Suzuki 1300 GSXR 'Hayabusa': madame 300 km/h
L' Hayabusa qui signifie « faucon » en japonais est la moto de série la plus rapide du monde. Avec 175 ch dans le ventre, cet avion de chasse Nippon est capable de dépasser le mur des 300 km/h.
Avant même d'avoir été essayée, la GSX1300R Hayabusa défrayait la chronique dans le petit monde de la presse. Une ligne générale à couper le souffle et des mensurations hors norme l'on placée sur la première marche de la catégorie GT Sport. Preuve en est, elle parcourt le 400 m départ arrêté en 10 s et le 1 000 m en 18,5 s. Plus rapide qu'une Porsche 911. L'habillage aérodynamique sort tout droit de l'aéronautique avec une double optique superposée en fusée. La position de pilotage se montre naturelle, plutôt sportive, les commandes tombent exactement là où on les attend, l'équipement est complet et soigné. Son carénage, très imposant, offre une protection contre l'air imparable, fruit de très longues heures d'études en soufflerie.
La bulle, en revanche, révèle rapidement ses limites si l'on mesure plus de 1m80. Le tableau de bord est entièrement électronique. Le contact enclenché, les aiguilles de tachymètre, compte-tours... bondissent au maximum pour se calibrer puis reviennent à zéro. Petite anecdote, le compteur était gradué jusqu'à 340 Km/h sur le modèle d'origine sorti en 1999. Mais les réglementations européennes ont poussé le constructeur à limiter l'affichage à 300 Km/h sur les modèles actuels.
Faucon millenium
L'Hayabusa est propulsée par le moteur le plus puissant jamais construit par Suzuki. Le 4 cylindres en ligne de 1 298 cm3 développe la bagatelle de 175 ch en version libre (hors France...). Son couple est phénoménal, l'embrayage est muni d'un système qui limite le couple à la décélération et augmente la pression sur les disques à l'accélération. L'inspiration vient évidemment de la GSX-R 750 avec une admission dynamique SRAD, des pistons refroidis par projection d'huile et une injection Nippondenso comme sur la TL 1000 S. Petite particularité, elle dispose d'une injection d'air frais à l'échappement. Mais la nouveauté se situe au niveau du bloc d'instrumentation de bord, électronique indiquant la consommation et l'autonomie restante.
Très souple, le 4 cylindres est un régal sur toutes les plages de régime et devient totalement démoniaques dans le haut du compte-tours. La première vague de puissance arrive vers 4000 tr/mn, puis, passé ce cap, c'est le tsunami... En accélération comme en reprises, elle distille plus d'adrénaline qu'autre chose. On se régale de ce moteur au souffle inépuisable et particulièrement expressif. L'introduction de la Kawasaki ZX12R en 2000 était supposée lui retirer les honneurs de la vitesse, mais l'Hayabusa s'en est sortie plus haut. Le moteur est franchement une réussite. En respectant les limitations sur route, l'Hayabusa consomme environ 6 litres aux 100, soit une autonomie de 250 km.
Etonnement maniable
Afin de contenir toute la puissance de ce moteur, l'Hayabusa fait appel à un cadre double poutre en alliage d'aluminium, à une fourche inversée de 43 mm réglable en précharge, compression et détente ainsi qu'à un amortisseur arrière totalement réglable. Pour supporter plus de 300 km/h avec pilote et passager, la moto est chaussée de pneus Bridgestone spéciaux.
On peut se demander où est l'intérêt de rouler tous les jours avec une telle machine. Mais pour stopper le tout, le système de freinage est également surdimensionné avec un double disque avant de 320 mm pincé par des étriers 6 pistons à l'avant et un simple disque de 240 mm à l'arrière. Malgré un gabarit impressionnant, 248 kg sur la balance, la machine se révèle facile à manier et étonnante de précision. En comparaison, son ancêtre, la 1100 GSXR fait figure de gros caoutchouc. Même en ville, son amortisseur de direction n'empiète en rien sur un rayon de braquage correct. La souplesse du quatre cylindres en plus voilà qui fait de l'Hayabusa une moto à l'aise en ville.
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