Route de nuit - les routes de la mort du photographe Christophe Rihet
De la route perdue de Californie ou James Dean a trouvé la mort, à la corniche ou a succombé Grace Kelly, en passant par les rues de Dallas fatales à JFK, le photographe Christophe Rihet a arpenté l'Europe et les États-Unis pour immortaliser ces lieux longtemps après les drames. Il naît une curieuse sensation de ces images apaisées.
C'est une curieuse démarche dans laquelle s'est engagé le photographe Christophe Rihet depuis plusieurs années. Il a décidé de se rendre sur les lieux des accidents de voitures les plus célèbres, et dont ont été victimes des célébrités. Des accidents qui ont souvent propulsé leurs victimes dans la légende. Du virage de Tamburello ou Ayrton Senna a trouvé la mort, aux rues de Dallas ou s'est déroulé l'assassinat de JFK en passant par le pont de l'Alma ou Lady Diana a succombé, Rihet a arpenté ces lieux chargés d'une drôle d'histoire. Son travail a été exposé aux Rencontres d'Arles et dans une galerie parisienne avant de faire l'objet d'un livre.
Des paysages bucoliques ou somptueux
Mais les paysages du photographe semblent apaisés. Le virage de la mort du circuit d'Imola baigne dans une douce lumière d'automne, on découvre la route entre Cannes à Oppio où Coluche trouva la mort entourée une atmosphère de début de soirée d'été. Quant à la route californienne où James Dean s'est tué à bord de sa Porsche 550 Spyder, elle est photographiée tel un paysage somptueux dans le soleil rasant californien.
En se plongeant dans ces images, on se retrouve aspiré dans un monde ou l'ordinaire a repris ses droits, comme si la nature avait recouvert ces lieux de fureur, de violence et de mort. Mais ce n'est pas la nature qui a repris ses droits. Les plantes n'ont pas recouvert les rues de Dallas ou la Lincoln Continental de JFK a été ciblée. Ces lieux sont retournés à leur première destination, comme si la légende mortifère de ceux qui s'y sont tués s'effaçait avec le temps.
Il reste bien quelques fleurs fanées et un petit panneau pour rappeler aux passants que James Dean est mort à cet endroit, mais ce n'est qu'un détail de l'image. De la même manière, le rail tordu de la longue ligne droite de l'Yonne où Albert Camus et Michel Galllimard se sont tués à bord de leur Facel Vega HK500 n'est pas l'élément principal de l'image. Mais les fleurs comme le rail participent de la compréhension, de l'immersion et du ressenti très particulier que le spectateur éprouve devant les images de Christophe Rihet.
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