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2. Essai - Triumph Tiger 1200 Rally Explorer : du soft au hard, elle assure !

Essai Triumph Tiger 1200 Explorer Rally

Commencer dans la terre avec cette moto, c'est un peu comme débuter un repas par le dessert (avec un seul "s") alors que l l’on vient à peine de sortir de table : c'est le bonus, mais on se dit qu'il y a encore à manger derrière… Forcément, elle a minci, elle a maigri, mais elle demeure un grand cheval avec une selle à 875 mm dans sa position basse (895 sinon, réglage mécanique simple et sous la selle), et quelque 261 kg tous pleins faits (une paille…). Alors certes, le poids est en baisse. Certes, il a été déplacé sur l'avant et la géométrie aussi bien que la position de conduite portent la répartition des masses à 49 % sur l'arrière et charge la roue directrice.

Le guidon et les commandes ont été avancés pour l'exercice Enduro, et le réservoir de 20 litres de la version Explorer Pro bénéficie certes d'une forme très agréable et particulièrement discrète, il n'en est pas moins chargé d'essence et pose les masses plus haut et de manière moins équilibrée "verticalement" que ne le fait une BMW GS, le moteur Boxer transversal apportant une forme d'équilibre surprenante. Maintenant, on apprécie l'étroitesse de la moto et la possibilité de poser la pointe des pieds au sol. Juste la pointe, malgré 1,80m à la toise au dernier recensement... Du coup, on étudie le terrain avant de poser le pied au sol et parfois, au moment de repartir, on se met à côté de la moto, on enclenche la première, on enfourche et zou. Et pourtant, cette version ne pèse "que " 249 kg contre les 261 de la version Rally tous pleins faits 'réservoir de 30 litres donc)

En off Road (soft ou plus ou moins hard)

Essai Triumph Tiger 1200 Explorer Rally

Parce qu'une fois en mouvement, cette Tiger est redoutable. Déjà, il y a sa fourche et le comportement ultra-sécurisant de sa roue avant. La moto lisse le terrain et évite les déséquilibres, même dans un "single", ces petits passages étroits où l'on pose à peine une roue derrière l'autre. On conserve longuement le contrôle de la trajectoire et surtout, on ne redoute pas d'aller défricher en dehors de la trace. Ça passe. Pour autant, la partie cycle n'est pas la seule à être redoutable, le moteur l'est tout autant. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que fort de ses 150 ch il ne manque pas de mordant. Une puissance impressionnante sur le papier, qui le reste tout autant sur le terrain. Est-ce exploitable ? Cela dépend de votre niveau et de vos ambitions. Évidemment, entre les mains du quintuple champion du monde d'enduro Ivan Cervantes, elle paraîtrait presque facile. Presque.

Car comme pour nous, le cardan comme le poids ne sont pas toujours à la faveur des acrobaties. Pour le reste par contre, on se surprend à prendre un rythme élevé sans redouter de devoir freiner. L'ABS avant somme la qualité du pneumatique sur un terrain sec sont redoutables. En réduisant le seuil des interventions de 50 %, Triumph signe un freinage des plus puissant et à la portée du plus grand nombre. Les maîtres-cylindres Magura HC1 implémentés offrent d'ailleurs un toucher agréable et leur forme comme leur toucher se montre très favorable à l'exercice. Et il vaut mieux, car comme nous venons de le dire, il y a 150 ch à 9 000 tr/min, juste avant le rupteur, qui ne demandent qu'à s'exprimer…

