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2. Sur la route - Confort et impressions de conduite en ville, sur route et autoroute

Essai longue durée - 3 000 km en Fiat 500X : la dolce vita, ce n'est pas ça...
Le trajet de notre road-trip. Plus de 3 000 km entre France et Italie.
Le trajet de notre road-trip. Plus de 3 000 km entre France et Italie.

Il n'y a pas à dire, s'extraire de Paris à l'heure de pointe matinale reste une gageure. La circulation est dense et l'on zigzague entre bus de touristes et trafic habituel. Cela permet déjà de se familiariser avec notre monture. La position de conduite se trouve assez naturellement, et l'on profite, dans cette finition haut de gamme Cross, du réglages électrique des sièges.

L'état des rues et avenues parisiennes, ainsi que les portions pavées, permettent déjà de constater que le confort est ferme, voire très ferme. Mais pour le moment, ça ne dérange pas plus que cela, d'autant que c'est le lot de pas mal de voitures, qui se révèlent ensuite confortables sur route et autoroute. Et l'ensemble moteur/boîte, dans les encombrements, fait plutôt bien le job, en douceur, même si quelques à-coups lorsqu'on évolue au régime de ralenti sont présents.

Une fois extraits de Paris, ce sont presque 770 km, majoritairement sur le grand ruban autoroutier, qui nous attendent jusqu'à destination. Nous nous dirigeons vers Turin, fief de Fiat, où nous sommes censés arriver 8 heures plus tard.

Direction Turin. Les autoroutes italiennes ne sont pas toujours, on le remarquera, en bon état.
Direction Turin. Les autoroutes italiennes ne sont pas toujours, on le remarquera, en bon état.

Mais avec les nombreux arrêts, pour tourner des images, pour ravitailler, le trajet durera au final près de 15 heures ! En chemin, nous constaterons que sur autoroute, le 500X souffle le chaud et le froid. Le chaud en matière de performances par exemple, flatteuses. Les 150 ch sont bien présents, et le 0 à 100 abattu en 9,1 secondes, une très bonne valeur, confirme les impressions : ce 1.3 a du souffle. L'ergonomie et les côtés pratiques sont également de bon niveau. Tout trouve une place dans l'habitacle, les rangements sont nombreux, même si de petite taille, les commandes sont d'utilisation naturelle. Et les équipements technologiques, alerte de véhicule dans l'angle mort, reconnaissance des panneaux, aide au maintien dans la voie, fonctionnent bien. Le freinage d'urgence en cas de détection d'obstacle est juste un peu sensible et freine fort alors que ce n'est pas toujours nécessaire, mais globalement, le sentiment de sécurité au volant est réel.

Mais il y a aussi le froid. Avec par exemple une boîte qui, sur autoroute, pour les dépassements, se révèle finalement peu réactive, avant une arrivée brutale de la puissance. La consommation moyenne, très élevée en ville (mais les embouteillages aidaient), n'a que très lentement baissé le long du trajet. Avant d'arriver en Italie, elle s'établissait à 10 litres aux 100 km, une valeur très mauvaise, que nous avions espérée bien plus basse. Mais surtout, sur autoroute, le 500X est très inconfortable ! Les suspensions sautillent à qui mieux mieux, restent aussi fermes qu'en ville, ce qui est plus que désagréable. Mieux vaut ne pas poser sa tête sur l'appui-tête, sous peine de se croire dans un shaker. De plus, à allure légale, des bruits d'air apparaissent, mais sans être rédhibitoires.

 

Le Fiat 500X devant l'entrée française du tunnel du Mont-Blanc.
Le Fiat 500X devant l'entrée française du tunnel du Mont-Blanc.

Au passage en Italie, via Courmayeur et le tunnel du Mont-Blanc, les petites routes en lacet, qui grimpent sec, mettent d'autant plus en lumière le manque de réactivité de la boîte. Sur certaines relances, il faut près de 2 secondes avant que la puissance arrive. C'est trop, limite dangereux dans certaines situations.

