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Renault Twingo II RS (2008-2013) : une super sportive dès 4 500 € !

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

Elle est très rare et c’est bien dommage. La Twingo RS incarne, avec son moteur atmo rageur, la petite sportive telle qu’on ne la verra plus, à cause des normes de CO2. À déguster d’urgence, car outre son châssis excellent, elle profite d’une cote basse… pour le moment !

Renault Twingo II RS (2008-2013) : une super sportive dès 4 500 € !

Malgré son immense succès, la Twingo I a dû se passer de plusieurs marchés. Le Royaume-Uni déjà, car elle n’existait pas en conduite à droite, l’Allemagne, dans une moindre mesure, où on goûtait assez peu son design très décalé. De surcroît, elle n’a pas été très rentable.

Mais il s’agit d’une icône, aussi la genèse de sa descendante est-elle compliquée. Surtout du côté esthétique. Dès le départ, on veut la faire entrer dans le rang, en la dotant d’un capot séparé, suggérant la sécurité, une notion très en vogue au début des années 2000.

L’équipe de Patrick Le Quément, patron du design, produit deux propositions intégrant cette contrainte, l’une très graphique et séduisante, l’autre bien plus banale. Et c’est cette dernière qui sera choisie par les pontes de Renault, avant l’arrivée de Carlos Ghosn en avril 2005. Celui-ci retardera le lancement de la Twingo II d’un an car justement, il en trouvait le dessin trop passe-partout, officiellement. Elle apparaît d’abord sous forme de concept au salon de Paris 2006.

Le concept présenté en 2006 préfigure déjà la Twingo RS, lancée deux ans plus tard.
Le concept présenté en 2006 préfigure déjà la Twingo RS, lancée deux ans plus tard.

Surprise, c’est déjà la future RS, même si elle n’en porte pas le nom ! Lancée officiellement en 2007, la petite au losange ne bénéficie pourtant de la préparation Renault Sport qu’à l’été 2008, après avoir été déclinée en une intéressante version épicée GT. Pour des raisons de coût, elle dérive de la Clio II : un gros avantage car il s’agit d’une excellente base.

Comme la Clio III du même nom, la Twingo RS dispose de deux châssis au choix : Sport ou Cup. Par rapport à celle de la Twingo GT, la suspension Sport de la RS bénéficie de ressorts durcis de 30 %, de barres antiroulis épaissies (24 mm de diamètre contre 22,5), de voies élargies (+ 60 mm à l’avant et 59 mm à l’arrière), et d’une garde au sol réduite de 10 mm. La Cup va plus loin, en se situant encore 4 mm plus bas, et en durcissant sa suspension de 10 % supplémentaires.

Avec ses ailes larges, ses jantes, boucliers et bas de caisse spécifiques ainsi que son assiette abaissée, la Twingo a le caractère qui manque aux autres versions.
Avec ses ailes larges, ses jantes, boucliers et bas de caisse spécifiques ainsi que son assiette abaissée, la Twingo a le caractère qui manque aux autres versions.

Et le moteur ? Pour réduire le budget, encore, on a évité la suralimentation. Ainsi, le 1,6 l K4M RS, atmosphérique, développe-t-il ses 133 ch grâce à une culasse à 16 soupapes, un déphaseur sur l’arbre à cames d’admission et d’un échappement 4-en-1. Mais il faut attendre 6 750 tr/mn pour profiter de toute la puissance, le couple maxi (160 Nm) étant lui aussi obtenu à un régime élevé : 4 400 tr/mn. Heureusement, le poids reste assez contenu (1 049 kg), alors que le cinquième et ultime rapport de la boîte tire court : 29,79 km/h à 1 000 tr/mn. Une valeur qui nous ramène à l’époque de la 205 GTI ! Ce n’est pas une critique, tant la Twingo RS, et c’est là tout son intérêt, demeure une petite sportive « analogique ».

Très bien accueillie et abordable (15 600 €, soit 17 300 € actuels selon l’INSEE), elle remporte son petit succès (12 000 unités mi 2012), permettant à Renault Sport d’augmenter ses ventes, mais l’augmentation du malus CO2 va progressivement ralentir les clients. Et dissuader Renault de la faire évoluer dignement. Néanmoins, elle se décline en Gordini dès 2010, mais cette appellation ne signale qu’une esthétique et un équipement revus, malheureusement.

