Mercedes-Benz CL 600 (2000-2006) : une monstrueuse élégance, dès 10 000 €
Dessiné avec un raffinement duquel Mercedes n’était plus coutumier, le coupé CL 600 type C215 abrite une technologie de très haut niveau ainsi qu’un somptueux V12. Ce top du top de l’étoile s’offre à un prix dangereusement attractif…
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Mercedes CL600 est-elle collectionnable ?
Le coupé CL C215 incarne une apogée esthétique de Mercedes, tout en arborant un langage stylistique bien caractéristique d’une époque de la marque à l’étoile, avec ses projecteurs doubles, son profil en flèche et ses feux arrière verticaux. De plus, il adopte en version 600 un très raffiné V12 5,8 l atmosphérique, un type de motorisation appelé à disparaître à plus ou moins brève échéance. Un noble vaisseau à préserver dès maintenant.
Après s’être vautré dans la lourdeur dans les années 90, produisant des Classe S W140 aux allures de coffre-fort géant, Mercedes opère un retour vers une certaine élégance à la veille des années 2000. Dévoilée en 1998, la Classe S W220 se révèle sensiblement plus fine que sa devancière, mais ce n’est rien à côté du coupé qui en dérive, dévoilé en 1999, la CL.
Codée C215, elle fait référence par son style à son ancêtre des années 60, le coupé W111 dessiné par le Français Paul Bracq, également auteur de la superbe Mercedes « Pagode ». Cela se manifeste par l’ample lunette arrière panoramique, ici au contour en arc de cercle. Elle complète magnifiquement un profil en flèche alternant habilement lignes droites et courbes. Quel contraste avec ce blockhaus roulant qu’était sa devancière, la CL C140 !
La C 215 corrige un autre défaut de celle-ci, en s’allégeant de 340 kg, mais sans renoncer à la haute technologie. Bien au contraire ! En effet, pour parvenir à ce résultat, elle utilise des matériaux tels que l’aluminium, le plastique ou encore le magnésium. Ensuite, elle adopte une toute nouvelle suspension active.
Baptisée ABC (pour Active Body Control), elle se compose de combinés intégrant ressorts et actuateurs hydrauliques gérés par électronique. Avantage, elle supprime pratiquement les mouvements de caisse tout en assurant une belle filtration des inégalités. Presque aussi bien que le système Activa utilisé par Citroën dans sa Xantia, c’est dire ! Le tout se complète de ce qui se fait alors de mieux en adjuvants à la conduite, ABS, antipatinage, ESP…
D’abord dévoilée en 500 (306 ch) et 55 AMG (360 ch), elle récupère à l’été 2000 un magnifique V12 5,8 l tout alliage aluminium-silice doté de 3 soupapes par cylindre et d’un double allumage. Certes moins puissant que l’ancien 6,0 l du CL C140 (367 ch contre 394 ch), il est surtout moins polluant grâce à sa désactivation de cylindres, et plus léger de 80 kg.
Dans l’habitacle, la 600 a droit à un équipement impressionnant. Elle se pare, outre la clim automatique bizone, du démarrage sans clé KeylessGo du système multimedia Command actionnable par la voix (le début des écrans embarqués…) et associé au GPS DynAPS, du régulateur de vitesse, de la sono Bose, du téléphone, de la sellerie cuir Nappa ou encore du ciel de toit en Alcantara. Même le toit ouvrant est de série !
En supplément, le régulateur de vitesse peut se coupler à un radar Distronic. Du hi-tech qui laisse la concurrence loin derrière ! Cela dit, c’est bien le minimum, vu le prix de 829 000 F, soit 165 600 € actuels selon l’Insee…
Dès 2001, un élément de décoration original apparaît, en supplément : des parements minéraux, plus précisément en larvikite, une pierre de Norvège. Prévue pour une production totale de 50 000 exemplaires, la CL effectue une honorable carrière commerciale, soutenue par un léger restylage intervenant en 2002.
Pas de grosse évolution à l’extérieur (les projecteurs sont désormais à glace lisse) ni à l’intérieur (écran du GPS agrandi). En revanche, le V12 change radicalement. En effet, s’il voit sa cylindrée chuter de 5,8 l à 5,5 l, il s’équipe de 2 turbos, pour une puissance totale de 500 ch, et un couple de 800 Nm !
Les performances font un bond en avant, le 0 à 100 km/h s’exécutant désormais en 4,8 s, contre 6,1 s précédemment… Pour bien tenir la voiture au sol, la suspension ABC se voit perfectionnée (elle mesure en continu la masse de la voiture), et en cas d’accident, les airbags adaptent leur déploiement au poids des passagers.
En 2006, le coupé CL C215 tire sa révérence, produit à quelque 46 000 unités, remplissant pratiquement son contrat. Il est remplacé par un C216 à l’allure nettement empattée…
Combien ça coûte ?
C’est là que ça devient fou : cette Mercedes qui était l’une des plus chères de la gamme de l’étoile ne coûte plus qu’une infime fraction de son prix initial. En effet, on trouve des exemplaires parfaitement fonctionnels, en 367 ch, dès 10 000 €. Ils totaliseront environ 180 000 km, ce qui n’est pas énorme pour un tel véhicule, s’il a été dûment entretenu.
