Route de nuit - Elizabeth II, pied (royal) au plancher
À quatre-vingt seize ans, Sa Majesté reste l’une des critiques les plus affûtées de l’industrie automobile britannique.
Lors des récentes commémorations du jubilé de la reine Elizabeth II, quelques propos sournois, sans doutes échappés d’impudents républicains, ont cru bon de s’interroger sur l’utilité de la monarchie, sur le nature de sa tache.
Ces médisants semblent ignorer que personne ne connaît les hauts de gamme de l’industrie automobile comme Sa Majesté. Elle ne s’est pas vautré comme les essayeurs de Caradisiac, dans les productions tristement fonctionnelles aux nauséabondantes effluves de diesel.
Non, cette femme a du goût et du discernement. C’est sous son règne que le parc automobile de Birmingham Palace a progressivement glissé de Daimler à Rolls-Royce. Pas n’importe quelle Rolls… La famille royale ne se déplace pas - comme vous et moi - dans une vulgaire Ghost ou une vieille Silver Shadow. Elle n’a roulé qu’en Phantom, modèle d’apparat ressuscité en 1950.
En 2002, la reine Elizabeth s’est détournée de Rolls-Royce pour se faire élaborer une « State Limousine » chez Bentley. Avec toujours cette exigence récurrente : surélever le pavillon afin de pouvoir accueillir les couvre-chefs les plus volumineux.
Se souvenant des heures sombres de la guerre quand elle conduisait des ambulances assez rustres, la reine a toujours eu une tendresse particulière pour les Land Rover qui sont idéalement adaptées aux sentiers sillonnant la forêt de Balmoral.
Lorsqu’elle était en déplacement officiel à l’étranger, Elizabeth II en profitait pour tester la concurrence. Pierre Dreyfus, alors président de la Régie Renault, balada la reine dans un cabriolet Frégate pour visiter les usines de Flins.
Et Georges Pompidou ne fut pas peu fier de promener la monarchie dans une vrombissante Citroën SM, sans doute la voiture présidentielle la plus iconoclaste de l’histoire de l’automobile !
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