2. Sur la route : radicale
Notre modèle est une version avec la boîte de vitesses mécanique à six rapports et quelques options bien sympathiques, comme l'échappement M Performance à 3 465 € avec les embouts carbone et livré avec une télécommande Bluetooth agissant sur ses clapets que nous avons bien pris soin de laisser totalement ouverts pendant toute la durée de l'essai. Mais avant de le faire chanter, il faut d'abord s'installer dans l'habitacle, dont la plus grosse différence avec une simple Série 2, outre les surpiqures bleues, se trouve dans la paire de baquets pour le conducteur et le passager. C'est parfait pour maintenir fermement leurs occupants même dans les courbes les plus serrées mais ils prennent leur travail un peu trop au sérieux si vous avez le dos un peu large, que ce soit par excès de musculation ou de frites, jusqu'à en devenir inconfortables. Mais mes confrères plus proches des 70 kg ne trouvaient rien à leur reprocher. La position de conduite est par contre parfaite, grâce à ce volant à la jante épaisse et aux amples réglages, ainsi qu'au pommeau de vitesses tombant naturellement sous la main. Il y a même un petit coussin sur le côté de la console centrale pour éviter les frottements désagréables avec votre genou droit.
Il est temps de mettre à feu le six cylindres 3,0 l turbo, qui fait entendre sa voix rauque dès le ralenti avec les clapets fermés. Appuyez sur le bouton de la télécommande et c'est un grognement de baryton qui vous salue. Enclenchez de plus le mode Sport et chaque lever de pieds vous gratifiera de quelques pétarades bien sympathiques. Nous sommes à Pau et nous nous dirigerons vers le sud avec comme point de mire les Pyrénées et la Navarre, et les premiers kilomètres de voies rapides révèlent déjà quelques défauts : la direction se montre directe mais trop légère et avec un ressenti artificiel, ce qui s'améliore toutefois nettement en passant en mode Sport, et l'amortissement se montre extrêmement ferme, ce que n'arrange en rien la faible hauteur de flanc des pneus en 245/35ZR19 et 265/35ZR19, et là, aucun mode n'y peut rien, la M2, à la différence des M3 et M4, ne pouvant bénéficier de suspensions adaptatives même en option. C'est tout à fait vivable tant que le bitume est de bonne qualité, mais les nids-de-poule, ou la moindre imperfection de la route, sont fidèlement retransmis jusque dans l'habitacle.
Quittons maintenant l'autoroute pour attaquer de la nationale et de la départementale. Et la M2 se révèle alors dans toute sa gloire. Son moteur pour commencer est surprenant : la plupart des dernières mécaniques suralimentées, même sportives, nous ont habitués à des caractères lissés, avec une arrivée de la puissance linéaire qui gomment les sensations, mais pas ce 3,0 l à turbo double étage. Sa plage de couple maxi allant de 1 400 à 5 500 tr/min ne donne jamais la moindre impression de creux, mais cela ne l'empêche pas d'avoir un appétit pour les tours qui ne peut que donner le sourire, avec une aiguille du compte-tours qui se précipite avec enthousiasme jusqu'à la zone rouge débutant à 7 000 tr/min. Avec cet échappement M Performance, le bruit n'est rien de moins que glorieux pied droit dans la moquette, avec la note si particulière du six en ligne hurlant accompagnée du sifflement de la turbine. La boîte de vitesses mécanique autorise une immersion complète du conducteur, mais nous aurions préféré des verrouillages plus fermes et une sensation un peu moins caoutchouteuse, un peu plus... mécanique en fait. De quoi envisager plus sereinement la boîte double embrayage DKG7, une option à 3 950 € dont le prix est quasiment absorbé par la différence de malus qu'elle entraîne, le faisant passer de 6 500 à 3 600 €.
L'empattement court associé la direction directe font de la M2 une voiture extrêmement vive, enchaînant les lacets avec aisance, avec un vrai tempérament de propulsion authentique, sans la moindre amorce de sous-virage. Mais contrairement à la 1M qui pouvait s'avérer caractérielle voire piégeuse, la M2 se montre beaucoup plus saine si, bien sûr, vous restez dans les limites du raisonnable. Elle offre en fait un comportement transparent, semblant sans filtre et uniforme, permettant une conduite dynamique sereine et autorisant des vitesses de passage en courbes étonnantes. Cette constance dans l'équilibre passe peut-être justement par ces suspensions qui ne sont pas adaptatives, ce qui entraîne un ressenti plus naturel.
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