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Peugeot 306 Cabriolet (1994-2002) : la plus élégante des compacte découvrables, dès 3 000 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

Dernier cabriolet Peugeot élaboré par Pininfarina, la 306 se démarque par sa grande élégance, d’autant qu’elle se passe d’arceau central. Pour autant, elle se déniche toujours à un prix plancher. Mais pour combien de temps ?

Peugeot 306 Cabriolet (1994-2002) : la plus élégante des compacte découvrables, dès 3 000 €

Au bord du gouffre quand débutent les années 80, Peugeot est sauvé par la miraculeuse 205. Parfaitement conçue et remarquablement dessinée, celle-ci acquiert une popularité exceptionnelle, ce qui a un corollaire bien ennuyeux : elle est très difficile à remplacer. Alors, chez Peugeot, on décide de contourner ce problème à la fin des années 80, en… ne lui offrant pas de descendante directe. C’est ainsi qu’on conçoit la 106 pour prendre son relais en bas de gamme en 1991, puis la 306 en haut de gamme, en 1993, celle-ci succédant aussi (et surtout !) à la 309. La 205 a ainsi pu continuer sa carrière le temps que Peugeot trouve la bonne idée pour prendre sa suite directe : ce sera la 206 en 1998. Pourquoi faire simple…

On a à ce point l’image de la 205 en tête chez Peugeot que son design influence largement celui de la 306. Ainsi, autant la 106 se signale par ses lignes anguleuses, autant la 306, signée comme la 205 par l’équipe de Gérard Welter, retient les courbes ainsi que les volumes généraux du sacré numéro, qu’elle transpose sur une échelle plus grande. On ne prend aucun risque !

À sa sortie, la 306 apparaît donc un brin conservatrice mais affiche un ADN 100 % Peugeot, ce qui plaît à la clientèle. Techniquement, elle reprend la structure, la suspension ainsi que les mécaniques de la Citroën ZX, lancée deux ans auparavant. Quoi de plus logique, tant ces éléments sont aboutis ? Malgré un prix très élevé, le succès arrive rapidement et la 306 dépasse largement sa devancière dans les ventes.

La 306 à sa sortie en 1993 se la joue un peu grosse 205, mais techniquement, elle se rapproche nettement de la Citroën ZX.
La 306 à sa sortie en 1993 se la joue un peu grosse 205, mais techniquement, elle se rapproche nettement de la Citroën ZX.

Toujours inspirés par la 205, les décideurs de Peugeot imaginent une version découvrable à leur nouvelle compacte, qui sera, elle aussi, développée, dessinée et fabriquée par Pininfarina à Grugliasco. Mais pour elle, les Italiens ont plus de latitude de mouvement, de sorte qu’ils peuvent étirer la carrosserie et lui offrir une face arrière totalement spécifique. Ceci leur permet d’intégrer totalement la capote, afin d’obtenir un profil parfaitement pur, d’autant qu’il n’y a pas d’arceau de sécurité. Ce dernier point oblige à renforcer largement la caisse, qui s’alourdit de 130 kg face à la version à trois portes.

À sa sortie en 1994, la 306 Cabriolet séduit par la pureté de sa ligne, mais ses prix sont très élevés.
À sa sortie en 1994, la 306 Cabriolet séduit par la pureté de sa ligne, mais ses prix sont très élevés.

N’empêche, quand elle apparaît en 1994, la 306 Cabriolet suscite l’enthousiasme, même si elle conserve la partie avant de la berline jusqu’à la planche de bord, et s’affiche à des tarifs très élevés selon les pratiques de Peugeot à cette époque. En version 1,8 l de 103 ch, elle est facturée 138 400 F, soit 29 900 € actuels, et n’inclut pourtant ni clim (8 800 F), ni ABS (8 500 F) ni airbag (3 000 F) ni capote électrique (8 000 F). À 168 800 F (36 400 € actuels), la 2,0 l de 123 ch ajoute ce dernier élément ainsi que les jantes alu et la radio K7, mais tout le reste demeure en option ! Comme les temps ont changé…

Ce sont les deux seuls moteurs initialement disponibles sur la 306 Cabriolet qui démarre fort sa carrière commerciale. Elle est bien aidée en cela par la publicité, assez transgressive puisqu’elle met en scène Ray Charles à son volant : cet immense chanteur était aveugle. « Je vous dépose quelque part, hein ? », demande-t-il en français. Ça marche, et en quatre ans, ce sont 50 000 exemplaires de 306 Cabriolet qui trouvent preneurs. Les évolutions commencent timidement, avec un hard-top proposé en supplément (12 000 F) dès 1995 où apparaît également une très jolie version Roland Garros, sur la base de la 1,8 l. Affichant une belle teinte vert Grand Chelem, elle se pare d’une sellerie mi-cuir, de jantes de 15 pouces de 205 GTI 1,9 l. Ensuite, en 1996, un 1,6 l de 90 ch se charge d’abaisser le prix de base de la 306 Cabriolet.

