Résultats en baisse : Renault à l’aube du grand choix
Les chiffres sont tombés ce matin : le losange affiche un recul des ventes de 17 % au premier trimestre par rapport à la même période l’an passé. Alors Renault a décidé de réagir. Des pistes de sortie de crise sont envisagées, et notamment une scission du groupe en deux entités.
On se doutait bien que le score n’allait pas être mirobolant. Dans un marché ou tous les acteurs souffrent, ou tous les constructeurs subissent la crise des semi-conducteurs, ou les délais de livraisons de toutes les marques se rallongent, il n’y a aucune raison pour que Renault fasse exception en explosant ses objectifs.
En plus, le losange est puni par une double peine, puisqu’il est très directement touché par la guerre en Ukraine. Les unités de production russes de sa filiale AvtoVaz sont à l’arrêt depuis plus de trois semaines, tout comme l’usine Renault de Moscou. De quoi plomber les chiffres de ce début de printemps, puisque la Russie représente 18 % des volumes du groupe.
Un chiffre d'affaires en baisse de 2,7 %
Alors les mauvaises nouvelles sont tombées, sans que personne n’en soit étonné. Au premier trimestre, le groupe Renault a vu ses ventes se réduire de 17 % par rapport à la même période l’an dernier. Fort heureusement, le chiffre d’affaires limite la caisse en ne baissant que de 2,7 % . Merci qui ? Merci Dacia, d’une part, puisque la marque low cost reste hyperrentable grâce à sa politique de zéro remise et son peu d’enthousiasme pour les ventes aux entreprises, source là encore de ristournes.
Quel est l’exact bénéfice du constructeur franco roumain ? Luca de Meo, cité par Le Monde entend bien conserver le mystère, et pour cause. « On a jamais dévoilé les résultats de Dacia : on a honte de les montrer à côté de ceux de Renault ». Et le directeur général du groupe d’avouer que sa filiale dégage des marges à deux chiffres.
Sauf que cette réussite effrontée ne suffit pas à redresser la maison Renault, tout comme les bonnes ventes de la gamme e-tech (Clio, Captur, Megane et Arkana) qui représente 36 % des ventes et réalise de bonnes marges. Alors, au siège du losange, on envisage sérieusement une scission du groupe. Du moins, on n'en réfute plus le projet.
Le groupe Renault coupé en deux
Cette manœuvre permettrait la création de deux entités distinctes. La première, franco-française, regrouperait les activités électriques, quant à la seconde, plus internationale, elle prendrait en charge les activités thermiques. Derrière ce projet, l’idée consiste à recapitaliser la maison Renault grâce à deux sociétés capables d’aller en bourse séparément, et, pour la partie thermique, de laisser éventuellement entrer un nouveau partenaire dans le capital, ou de permettre à Nissan d’augmenter ses parts.
Cette méthode, toute comptable, n'est pas encore validée en haut lieu. Mais elle est sur la table. En procédant de la sorte, Renault ne ferait que suivre une voie engagée par le suédois Volvo qui a filialisé son entité électrique Polestar. De son côté, l'Américain Ford s'apprête à en faire autant, pour les mêmes raisons financières.
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