Restylée en 2012, la Twingo RS gagne en agressivité mais sa mécanique n’évolue pas.
Restylée en 2012, la Twingo RS gagne en agressivité mais sa mécanique n’évolue pas.

La Twingo RS sera certes restylée comme le reste de la gamme en février 2012, mais conservera exactement la même mécanique, se passant d’un 6e rapport pourtant fort désiré.

L’exubérante série spéciale Red Bull Racing RB7 de mai 2012 ne changera pas la donne. La Twingo RS disparaît en 2013. Elle n’a toujours pas été remplacée…

Lancée en 2010, la RS Gordini reprend un nom mythique mais conserve son bloc de 133 ch. Seuls la présentation et l’équipement évoluent.
Lancée en 2010, la RS Gordini reprend un nom mythique mais conserve son bloc de 133 ch. Seuls la présentation et l’équipement évoluent.

Combien ça coûte ?

En bon état mais à kilométrage élevé (120-130 000 km), comptez 4 500 € pour une RS de base, et à peine plus pour une Cup. La Gordini démarre à 5 000 €. Les phases 2, plus récentes, sont logiquement plus chères : dès 6 500 €. Étonnamment, les Gordini et RB7 ne demandent aucun surcoût à âge et kilométrages équivalents : dès 7 000 €. Et à 10 000 €, on peut s’offrir une Gordini Cup phase 2 totalisant moins de 20 000 km. Surprise, les valeurs semblent ne plus baisser, voire remonter un peu !

En phase 2, dès 2012, la Twingo Gordini met en valeur sa lame de bouclier inspirée des moustaches d’une Formule 1.
En phase 2, dès 2012, la Twingo Gordini met en valeur sa lame de bouclier inspirée des moustaches d’une Formule 1.

Quelle version choisir ?

Entre les châssis Sport et Cup, c’est une question de préférence personnelle. Le premier sied mieux à un usage quotidien, le second est pour le… sport. Mieux présentées, les Gordini semblent plus séduisantes.

La série spéciale RB7 (2012) bénéficie de série du châssis Cup et du système de télémétrie RS Monitor mais se passe de la sellerie cuir.
La série spéciale RB7 (2012) bénéficie de série du châssis Cup et du système de télémétrie RS Monitor mais se passe de la sellerie cuir.

Les versions collector

A priori toutes, la Twingo RS ayant été peu produite (moins de 15 000 exemplaires). Mais au sein de la rareté, on peut encore chercher la rareté, donc ce sera la RB7, à très faible kilométrage (10 000 €).

Bien née, la Twingo RS ne pose pas de problème de fiabilité. Notez les belles tubulures du moteur.
Bien née, la Twingo RS ne pose pas de problème de fiabilité. Notez les belles tubulures du moteur.

Que surveiller ?

Récente et bien née, la Twingo RS ne souffre d’aucune tare récurrente. Cela dit, comme toute sportive, elle a de grandes chances d’avoir été soumise à un usage rude, surtout dotée du châssis Cup. Dans ce cas, on surveillera l’état des triangles de suspension avant. Et on privilégiera les exemplaires très bien suivis et dotés d’un historique complet. On note quelques cas de volant dégradés et d’afficheur central perdant en intensité lumineuse. Un bilan très positif donc.

L’habitacle est simple et pratique, mais la position de conduite est perfectible. Ici en 2008.
L’habitacle est simple et pratique, mais la position de conduite est perfectible. Ici en 2008.

Au volant

Avec ses jantes de 17 pouces remplissant bien les arches de roues, et sa suspension abaissée, la Twingo RS est bien plus séduisante esthétiquement que les autres modèles. À bord, l’habitacle reste simple, mais les sièges donnent le change. Cela dit, le volant non réglable en profondeur ne permet pas de trouver une position de conduite impeccable. Heureusement, la sonorité riche du moteur met dans l’ambiance. Il répond instantanément à l’accélérateur, et s’il manque de punch sous les 4 500 tr/mn, il se montre vif ensuite, surtout quand on passe les 6 000 tr/mn. Jolie rage ! La boîte bien étagée le seconde bien, surtout que le pédalier est très adapté au talon/pointe, même si on aimerait un 6e rapport pour réduire le bruit sur autoroute.