La Roland Garros arbore une présentation très séduisante, surtout en phase 1. Notez qu’elle dispose d’emblée du gros logo Peugeot, introduit en 1995.
La Roland Garros arbore une présentation très séduisante, surtout en phase 1. Notez qu’elle dispose d’emblée du gros logo Peugeot, introduit en 1995.

En 1997, comme le reste de la gamme, la 306 Cabriolet est restylée, et à cette occasion, elle bénéficie de nouveaux moteurs : les 1,8 l et 2,0 l adoptent des culasses à 16 soupapes, portant leurs puissances à respectivement 112 et 135 ch. Le 1,8 l 103 demeure, mais exclusivement attelé à une boîte automatique. Les prix se renchérissent, mais l’équipement pas vraiment : l’ère est encore à la pingrerie chez Peugeot.

Ça commence à changer en 1999, où les tarifs chutent sensiblement (- 20 000 F sur la 2,0 l) et la dotation progresse. L’ABS, le double airbag sont désormais de série, ces versions se repérant à leurs projecteurs à glace lisse. En 2000, les airbags latéraux sont offerts d’origine alors que les prix baissent encore un poil.

L’année suivante, vu l’imminence de la 307, la gamme 306 se simplifie, la Cabriolet ne conservant qu’un 1,6 l de 100 ch. Il ne disparaît qu’à la fin 2002, produit à plus de 77 000 unités. Joli score ! Mais la mode est passée au coupé-cabriolet, ce que la 307 proposera rapidement.

En 1997, la 306 Cabriolet est restylée comme ses sœurs fermées et peut recevoir une capote colorée (forcément noire auparavant).
En 1997, la 306 Cabriolet est restylée comme ses sœurs fermées et peut recevoir une capote colorée (forcément noire auparavant).

Combien ça coûte ?

Une 306 Cabriolet en bon état et parfaitement fonctionnelle débute à 3 000 €, en 1,6 l ou 1,8 l. À ce tarif, l’auto affichera un gros kilométrage (plus de 150 000 km). Étrangement, l’âge de l’auto n’influe guère sur la cote, l’important étant la condition générale. Une 2,0 l sera un poil plus chère, à partir de 3 500 €, mais à 4 000 € on se dégotte une 1,6 l ou une 2,0 l restylées vraiment impeccables et totalisant moins de 140 000 km. À 6 000 €, on accède à des autos totalisant moins de 80 000 km, les plus onéreuses étant à 8 000 €.

Les Roland Garros sont plus chères, à partir de 5 000 €, les exemplaires les moins kilométrés et en état irréprochable (rares car les sièges vieillissent moyennement) s’affichant vers 9 000 €.

Dernière évolution esthétique en avril 1999 avec les projecteurs à glace lisse ainsi que les clignos latéraux blancs. Cette version allemande conserve les grosses baguettes latérales (plus fines sur les françaises).
Dernière évolution esthétique en avril 1999 avec les projecteurs à glace lisse ainsi que les clignos latéraux blancs. Cette version allemande conserve les grosses baguettes latérales (plus fines sur les françaises).

Quelle version choisir ?

D’abord, l’exemplaire dans le meilleur état possible. Vu leur faible cote, ces autos sont souvent négligées. Ensuite, comme elles sont relativement lourdes, opter au minimum pour une 1,8 l. Par ailleurs, si vous souhaitez rouler régulièrement avec, mieux vaut les exemplaires dotés de l’ABS et des airbags, plus sûrs. Une 112 ch réalise ainsi un très judicieux compromis.

Disponible en option, le hard-top ne dénature absolument pas la ligne de la 306 Cabriolet, ici en 1999. Il mérite une rallonge financière de 500-600 € en occasion.
Disponible en option, le hard-top ne dénature absolument pas la ligne de la 306 Cabriolet, ici en 1999. Il mérite une rallonge financière de 500-600 € en occasion.

Les versions collector

Ce seront les Roland Garros, surtout en phase 1 avec les jantes de 205 GTI, le volant doté du marquage Roland Garros (donc sans airbag) et les ceintures de sécurité rouges. Après le restylage, leur présentation se banalise légèrement. Les 2,0 l 16v sont également recherchées. Enfin, comme toujours, n’importe quelle version en parfait état et totalisant moins de 80 000 km sera également collector, surtout en phase 1.

Les moteurs, ici un 2,0 l de 1996, sont très robustes mais quelques pépins électroniques peuvent survenir.
Les moteurs, ici un 2,0 l de 1996, sont très robustes mais quelques pépins électroniques peuvent survenir.

Que surveiller ?