Par contre, la descente vers Turin voit enfin la consommation moyenne baisser. Nous arriverons dans la capitale du Piémont en ayant perdu un litre, soit 9l/100 km, ce qui n'est toujours pas exceptionnel. Il est 23h, la fatigue se fait sentir. Heureusement, grâce à une clim efficace, nous n'aurons pas trop souffert de la chaleur déjà caniculaire, qui ne fera que grimper encore durant tout ce road-trip. Et la nuit laisse constater que les phares à LED sont très efficaces.

 

La deuxième journée de ce périple sera consacrée à deux choses. Monter au Lingotto, qui fut durant longtemps le plus gros site industriel de la FIAT. Il s'y trouve, sur le toit de l'usine, reconvertie en hôtel et centre de congrès, une véritable piste d'essai, plus en activité, mais sur laquelle nous avons pu rouler. Certes peu rapidement, mais c'est un privilège rare. Et une expérience incroyable. Se trouver sur un circuit, perché à 5 étages du sol, au milieu de la ville de Turin, avec une vue imprenable, a tout pour satisfaire le journaliste passionné que je suis.

Essai longue durée - 3 000 km en Fiat 500X : la dolce vita, ce n'est pas ça...
Essai longue durée - 3 000 km en Fiat 500X : la dolce vita, ce n'est pas ça...

 Le 500X, perché sur le circuit du Lingotto. A droite, avec ses compagnes de voyage.

Une Fiat 500 Zagato, exposée au HUB Fiat.
Une Fiat 500 Zagato, exposée au HUB Fiat.

Dans l'après-midi, deuxième temps fort. Nous effectuons la visite du tout nouveau musée Fiat/Alfa/Lancia, baptisé le "HUB". Pas encore ouvert au public, nous avons donc eu la chance de découvrir en toute exclusivité, mais en toute transpiration le site, situé en plein cœur de l'usine de Mirafiori, et non climatisé (dehors, il fait 40 degrés, imaginez dedans). La collection est exceptionnelle, et l'on ne sait où donner de la tête Je retiendrai, entre autres bien sûr, les Alfa 8C Competizione, une 500 Zagato, un Fiat Multipla encore plus "original" que l'original, et des prototypes bizarres qui ont servi au développement de la sécurité passive des modèles du groupe. Mais ce sont en tout plus de 250 modèles exceptionnels qui s'offrent à nous.

 

Road-trip, jour 3. Après une deuxième nuit à Turin, direction Milan. Mais avant cela, nous repassons par le site de Mirafiori pour découvrir le concept du futur SUV compact de la marque, le Tonale. Nous avons pu le découvrir sous toutes les coutures, entourés de l'équipe de design. Un moment fort sympathique. Le Tonale s'annonce comme une nouveauté importante. Bien dessiné, il risque de faire tourner les têtes à sa sortie, comme le font déjà la Giulia et le Stelvio.

La route vers Milan nous mène au "museo storico" d'Alfa Romeo. Encore une étape à même de faire briller les yeux des amateurs de belles carrosseries italiennes. Ce musée est riche d'histoire et de modèles exceptionnels. J'y ai trouvé avec émotion un de mes modèles favoris durant toute mon enfance et adolescence, la Montreal. Le musée en possède un magnifique exemplaire orange. Et il est entouré de moult merveilles. Le point d'orgue sera pour moi, et c'était une vraie surprise, la possibilité de pouvoir conduire sur le petit circuit du musée un modèle de 1954, un 1900 Sport Spider. Avec ses 650 kg, ses 148 ch et sa vitesse de pointe de 220 km/h, ce modèle était à l'époque à la pointe de la sportivité. Et se conduit aujourd'hui (presque) comme une Clio, volant à droite mis à part. Encore un beau souvenir à inscrire dans ma mémoire de journaliste auto...

