2. BMW M4 (2021) - Sur la route : puissance et maîtrise
Notre rencontre avec cette nouvelle M4 Compétition a donc eu lieu près de Clermont-Ferrand, berceau du manufacturier Michelin qui a spécifiquement développé des gommes de l’allemande. Un train de Pilot Sport 4S pour un usage mixte, et un autre de Pilot Sport Cup 2 Connect. Des semi-slick qu’il convient de réserver à un usage sur circuit. Ces derniers sont d’ailleurs les premiers au monde (après la M2 CS) à utiliser de série un capteur consultable via une application pour recevoir en temps réel des informations sur la pression, la température, etc… Une vraie pistarde on vous dit. Nous débutons par un roulage, par grand soleil, sur la piste n°3 du site grand de 450 hectares. Une fois montée en température, la M4 dévoile instantanément les progrès réalisés par rapport à sa devancière.
Et cela passe d’abord par un moteur au dynamisme fabuleux. Beaucoup plus linéaire dans ses montées en régime, véritable gymnaste passé 4 000 tr/min, et solide sprinteur jusqu’à la zone rouge placée 3 000 tours plus hauts, ce 3.0 bi-turbo est une véritable réussite. Il parviendrait presque à masquer sa suralimentation. Son petit secret, c’est un vilebrequin en matériaux ultralégers inspirés de la compétition. De quoi réduire notablement l’inertie. Sur la fiche, cette M4 promet abattre le 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes. Une performance hautement plausible au vu du souffle déployé par le bloc et la motricité rarement prise en défaut. Par ailleurs, un travail de dentelle a été effectué sur le couple pour juguler le caractère explosif et peu prédictible de la précédente version. Et si la transmission à convertisseur effectue honorablement son travail, elle se montre plus rétive à tomber les rapports qu’une double-embrayage. Un moindre mal.
S’il était légitime de craindre un comportement nettement plus aseptisé avec une telle technologie embarquée (et un poids frôlant les 1,8 tonnes…), cette M4 a finalement fait voler en éclat ces appréhensions. Vivante, efficace et joueuse, l’allemande sait cacher son embonpoint tout en procurant un réel plaisir de conduite, bien aidée ici par le grip phénoménal de ses gommes. Et les énormes disques carbone céramique n’ont jamais faibli malgré plusieurs tours menés aux limites de la voiture. C’est la grande force de cette génération. Enfin accessible et progressive, la nouvelle M4 Compétition rentre dans une maturité qui lui va plutôt bien.
Sur la route, et une fois chaussée de pneus plus adaptés, le coupé à l’hélice tente de se faire doux comme un agneau. Si le confort est honorable sur les plus grandes fréquences, les cassures plus sèches du revêtement dévoilent la grande rigidité du châssis. Une fermeté que les amateurs de ce type de machines seront probablement prêts à faire. Et ce nouveau terrain de jeu de dévoiler d’autres progrès réalisés par la M4 : l’amortissement. Si les versions Compétition de la génération précédente avaient en grande partie réglé le problème, les F80/F82, manquaient cruellement de progressivité. Au point parfois d’occasionner quelques frayeurs. Sur les superbes routes d’Auvergne, au revêtement parfois inégal, cette nouvelle M4 Compétition a su nous mettre en confiance. Sans rebondir sur les bosses et en verrouillant de manière autoritaire le travail de ses suspensions, l’allemande gagne en précision et en efficacité.
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