Les 306 appartiennent à cette génération de Peugeot bien fabriquées et à la mécanique increvable. Tous les moteurs, moyennant simplement un entretien classique (surtout ne pas oublier de changer la courroie de distribution à temps), passent aisément les 200 000 km. Les transmissions sont également fort robustes. En revanche, les accessoires électriques tombent fréquemment en panne (moteurs de vitre et de capote par exemple). Les calculateurs d’injection réclament parfois une reprogrammation, et, à l’instar des joints de pare-brise, la capote ne vieillit pas toujours bien : vérifiez son fonctionnement avant achat, ainsi que l’état de sa lunette souple, qui jaunit. Enfin, comme sur toutes les productions PSA qui l’emploient, le train arrière adopte à fort kilométrage un carrossage négatif quand l’usure de ses roulements de bras est prononcée.

La 306 Cabriolet 2,0 l phase 1, ici en 1996, reçoit de série les jantes en alliage et la capote électrique.
La 306 Cabriolet 2,0 l phase 1, ici en 1996, reçoit de série les jantes en alliage et la capote électrique.

Au volant

La 306 a nettement vieilli, surtout de l’avant, mais sa finesse demeure un plaisir pour les yeux… surtout de l’arrière ! Sur l’exemplaire de 1996, en 2,0 l et 123 ch, que j’ai l’occasion de conduire, je suis toujours surpris par le tableau de bord très peu profond et vertical. Il ne se taille pas dans un plastique cossu, mais a correctement encaissé le passage des ans, et si son style est très daté, son ergonomie simple est toujours appréciable. De plus, il compte encore deux boîtes à gants, celle du dessus disparaissant après le restylage de 1997, comblée par l’airbag passager.

Le siège se révèle un peu petit pour mon gabarit, mais la position de conduite reste bonne. Je déverrouille la capote, la relève un peu puis l’électricité se charge de la replier… lentement.

Sur la 2,0 l non restylée, le tableau de bord arbore du faux bois. Pas forcément du meilleur effet…
Sur la 2,0 l non restylée, le tableau de bord arbore du faux bois. Pas forcément du meilleur effet…

Grâce au moteur très souple, une boîte douce à manier et une direction assistée très bien calibrée, l’auto se révèle agréable à mener en ville comme sur route. Là, le 2,0 l relativement coupleux permet des reprises des plus convenables, mais il n’aime pas vraiment les hauts régimes. En bon bloc français, il fait le job mais guère plus.

Côté châssis, si la 306 fermée constitue une des références absolues des compactes de cette époque, il faut bien reconnaître qu’il en va différemment pour le Cabriolet. En effet, il perd sensiblement en rigidité, ce qui fait trembler le pare-brise, engendre des bruits de caisse et surtout rend la conduite moins précise. La Peugeot conserve un bon équilibre dynamique ainsi qu’un amortissement excellent, mais on ne la sent pas virer d’un bloc comme la XSi qui utilise le même moteur. Mieux vaut profiter de son confort en adoptant une conduite tranquille et finalement très agréable, malgré les remous d’air un peu gênants sans le saute-vent.

Notons que cette 306 accueille dans des conditions acceptables des passagers arrière et profite d’un coffre digne de ce nom. Enfin, la consommation est dans la norme : environ 9 l/100 km en moyenne.

L’alternative youngtimer

Peugeot 304 Cabriolet (1970-1975)

Comme la 204, la 304 Cabriolet, ici en 1970, est assemblée en France chez Chausson.
Comme la 204, la 304 Cabriolet, ici en 1970, est assemblée en France chez Chausson.

Lancée en 1969, la 304 est grosso modo une 204 de luxe aux extrémités redessinées et au moteur 1,3 l. Elle se décline en coupé et en cabriolet dès 1970, et ne se distingue extérieurement de la 204 que par sa face avant aux projecteurs de 504 et ses feux arrière agrandis.

Sous le capot, le moteur s’en tient à 65 ch, de quoi l’emmener à 150 km/h. Mais dès 1972, il passe à 74 ch grâce à un carburateur double corps sur la nouvelle version S, qui pointe à 160 km/h. Attention, ce n’est pas une sportive. Voulue plus cossue, elle reçoit des appuie-tête et un compte-tours rapporté.

En 1975, ces 304 ludiques s’en vont, le cabriolet ayant été modestement produit à 18 647 unités. Rare car décimé par la rouille, il a vu sa cote fortement grimper : à partir de 9 000 € en bon état.

Peugeot 306 Cabriolet 2,0 l 1995, la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 998 cm3
  • Alimentation : injection
  • Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV), bras tirés, barres de torsion, barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 5 manuelle, traction
  • Puissance : 123 ch à 5 750 tr/mn
  • Couple : 170 Nm à 2 650 tr/mn
  • Poids : 1 280 kg
  • Vitesse maxi : 194 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 10,8 secondes (donnée constructeur)
La toute dernière Roland Garros, en 1999, change de décoration intérieure, de jantes et… de teinte verte. Plus foncée, elle se renomme « Tie Break ».
La toute dernière Roland Garros, en 1999, change de décoration intérieure, de jantes et… de teinte verte. Plus foncée, elle se renomme « Tie Break ».

Pour trouver des annonces de Peugeot 306 Cabriolet, rendez-vous sur le site de La Centrale.

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