Une magnifique Alfa Montreal, souvenir ému d'enfance, j'ai toujours admiré cette auto...
Une magnifique Alfa Montreal, souvenir ému d'enfance, j'ai toujours admiré cette auto...
L'Alfa 1900 Sport Spider que j'ai eu la chance de conduire.
L'Alfa 1900 Sport Spider que j'ai eu la chance de conduire.

 

Du musée, nous filons par les petites routes vers Bergame, où nous passerons la nuit. Le 500X reste toujours aussi efficace pour refroidir son habitacle et c'est tant mieux, tant les températures et l'atmosphère sont étouffantes. Ces petites routes ne font que confirmer le manque d'agrément de l'ensemble moteur/boîte de vitesses. Cette DCT, qui ne compte de plus que 6 rapports, quand la norme devient huit, est vraiment peu réactive, et les relances sont désagréables car après la latence, la puissance arrive brusquement. Mais la vitesse moyenne plus basse fait encore baisser la consommation de quelques décilitres. Et on découvre, après s'être penchés sur les réglages, que la sono de ce 500X est de bonne qualité, c'est toujours ça de gagné, même si le moteur Firefly ne casse pas du tout les oreilles, il est discret.

 

Essai longue durée - 3 000 km en Fiat 500X : la dolce vita, ce n'est pas ça...

Jour 4. Départ de Bergame vers Florence, en passant par Verone et Modène, mais surtout, nous sommes attendus dans un garage spécialisé Ferrari, Maranello service. Il ne paye pas de mine, perdu dans une petite zone industrielle de Calvatone, mais il recèle des trésors. Sa gérante, 26 ans, petite-fille du premier propriétaire, perpétue la passion, et le sérieux ! Son garage est en effet l'unique en Italie bénéficiant de l'agrément de "Ferrari Classiche", lui permettant de certifier officiellement les restaurations effectuées en son sein. Sous le hangar, plus de merveilles réunies que vous n'en verrez jamais en une vie sur la route. Dino, F40, F50, mais aussi des Lamborghini et Maserati rares, il y a sous ce toit potentiellement un patrimoine de plus d'un milliard d'euros. Mais je retiendrai un modèle, qui arbore sur son capot non pas un cheval cabré mais une hélice. Perdue au milieu des italiennes, une BMW Z1 attend également une restauration. Et elle est rouge...

Sur la route de Florence, la 500X ne faiblit pas, mais l'agrément à son volant ne s'améliore pas. Le confort reste toujours un point faible. Quel dommage, avec des suspensions mieux calibrées, cela ferait passer la pilule du reste. Au moins, il est joli et s'intègre parfaitement au paysage automobile local. 

Nous nous arrêtons en chemin à Modène, pour une photo de famille avec les autres modèles de notre road-trip, devant le musée Ferrari. Que nous visitons aussi. Mais après ce que nous avons découvert le matin même chez Maranello service, il paraît presque fade. Au moins est-il climatisé, car il fait encore une fois une chaleur plus que caniculaire. En reprenant le 500X pour les derniers kilomètres vers la capitale de la Toscane, on apprécie alors que les sièges du 500X ne soient faits de cuir, ce qui permet au moins d'étouffer de chaleur sans en plus se brûler jambes et dos.

 

Jour 5. Après une étape reposante au sud de Florence, au cœur de la Toscane et de ses paysages magnifiques, nous repartons vers la côte. L'étape est prévue pour être longue. Nous passons par San Gimignano, où nous nous arrêtons pour faire quelques images avec le drone. Il n'y a pas à dire, c'est beau. Et les rues étroites du village nous permettent d'apprécier un des bons points du 500X, à savoir un rayon de braquage très honnête, qui permet de se faufiler sans avoir à faire de manœuvres. Puis nous filons vers Sienne. Le retard pris sur le planning fait que nous ne faisons qu'y passer, et nous zappons même Pise, pour nous dépêcher de rejoindre Sanremo, en passant par Gênes et ses embouteillages monstrueux (le pont effondré en est la raison principale). Nous arrivons tous, moi y compris, bien fatigués vers 22h30/23h à notre hôtel. Le 500X n'a pas démérité, mais son agrément général ne remonte pas dans notre estime, même si on commence à s'y faire.

