Route de nuit "Un type qui achète un cabriolet, c'est qu'il trompe sa femme"
Ces citations d’écrivains, sportifs, artistes, intellectuels et industriels nous livrent une vision souvent décapante de l'automobile.
« J’ai dépensé presque tout mon argent dans l’alcool, les femmes et les voitures de sport. Le reste, je l’ai gaspillé. »
George Best, footballeur de légende (1946-2005), également surnommé « Le cinquième Beatles »
« Si j'avais demandé à mes clients ce qu'ils voulaient, ils auraient répondu 'un cheval plus rapide', et pas une voiture »
Henry Ford (c’était l’une des citations favorites de Steve Jobs, patron-fondateur d’Apple)
« Vous pouvez choisir n’importe quelle couleur pour la Ford T, du moment que c’est noir. »
Henry Ford , encore (le noir avait été choisi parce que cette couleur présentait l’avantage de coûter moins cher et de sécher plus vite, ce qui faisait gagner du temps à la fabrication)
« L’automobile, c’est le seul métier pris entre l’industrie lourde et la haute couture. »
Jacques Calvet (1931-2020), ancien patron de PSA Peugeot Citroën
«Nous voulons stigmatiser le sabotage infâme de la circulation auquel se livrent, en toute impunité, les fabricants d’un appareil dénommé couramment 2CV et que l’on tolère en ville à la suite d’on ne sait quelles honteuses tractations. […] Et si l’on réfléchit, on va s’apercevoir qu’il y a pire : à Paris, on est toujours derrière une 2CV. […] Ceci justifierait amplement l’interdiction des 2CV pour la circulation urbaine. »
Boris Vian, écrivain entre autres activités (1920-1959), in Pour mieux rouler (1957)
« Un type qui achète un cabriolet, c’est qu’il trompe sa femme. »
Jacques Séguéla, publicitaire
« Un conducteur fait beaucoup plus montre de son art par l’économie que par la débauche de coups de frein qui sont, en somme, à la portée de tous les pieds. »
Louis Baudry de Saunier in L’art de bien conduire une automobile (1906) (ré-éd. Maxtor)
« C’est pour cela que j’aime mon automobile. Elle fait partie désormais de ma vie ; elle est ma vie, ma vie artistique et spirituelle, autant et plus que ma maison. Elle est pleine de richesses, sans cesse renouvelées, qui ne coûtent rien que la joie de les prendre au passage, ici, là, partout où m’entraînent la fantaisie de voir et le désir d’étudier. J’y sens vivre les choses et les êtres avec une activité intense, en un relief prodigieux, que la vitesse accuse, bien loin de l’effacer. Elle m’est plus chère, plus utile, plus remplie d’enseignements que ma bibliothèque, où les livres fermés dorment sur leurs rayons, que mes tableaux, qui, maintenant, mettent de la mort sur les murs, tout autour de moi, avec la fixité de leurs ciels, de leurs arbres, de leurs eaux, de leurs figures… Dans mon automobile, j’ai tout cela, plus que tout cela, car tout cela est remuant, grouillant, passant, changeant, vertigineux, illimité, infini. J’entrevois, sans en être troublé, la dispersion de mes livres, de mes tableaux, de mes objets d’art ; je ne puis me faire à l’idée qu’un jour je ne possèderai plus cette bête magique, cette fabuleuse licorne qui m’emporte, sans secousses, le cerveau plus libre, l’œil plus aigu, à travers les beautés de la nature, les diversités de la vie et les conflits de l’humanité. »
Octave Mirbeau, écrivain, journaliste et critique d’art (1848-1917), in La 628-E8 (1907)
« Trop vite, l'auto. Tant de jolis paysages où l'on ne s'arrête pas ! On laisse des regrets partout. »
Jules Renard, écrivain (1864-1910), in Journal, 1887-1910
« Nous déclarons que la splendeur du monde s'est enrichie d'une beauté nouvelle: la beauté de la vitesse. Une automobile de course avec son coffre orné de gros tuyaux tels des serpents à l'haleine explosive... une automobile rugissante, qui a l'air de courir sur de la mitraille, est plus belle que la Victoire de Samothrace. »
Filippo Tommaso Marinetti, Manifeste des Futuristes, 1909
« Elle [la vitesse] aplatit les platanes au long des routes, elle allonge et distord les lettres lumineuses des postes à essence, la nuit, elle bâillonne les cris des pneus devenus muets d'attention tout à coup, elle décoiffe aussi les chagrins: on a beau être fou d'amour, en vain, on l'est moins à 200 à l'heure.»
Françoise Sagan, écrivain (1935-2004) in Avec mon meilleur souvenir (1984)
« Les caresses que prodigue la vulgarité sont exquises. Arriver chez des amis, à la campagne, en été (à Paris et en hiver, nul ne voit les voitures), fortifié de cuir sombre, de ronce de noyer et du prestige d’une marque légendaire, ce n’est pas très élégant mais quel régal ! Pourquoi passer sous silence nos vilains sentiments ? Par exemple, la satisfaction que l’on éprouve à claquer avec négligence la portière d’une Rover de bonne coupe se trouve décuplée si l’ami avec qui l’on a rendez-vous débarque, lui, d’une Citroën pisseuse et bosselée. Ce n’est pas tout de posséder un beau monstre, encore-faut-il que les autres en soient privés. Que les purs esprits me jettent la première pierre.»
François Nourissier (écrivain, 1927-2011), in Autos Graphie (1990, éd. Albin Michel)
« Un concours singulier de conditions fait qu'en ce milieu du siècle l'industrie automobile prend, plus que tout autre peut-être, valeur d'exemple et d'indice. Déjà sa présence ou son absence, dans une économie nationale, nous disent à quel niveau de puissance et de « généralité » cette économie se tient. Un pays où l'on ne fait point de voitures peut avoir diverses prospérités et supériorités. Mais il n'appartient certainement pas, au moins dans l'ordre « temporel », à la toute première catégorie. »
Jules Romains, écrivain et Académicien (1885-1972), préface à L'Automobile de France (1951)
« L’automobile est la plus grande et la plus récente entreprise de conquête qu’aient tenté les Etats-Unis. New York en est le port de base. Detroit a décidé depuis cinq ans que l’univers roulerait dans des voitures américaines comme, déjà, les joues de tous les hommes sont grattées par le rasoir mécanique américain ; aucun tarif de douane n’empêchera ça. Par l’estuaire de l’Hudson, l’automobile américaine se répand dans le monde, instrument d’évasion, outil de vitesse, qui après avoir libéré les Etats-Unis, brise le puritanisme, volatilise l’épargne, démolit la famille, tourne la loi, mène la terre vers les catastrophes et les belles aventures. »
Paul Morand, écrivain et académicien (1888-1976), in New York (1930)
« Les hommes mettent dans leur voiture autant d’amour-propre que d’essence.»
Pierre Daninos, écrivain et humoriste, (1913-2005), in Vacances à tous prix (1958)
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