L'autoroute, ce fascinant symbole du XXe siècle
Un documentaire explore les travaux pharaoniques que différents pays ont menés pour construire leurs milliers de kilomètres d'autoroutes. Des programmes qui ont contribué à la richesse et à la croissance des pays occidentaux au XXe siècle. Un souvenir du passé ?
On a tous connu des soirées de zapping intempestif qui se terminent généralement au fin fond d'improbables chaînes de la TNT qui tiennent l'antenne à coups de multirediffusions. On tombe forcément, dans ces moments-là, sur un reportage éculé et embarqué dans les voitures de la gendarmerie de Saint Jean de Cubzac en lutte contre la délinquance routière et le trafic de courges (ce fléau). On zappe encore et on bifurque vers un documentaire sur les autoroutes du monde, et on choisit de rester, par lassitude où goût du défi.
74 000 km de highways
Et là, surprise, on est scotché et on apprend des foultitudes de choses. Même si on n'est pas happé par les qualités de cet Autoroutes XXL sur RMC Story et disponible en replay, on finit par être fasciné par l'avalanche de chiffres et d'informations débités pendant 42 minutes. Ainsi, le doc nous apprend-il pourquoi le président américain Dwight Eisenhower a mis en place, dans les années cinquante, un faramineux programme de construction d'autoroutes, en posant 100 milliards de dollars sur la table, pour édifier, en une vingtaine d'années, 74 000 km de highways et 14 750 échangeurs.
Son but, au-delà du fait de permettre aux Américains de traverser le pays de part en part, était lié à la guerre froide et à la crainte d'une attaque nucléaire. Les autoroutes ont été conçues pour fuir une bombe atomique qui tomberait sur Detroit ou Dallas, par exemple. Dallas, d'ailleurs, qui est aujourd'hui très fier de son échangeur, le fameux high five ainsi surnommé à cause de ses cinq bretelles qui se chevauchent les unes et les autres.
Un prodige d'ingénierie que les (rares) touristes qui viennent visiter la ville du Texas photographient depuis un view point spécialement aménagé. Plus loin, il est question d'un pont sur le Potomak, ce fleuve qui sépare Washington de sa banlieue. Le pont, et l'autoroute qui le traverse, ont été restaurés et agrandis pour éviter, comme l'explique un usager, d'avoir "à passer 8 heures parfois, en voiture pour effectuer 70 km".
Le doc ne se concentre pas uniquement sur les US et files en Chine ou, depuis une dizaine d'années, le gouvernement de Pékin a mis en place un vaste plan de construction d'autoroutes très semblable à celui d'Eisenhower, même si la guerre froide est terminée (quoique). Le plus intéressant est bien évidemment dans ce que le documentaire ne dit pas, dans la formidable énergie déployée dans le monde au cours du XXe siècle pour développer ces rubans de goudron, éléments essentiels de la croissance des pays occidentalisés et depuis peu des pays émergents (ou classifiés comme tels, à l'instar de la Chine). Pourtant, l'émission, comme son sujet, ont un petit goût de passé. Comme si, au XXIe siècle on était passé à autre chose que la bagnole et les paysages qu'elle a conquis. reste à savoir à quoi.
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