 

La sixième journée sera consacrée au tournage des images statiques et dynamiques dans la montagne. Nous nous rendons pour cela à Pigna, petit village au nord de Sanremo. Nous y sommes reçus comme des rois. Il faut dire que l'un de nos cadreurs, Bruno pour ne pas le nommer, est un enfant du pays. Il connaît tout le monde et tout le monde le connaît. Le maire en personne l'accueille à bras ouverts, et a carrément fait privatiser une place du village pour nous. Située en hauteur, elle offre un magnifique panorama sur le village rival, Castelvottorio, situé côté génois, quand nous sommes côté Savoie. 

Essai longue durée - 3 000 km en Fiat 500X : la dolce vita, ce n'est pas ça...
Essai longue durée - 3 000 km en Fiat 500X : la dolce vita, ce n'est pas ça...

 Pigna, petit village typique de l'Italie du Nord, perché à flanc de montagne, et théâtre de nos tournages.

Sur les routes de montagne, le 500X voit ses défauts accentués. Son manque de réactivité, boîte et temps de latence du turbo réunis, est un véritable handicap. Et sa direction, couplée à un train avant un peu paresseux, n'en fait pas un véhicule à l'aise dans les lacets. Par contre, il se faufile bien dans les rues étroites de Pigna. Un SUV urbain très urbain donc, plus que routier.

 

Après une nuit passée sur place, nous remontons vers Paris, faisant étape tout de même une dernière fois à Chassey-le-Camp, en Saône-et-Loire, non loin de Beaune, histoire de ne pas risquer la somnolence sur une étape trop longue. Sur ces deux jours, une majorité d'autoroute, mais encore un peu de route sinueuse pour repasser la frontière. En effet, contrairement à certains collègues, Waze me fait repasser par le tunnel du Mont-Blanc, quand d'autres sont dirigés vers Nice. Une bizarrerie qui fait mal au porte-monnaie (le passage du tunnel coûte 46,40 € !). On retrouvera donc les mêmes qualités et défauts déjà décrits au volant de notre monture. Mais il est à signaler que la consommation moyenne n'aura fait que décroître tout au long de notre périple. Est-ce un effet dû au rodage ? Certainement en partie.

Essai longue durée - 3 000 km en Fiat 500X : la dolce vita, ce n'est pas ça...

Toujours est-il qu'à notre arrivée à Paris, épuisés mais ravis, la consommation moyenne affiche 8,2 litres. Ce n'est toujours pas extraordinaire, et bien plus que les 6,1 litres officiels, mais c'est beaucoup mieux que les 10 litres du départ, qui nous avaient carrément effrayés.

Au final, au pied de la tour Eiffel, la boucle est bouclée. Nous avons au global parcouru presque 3 300 km. Le conducteur a beaucoup plus souffert que la mécanique, qui a parfaitement fonctionné tout du long, avec ses forces et ses faiblesses. Aucune panne, et c'est bien le moins que l'on pouvait attendre. Une climatisation qui a fonctionné à plein régime tout du long et qui n'a pas flanché, heureusement. Un véhicule fonctionnel, finalement spacieux, bien équipé, pratique. Mais qui se voit malheureusement gâché par son inconfort et un ensemble moteur/boîte, vous l'aurez compris, pas à la hauteur de ce que propose la concurrence.

On rendra les clés sans regrets donc, en se disant que la dolce vita, ce ne sera pas avec lui. Il en a le plumage, mais pas le ramage.

 

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