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Essai Mv Agusta Rivale 800 : ça pique chez les Ritals !

Dans Moto / Nouveauté

Pauline Rachwal

Essai Mv Agusta Rivale 800 : ça pique chez les Ritals !

Mv Agusta aura amorti l'existence de son 800 cm3. Après la déclinaison de la Brutale et plus récemment de la Dragster, nous allons nous intéresser de près à la Rivale. Un Supermotard qui, quand on voit déjà sa tronche, donne super-envie. Directement en concurrence avec la Ducati Hypermotard 821, la Rivale affiche clairement la couleur : marcher sur ses plates bandes. Réputée et reconnue pour son excellent châssis, est ce que l'Italienne saura relever le défi sur les autres points ? Essai.


Conditions ? Le froid, la pluie et un peu trop loin à mon goût des épingles de montagne, donc pas forcément au top pour cet essai, mais au moins l'avantage c'est qu'il sera ultra-réaliste et au plus proche d'un usage au quotidien. Car à n'en point douter, nous savons déjà que la Mv place la barre très haut niveau comportement et plaisir de conduite.


Comme un air de déjà-vu


D'un premier abord, que l'on accroche ou pas sur le look de la Rivale, il ne laisse pas indifférent. On reconnaît de suite la plume des designers de la maison MV, même si la phrase que j'ai le plus entendue lors de mon essai c'est : « on dirait la Ducati Hypermotard ! ». Il est évident que les rétroviseurs placés en embout de guidon et son optique plongeant type face de canard n'aident pas à la différentiation pour le commun des mortels. Mais à s'y pencher de plus près, elles n'ont pas grand-chose à voir l'une avec l'autre. La Ducat' fait vraiment sage à côté des lignes de la Rivale. Le côté look suspendu est du plus bel effet, la boucle arrière pointue accentuant cet effet. On apprécie la légèreté du bras oscillant, la mise en avant du bloc-moteur et du garde-boue très plongeant à l'avant. En revanche on appréciera moins la qualité des finitions par exemple sur le bloc d'échappement qui ternit et qui tranche avec le cache devant la triple sortie, il aurait mieux valu englober le tout. On peut également mettre un bémol sur certains matériaux utilisés sur le cache moteur par exemple qui résiste très mal aux accros, sur le montage de certaines pièces comme les protèges mains où l'on voit la visserie et la peinture saute à certains endroits de jointure de pièces (en revanche le vernis est résistant aux rayures).


Essai Mv Agusta Rivale 800 : ça pique chez les Ritals !


Sur les aspects pratiques, que l'on se le dise clairement : la Rivale n'est pas une moto de voyage. Ne comptez ni sur la protection, ni sur les possibilités de rangement. Les premières questions qui viennent à l'esprit sont les placements des rétroviseurs et le placement des clignotants arrière. Sur les rétros à ce qu'ils soient galère à utiliser comme chez d'autres concurrents et au final ils offrent une vraie belle visibilité. En revanche, il faudra redoubler de prudence dans les remontées de files où s'additionne le grand guidon plus les rétros. Sur le support de plaque, Mv Agusta a placé les clignotants, ce qui d'un aspect visuel, en jettent vraiment. Se pose la question de la visibilité pour les autres. Un choix qui reste discutable mais qui lors de mon essai ne m'a valu ni problème, ni remarque. Idem pour les clignotants intégrés dans les protèges mains, vraiment sympa visuellement ! La selle est étroite et permettra aux petites jambes de gagner quelques centimètres pour bien toucher au sol. La position est très agréable et le bon confort tiendra largement les 130 km.


Essai Mv Agusta Rivale 800 : ça pique chez les Ritals !


D'ailleurs pourquoi 130 km précisément ? Car c'est l'autonomie (réserve comprise) que vous aurez avec cette machine. Le minuscule réservoir de 12,9 litres (annoncé par le constructeur !) ne vous donnera pas plus d'autonomie passés les 100 km. Après mon premier plein, j'ai eu la désagréable surprise de tomber en réserve (pas de jauge d'essence et pas non plus d'indicateur d'autonomie restante) sur une voie rapide à 30 km de mon point de chute et ce sans carte bleue s'il vous plaît ! Les sueurs froides étaient bien réelles jusqu'à mon arrivée (bon ok celle-là, je l'ai cherchée !).