À 15 000 €, on en dégotte à environ 120 000 km, alors qu’à 20 000 €, il est possible de voir le kilométrage chuter à moins de 80 000 km. Les versions biturbo sont nettement plus chères, d’environ 5 000 €.
Quelle version choisir ?
Celle en meilleur état possible, c’est crucial sur ce modèle. Ensuite, vu leur puissance, les biturbos sont plus plaisantes à conduire, avec un budget certes en conséquence…
Les versions collector
Là encore, ce seront d’abord les biturbos, car plus rares, mais toute 600 en parfaite condition et nantie d’un très faible kilométrage (moins de 20 000 km) sera aussi plus collectionnable que les autres.
Que surveiller ?
C’est là que le bât blesse. Parfaitement entretenue, la CL 600 est certes une auto fiable, mais cela passe par des factures souvent astronomiques. À voiture de luxe, maintenance de luxe ! Pour vous donner une idée, il y a 24 bougies à changer, et elles sont peu accessibles…
Ensuite, la suspension ABC demande de l’entretien. Il est conseillé d’en changer le fluide ainsi que le filtre tous les deux ans (une opération simple), afin d’en éviter la plupart des avaries.
Sinon, la pompe hydraulique peut lâcher (la pièce coûte environ 1 000 €), tout comme les soupapes de contrôle (il y en a deux, à 1 200 € pièce), un des nombreux capteurs, et des fuites se produisent parfois, notamment sur les jambes de force (près de 1 000 € pièce). Comme chez Citroën, direz-vous. Sauf que sur cette Mercedes, les réparations se paient bien plus cher.
Les silentblocs de suspension sont à changer tous les 10 ans, ce qui est normal. Côté moteur, le système de désactivation des cylindres ZAS entraîne des soucis sur les rampes d’allumage, qui coûtent 1 500 € pièce environ (il y en a deux). On n’oubliera pas non plus de vidanger la boîte automatique tous les 60 000 km et d’en changer le filtre.
Dans l’habitacle, bourré d’équipements sophistiqués, vérifiez que tous fonctionnent, de même que la fermeture pneumatique des portières. Normalement, ces autos étant très bien fabriquées, ils ne posent pas tellement de soucis, mais l’âge venant, ils peuvent défaillir et engendrer de grosses factures. Dans tous les cas, optez pour une auto parfaitement fonctionnelle et rigoureusement entretenue : cela compte plus que le chiffre affiché par le totaliseur !
Au volant
Je suis assez fan de la ligne de ce coupé, bien plus beau selon moi que tous ses descendants. Le dessin du tableau de bord a plus vieilli, mais pas le confort des sièges. On peut les régler électriquement en tous sens, et ils sont ventilés ! Évidemment, il faut se repérer entre tous les boutons, mais c’est plus facile que sur une C 216.
Le silence est total dans cette Mercedes, au ralenti comme à 100 km/h. Tout est extrêmement doux, du moteur à la boîte automatique en passant par la suspension, évidemment. C’est simple, on se sent comme dans un cocon luxueux, isolé des avanies plébéiennes du monde extérieur. C’est fou de se dire qu’on accède à ce niveau d’exclusivité pour le prix d’une Dacia d’occasion !
Pour autant, la voiture n’est pas molle. Le système ABC contrôle efficacement les mouvements de caisse, et par-delà le volant un peu trop assisté, on sent la rigueur de la suspension à double triangulation avant. L’auto fait donc preuve d’une agilité étonnante vu son poids, mais attention, celui-ci finit toujours par se manifester dans les changements d’appui.
Quant au moteur de 367 ch, il émet un feulement particulièrement plaisant, même s’il est lointain, surtout qu’il adopte un timbre presque métallique à haut régime. Les accélérations sont consistantes plus que violentes, et ça suffit bien dans le trafic actuel. En somme, un coupé de grande classe, dont le confort n’a pas vieilli, et qui permet de voyager loin dans une sérénité rare. Quant à la consommation, elle avoisine les 14 l/100 km en usage courant. On n’a rien sans rien…
L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz 560 SEC (1985-1991)
Magnifiquement dessiné par l’équipe de Bruno Sacco, le coupé SEC C126 voit le jour en 1981. Contrairement à son prédécesseur SLC, il dérive de la Classe S, donc profite d’un haut niveau technologique, disposant d’emblée de l’ABS et de l’airbag conducteur (en option). En 1985, à l’occasion d’un restylage qui lui apporte des jantes agrandies ainsi que des protections de carrosserie lisses, il se pare d’un énorme V8 5,5 l de 300 ch sur la version 560.
En résultent des performances de très haut niveau (250 km/h au maxi), alors que grâce à l’hydraulique, la suspension assure un grand confort. À bord, l’équipement pléthorique (sièges électriques en cuir, clim automatique, régulateur de vitesse…) se complète d’une finition impeccable, même si la présentation reste assez austère. Tout le contraire des Mercedes actuelles ! La 560 SEC termine sa carrière en 1991. À partir de 20 000 €.
Mercedes-Benz CL 600 (2001), la fiche technique
- Moteur : 12 cylindres en V, 5 786 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : double triangulation, système hydraulique ABC, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, système hydraulique ABC, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 automatique, propulsion
- Puissance : 367 ch à 5 500 tr/min
- Couple : 530 Nm à 4 250 tr/min
- Poids : 1 955 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 6,1 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Mercedes CL, rendez-vous sur le site de La Centrale.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération