des sensations à l’ancienne tout en offrant la fiabilité d’une moderne du meilleur cru. Et c’est là son intérêt.
L’alternative youngtimer
Nissan 300 ZX (1983-1989)
Évolution de la 280 ZX, elle-même descendante directe de la 240 Z de 1969, la 300 ZX arbore un design lissé et aérodynamique. Capot plongeant, projecteurs escamotables, boucliers peints, elle a fière allure en 1983, et son habitacle se révèle suréquipé. Sous le capot, le 6-cylindres en ligne de la 280 ZX cède la place à un V6 3,0 l, développant 170 ch en atmo et 228 ch en turbo.
Débarquant chez nous en 1985, la 300 ZX, atmo ou turbo, sera surtout là pour faire de la figuration, déjà parce que les voitures japonaises étaient limitées à 3 % du marché, d’autre part à cause de son prix élevé, peu en rapport avec l’image de Nissan. Dommage car il s’agit d’une voiture très rapide (250 km/h) une fois suralimentée, et bien agréable en balade grâce à son toit targa. À partir de 10 000 €.
Nissan 370Z (2009), la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en V, 3 696 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : double triangulation, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV), multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou 7 automatique, propulsion
- Puissance : 331 ch à 7 000 tr/min
- Couple : 366 Nm à 5 200 tr/min
- Poids : 1 496 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,3 s (données constructeur)
> Pour trouver des annonces de Nissan 370Z, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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