Reste l'instrumentation de bord. Elle est très complète et ne souffre d'aucun manque, sauf une jauge d'essence, ce qui sera vraiment, mais alors vraiment handicapant lors de mon essai. On appréciera la visibilité du compteur et la navigation utra simple dans les réglages de cartographies (pluie, normal, sport et une totalement réglable) et du nouveau Traction Control (en 8 positions). Seuls les boutons en caoutchouc sont galère à utiliser comme sur les autres modèles de la marque.


Un jouet rageur

Comme cité plus haut, les 881 mm de hauteur de selle peuvent laisser pantois, mais l'étroitesse rattrape le coup et je me surprends à presque avoir les pieds à plat pour mon 1m72. La position est naturelle. Les réglages faciles des rétroviseurs me laissent vite voir que je n'aurai pas besoin de me dévisser la nuque à chaque fois que je souhaite regarder dedans. Reste le bruit… Le bruit du 675 m'avait vraiment laissé un goût de déception lors de son essai et donc c'est avec appréhension que j'allume le 800. La Rivale réagit dès l'appui sur le démarreur et même si ce n'est pas le bruit enchanté des gros 1000 d'époque, il n'a rien de choquant. Le trois cylindres offrent une sonorité plaisante surtout dans la zone des 10 000 tr/min.


On connaît bien le caractère explosif d'une Mv. C'est beau, ça pousse. En somme une machine à ne pas mettre entre toutes les mains. Le travail des ingénieurs de la marque a payé car le Traction Control fait parfaitement son office dès les premiers tours de roues et donne un vrai sentiment de sécurité. Pas d'à-coups en bas régime et pas de remise de gaz brutale et approximative. J'ai même poussé le vice à mettre le 3 cylindres en sous régime pour voir si j'allais être ballottée à la remise des gaz. Et bien sans dire que c'est ultra-souple comme une japonaise, la Rivale s'en sort honorablement. Pareil en plus haute vitesse, la crainte des dérobades de l'arrière ou encore des coupures brusques s'envole comme par magie. Cela laisse donc place juste au caractère du moteur. Et ce que je peux vous dire c'est que ses montées en régimes et son exploitation sont juste sublimes ! Les 125 chevaux à 12 000 tr/min sont un bonheur à exploiter. Les montées en régime n'en finissent jamais et on aurait presque la sensation que le moulin en redemande encore. La première et deuxième sont rageuses à souhait et les amateurs vont adorer. De plus la boîte de vitesse est souple et instinctive. On tape dedans et il n'y a rien qui détonne, un régal !


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Côté partie cycle, on retrouve l'excellente signature de Mv. Tout comme le moteur, la prise en main est quasi immédiate. Certains pourront être perturbés par le côté suspendu et l'impression d'être assis sur le réservoir, mais cela lui donne un bon feeling quant aux changements d'angles. Comme tout bon Supermotard qui se respecte, la Rivale est taillée pour le virage (d'où la naissance d'une ultime frustration de ne pas êtres dans les Alpes pour en profiter un maximum). Sa position un peu hybride permet d'opter pour plusieurs types de positions en passage de courbe et pas uniquement celle du Supermot'. Le train avant est très plaisant et la remontée des informations se fait bien. Il faudra tout de même donner de petites impulsions sur les changements brusques d'angle. Les grandes courbes ne sont qu'une formalité : on penche, on pose, ça passe.


Lors de cet essai, nous avons pu constater un léger déséquilibre entre les réglages de suspensions avant/arrière avec un arrière un peu plus mou. Il s'est surtout fait ressentir sur les compressions et le passage sur les routes dégradées (aïe mon fessier). Reste les freins. De ce côté-là, j'avoue ne pas avoir grand-chose à redire dessus. Les étriers Brembo à fixation radiale font parfaitement leur travail. Le feeling est excellent, progressif mais ne manque pas de mordant. Je n'ai en aucun cas eu de mauvaise surprise lors des freinages appuyés. On pourrait regretter l'absence d'ABS, mais ça, c'est au goût de chacun.


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