Au sein du groupe Volkswagen, l'excellent 1.9 TDi de 110 ch, dévoilé fin 1995, a essaimé sur les familiales des quatre marques, de l'Audi A4 à la Volkswagen Passat, en passant par la Seat Toledo et la Skoda Octavia. Quel est le meilleur écrin et le meilleur rapport qualité/prix en occasion pour ce sobre bijou?
Le miracle du Tdi
Avec ses motorisations TDi, en particulier avec le 4 cylindres 1.9 apparu en 1993 sous le capot de l'Audi 80, le groupe Volkswagen tient le gros lot. Après les essais de Fiat, en effet, et de Rover (et Audi, déjà, avec le 2,5 litres de la 100) dans le domaine des Diesel à injection directe, c'est lui qui a donné l'impulsion décisive à cette technologie aujourd'hui généralisée chez tous les constructeurs.
Les atouts du TDi
Par rapport à un moteur Diesel traditionnel (à préchambre ou pas), cette motorisation permet une économie de gazole de plus de 17 %.0 Le succès ne s'est pas fait attendre grâce aussi à une réduction des bruits des vibrations, par rapport aux tentatives précédentes. Les utilisateurs de Croma Tdi ou de Rover Montego TD peuvent en témoigner.
Au Salon de Francfort 1995, le constructeur allemand enfonçait le clou en présentant une évolution de 110 ch de ce déjà fameux 1.9 litre. Étrenné au début de 1996 par l'Audi A4 et la Golf III, il s'est peu à peu répandu sous les capots de toutes les compactes et familiales du groupe. Au-delà des vingt chevaux de mieux, il gagne en disponibilité avec un couple de 225 Nm dès 1 700 tr/min., contre 202 Nm, 200 tours plus haut pour le 90 ch. Cela correspond, à l'époque, à un double record pour un moteur Diesel, celui de puissance spécifique (58 ch/l) et celui du couple par litre de cylindrée (124 Nm/l). Une bombe !
Le miracle tient à l'adoption d'une turbine à géométrie variable sur le turbo, lequel, grande première, est géré électroniquement. Ainsi dispose-t-on de plus de puissance à pleine charge, comme avec un gros turbo muni d'une turbine de moindre résistance à charge partielle, grâce au flux d'échappement optimisé.
Un bon rapport performances/consommation
Le deuxième miracle vient de la consommation en légère baisse par rapport à la version 90 ch. C'est le cas pour celle annoncée (normes CEE), comme pour la réelle, à utilisation comparable. En pratique, on est souvent tenté d'utiliser le potentiel disponible et on atteint, avec nos quatre familiales, une consommation moyenne souvent proche de 7 litres aux 100 kilomètres, contre 6,7 l/100 avec le 90 chevaux. Autant dire que le rapport performances/consommation, incroyable il y a cinq ans, reste aujourd'hui encore remarquable.
La fiabilité s'annonce bonne, sans être extraordinaire. Statistiquement, les quelques pépins relevés ici et là par ce moteur s'avèrent peu significatifs (alternateur, turbo, consommation d'huile parfois importante à pleine charge sur autoroute, et courroie de distribution). La longévité semble également dans la norme, bien que nous disposions de trop peu d'exemplaires ayant franchi les 200 000 kilomètres pour en avoir une idée très précise. De nouveaux segments pour les pistons, un vilebrequin renforcé et un refroidissement d'huile adapté figurent parmi les mesures qui permettent de supporter les contraintes thermiques et mécaniques supplémentaires, par rapport à la définition 90 chevaux, d'où une perspective de robustesse équivalente – au contraire des 90 ch boostés par une puce (modification de la cartographie uniquement), que l'on retrouve assez souvent en occasion et dont il vaut mieux se méfier comme de la peste…
Toujours en production, ce moteur de 110 ch tend, depuis deux ans, à laisser la place à une évolution à 115 ch, inaugurée par la Passat. La différence provient des injecteurs-pompes qui remplacent la pompe rotative VP à haute pression. Les gains en agrément ou en consommation restent ténus, discutables même aux yeux de certains. La douceur de combustion – et, par là, la discrétion de fonctionnement – n'atteint toujours pas celle des Diesel à injection directe, à rampe commune, adoptée par la grande majorité de la concurrence. En revanche, les injecteurs-pompes révèlent leur supériorité quand il s'agit de chercher de la puissance, comme en témoignent les récentes évolutions à 130 chevaux et 150 chevaux. Le 1.9 TDi devient GTi !
Bref, la réputation de ce moteur “110” n'est pas le moins du monde usurpée. Évidement, ces qualités se payent au prix fort en occasion, mais plus ou moins, selon la berline qu'elles équipent...
Les A4 et Passat de 110 ch sont très recherchées et les bonnes affaires, rares. Reste le choix des marques satellites, l'ibérique Seat et la tchèque Skoda commercialisées courant millésime 1998, toujours plus avantageuses en raison d'une décote plus marquée. Suivez le guide.
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