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Norme Euro 7 : demain, tous en hybride rechargeable ?

Alors que la transition vers l'électrique en 2035 est en passe d'être validée, les constructeurs doivent faire face à une autre embûche, la norme Euro 7, qui doit être votée d'ici peu. Au programme : la réduction de moitié des normes de pollution et le risque de ne plus pouvoir homologuer que des moteurs hybrides rechargeables dès 2025 ou 2028. Des modèles dont les tarifs peuvent être trop élevés pour le commun des mortels.

Norme Euro 7 : demain, tous en hybride rechargeable ?

C’est acté, ou presque. La Commission européenne a validé l’interdiction des moteurs thermiques en 2035 et il ne reste plus qu’à le faire approuver par les députés des 27 pays de l’Union pour que le texte soit appliqué. Ce qui devrait être plié avant la fin de l’année. Même l’Allemagne, le principal pays producteur du vieux continent est partant pour basculer vers le tout électrique.

Les différents constructeurs ont donc 13 ans devant eux pour s’adapter, ce qu’ils ont déjà largement commencé à faire. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes propres : les moteurs à pétrole actuels vont mourir de leur paisible mort, les marques n’ont plus besoin d’en développer de nouveaux et peuvent se concentrer sur l’énergie électrique.

La norme qui chamboule tout

Mais c’est sans compter sur la norme Euro 7. Elle est censée entrer en vigueur en 2025, (ou en 2028 la date n'est pas encore actée) et devrait en passer par un vote à Bruxelles cet été. Le texte prévoit une division par deux les émissions maximums autorisées pour l’homologation des voitures. Ainsi, les émissions de NOx sont aujourd’hui de 60 mg/km maximum pour les blocs essence et de 80 pour les diesels. Cette nouvelle norme se veut, au départ, un signe de bonne volonté de la part de l’Union qui, maganime, n’a pas voulu interdire d’un coup le thermique, et permettre aux constructeurs de basculer progressivement mais l’électrique.

La Mercedes Classe À bientôt à la casse ?
La Mercedes Classe À bientôt à la casse ?

Sauf que, comme c’est souvent le cas, la bonne idée se révèle une fausse bonne idée, et même un cauchemar selon les industriels du secteur. Car il les oblige à adapter leurs moteurs actuels, ou tout simplement les envoyer à la casse. Du coup, ils sont confrontés à un double investissement : celui qu’ils ont déjà engagé pour basculer vers le tout électrique et celui qui leur permettra de gérer l’étape intermédiaire jusqu’à l’interdiction totale du moteur. à explosion. Une période de 7 ans de thermique « propre », au-delà de laquelle, ces investissements seront perdus, puisque ces nouveaux moteurs seront invendables.

Certains constructeurs se préparent déjà à cette échéance en jetant l'éponge, à commencer par Mercedes qui pourrait tout simplement stopper la fabrication de ses « petites » Classe A, tout comme BMW et sa Série 1. Car les deux Allemands ont fait le constat que toute l’industrie automobile est en train de faire : il est impossible de tenir ces futures normes sans en passer par des systèmes hybrides rechargeables. Et l’on connaît le surcoût d’un tel équipage. De peur de ne plus vendre leurs compactes, qui pourraient coûter le prix de leurs berlines Classe C ou Série 3 thermiques d’aujourd’hui, les deux marques premium pourraient tout simplement renoncer à les produire dans l’avenir.

Seat Leon hybride rechargeable, la chère compacte.
Seat Leon hybride rechargeable, la chère compacte.

Mais si les deux Allemands peuvent se concentrer sur des autos plus grandes et plus chères, de par leur positionnement premium justement, qu’en sera-t-il des généralistes ? Une Peugeot 308 hybride rechargeable démarre aujourd’hui à 36 800 euros. Chère pour une compacte. Un Captur muni lui aussi d'un double moteur, coûte quant à lui 36 950 euros, pas donné pour un SUV urbain Renault. Une Seat Leon d’une taille proche de la 308, s’affiche à 34 950 euros. À titre de comparaison, la même auto, totalement thermique, débute à 22 400 euros. Quant aux citadines polyvalentes qui pourraient voir le jour prochainement sous cette forme, on n’ose imaginer les tarifs proposés.

Des voitures 60 % plus chères ?

Bien sûr, les constructeurs pourront proposer des autos de toute gamme ainsi motorisées. Reste à les vendre. Reste à savoir si les consommateurs seront prêts à débourser une somme 60 % plus élevée qu'à leur habitude pour s’offrir une nouvelle auto. À moins que cette norme Euro 7 ne les précipite dès 2025 (ou 2028) vers l’offre 100 % électrique. Sauf que ces dernières ne sont pas moins chères que les hybrides rechargeables. Le marché des vieilles voitures d’occasion a de beaux jours devant lui.

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