Mais le vrai domaine de la Twingo RS Cup, c’est la route sinueuse. Oui, la suspension est très fatigante sur chaussée dégradée, mais quel grip ! Le train avant, insensible aux effets de couple, s’accroche comme s’il avait des griffes à sa trajectoire, et au lever de pied, l’arrière se place. Mieux, si on débranche l’ESP, on peut même mettre la Renault à l’équerre ! Manquant de ressenti, la direction se montre en revanche très précise, les mouvements de caisse sont absents, et les freins, inépuisables. Quant à la motricité, impossible de la prendre en défaut. Sur circuit, la RS Cup est là encore d’une efficacité diabolique, si les lignes droites ne sont pas trop longues, car le moteur n’est pas un monstre de puissance. Une authentique voiture de sport ! On en prend plein les oreilles et le dos dès qu’on attaque, mais que de sensations ! Seule l’Abarth 595 en offre actuellement autant, mais avec une efficacité moindre et un prix autrement plus élevé…

Sur routes sinueuses, la RS Cup fait merveille mais sa suspension ferme est fatigante.
Sur routes sinueuses, la RS Cup fait merveille mais sa suspension ferme est fatigante.

Pour ceux préférant un usage moins radical, le châssis Sport, plus souple et allié à des jantes de 16 pouces, est plus recommandable. Il accroît notablement le confort, et ce que l’on perd en rigueur, on le récupère par un meilleur ressenti du volant, voire un arrière encore plus joueur ! Quant à la consommation moyenne, elle n’excède pas 7,5 l/100 km. En somme, une auto pratique en ville, logeable, et redoutablement efficace quand on lui demande.

L’alternative youngtimer

L’Alpine se distinguait esthétiquement des autres R5 par son bouclier avant intégrant les antibrouillards, ses jantes et son stripping latérale. Bonne bouille ! Ici, un modèle de 1976.
L’Alpine se distinguait esthétiquement des autres R5 par son bouclier avant intégrant les antibrouillards, ses jantes et son stripping latérale. Bonne bouille ! Ici, un modèle de 1976.

Renault 5 Alpine (1976-1981)

Certes, la descendante logique de la R5 Alpine serait plutôt la Clio RS, mais c’est la dernière sportive Renault atmosphérique avant la déferlante turbo des années 80. Moins performante qu’une Golf GTI avec son Cléon Fonte 1,4 l de 93 ch, l’Alpine n’est pour autant pas ridicule du tout avec ses près de 175 km/h en pointe. Affermie, la suspension rend son comportement plus rigoureux que celui d’une TS, mais l’efficacité n’est pas celle de la Golf. Cela dit, on s’amuse à son volant. Produite à plus de 50 000 exemplaires, l’Alpine a disparu à cause de la rouille et des sorties de route principalement. Aussi sa cote est-elle très élevée : à partir de 15 000 €.

En version Gordini, la Twingo RS profite d’une très belle sellerie cuir. Ici une phase 2 de 2012, avec ses ornements façon laque de piano.
En version Gordini, la Twingo RS profite d’une très belle sellerie cuir. Ici une phase 2 de 2012, avec ses ornements façon laque de piano.

Renault Twingo RS, la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 598 cm3
  • Alimentation : injection électronique
  • Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu en H, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 5 manuelle, traction
  • Puissance : 133 ch à 6 750 tr/mn
  • Couple : 160 Nm à 4 400 tr/mn
  • Poids : 1 049 kg
  • Vitesse maxi : 201 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 8,7 s (donnée constructeur)
La zone rouge démarre à 7 000 tr/mn : le moteur atmo de la Twingo RS ne s’essouffle jamais.
La zone rouge démarre à 7 000 tr/mn : le moteur atmo de la Twingo RS ne s’essouffle jamais.

Pour trouver des annonces de Renault Twingo 2 RS, rendez-vous sur le site de La Centrale.

En savoir plus sur : Renault Twingo 2 Rs

Renault Twingo 2 Rs

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