Essai Triumph Tiger 1200 Explorer Rally

J'avoue n'avoir pas passé la cinq, m'être quelque peu battu avec le shifter au moment de monter les rapports et m'être dégonflé à plus de 150 dans certaines portions de piste. J'avoue surtout avoir échappé à un crash monumental grâce aux grandes qualités de la moto et de ses pneumatiques. Explication. Empoussiéré par l'ouvreur qui avait décidé de passer au rythme supérieur, je suivais sa trace avec une célérité inhabituelle. Jusqu'au moment fatidique où la piste remonte et s'effondre sous les roues, provoque un saut mémorable suivi d'un atterrissage venant faire cogner le sabot au sol et déséquilibrer la roue arrière, qui se met à danser. La vitesse de l'action aidant autant qu'elle amplifie, je re accélère dans une zone meuble et humide, tandis que la Tiger se remet dans l'axe après avoir laissé l'arrière faire deux ou trois virgules. Constat : les suspensions, restées sur un réglage intermédiaire, ont aidé autant que provoqué l'action, mais le résultat est là, et c'est passé et dès lors, l'impensable s'est produit : j'ai aimé rouler au-delà de ce que j'aurais pu imaginer.

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Même une fois réglées au plus dur, l'amortissement demeure souple. Un choix qui limite les envolées, quoi que : la moto est en mesure de déceler le cas de figure et d'adapter automatiquement les réglages pour l'atterrissage. En l'absence de zone dédiée à l'exercice, il n'a pas été possible de s'envoler volontairement au guidon. Qu'à cela ne tienne. Allé, encore un peu de piste rappelant la savane africaine, le camp d'entraînement est une porte d'entrée pour la Dakar par exemple, et nous validons la pertinence de la Explorer dans ce type d'utilisation. De fait, une R 1250 GS est plus souple encore de motorisation, plus feutrée et son amortissement réagit différemment, mais en termes d'efficacité, nul doute qu'il y a là bataille. On apprécie en toutes circonstances le moindre encombrement de l'anglaise, qui se laisse plus rapidement et plus intuitivement apprivoiser. KTM propose certainement des motos assez similaires dans le comportement et au vu de ce qu'on les sait capables de faire, c'est un compliment pour la nouvelle venue, qui s'installe comme alternative entre les deux marques concurrentes.

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Quitte à rester en 2 ou 3, à laisser le moteur (nous y revenons), tracter avec force n'est pas difficile. Même si le couple maximal se situe à 7 000 tr/min, un régime que je ne suis pas allé chercher souvent en dehors des phases de glisse volontaire, il est déjà très présent aux alentours de 4 000 et largement suffisant, on s'amuse cela dit à le faire chanter un peu plus, à trouver la zone de décrochage en fonction du terrain et des gaz imprimés. À ce titre, notons une latence dans la réactivité, bienvenue pour gommer les imperfections du terrain comme les miennes.

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Le trois cylindres pousse ainsi avec une bonne souplesse, fait peu claquer son cardan, qui proteste rarement mais pousse un peu trop à la décélération aux alentours de 3 000 tr/min. Une contrepartie de l'assistance à bas régimes, qui augmente pour sa part les tr/min lorsque l'on relâche les gaz, vitesse engagée. De quoi faciliter les départs, éviter de caler et surtout de quoi réduire le risque de déséquilibrer la moto à très basse vitesse. Une phase toujours critique sur un engin de cette taille. Aussi bonne soit-elle par ailleurs.

Au fait, le Hill Start, système de frein à main automatique enclenché à la main et ôté dès que l'on fonctionne fort bien, mais ça, nous le savions déjà tant il est présent sur d'autres deux roues haut de gamme de la production. Surtout, on évolue avec une sonorité de moto d'enduro sous hormones et des pulsations que l'on vit de manière plus intense encore si l'on est assis. Justement, la baignoire est pleine, la tempête menace et c'est le moment de prendre la route, avec les pneus d'origine cette fois.

Sur la route

Le grand réservoir et les radiateurs en position latérale (pare flancs recommandés) ont des effets bénéfiques sur la protection, que ce soit contre l'air, contre les éléments ou encore contre la chaleur dégagée par le moteur, bien redirigée vers l'extérieur. Si l'on veut avoir chaud, il faudra allumer la selle et/ou les poignées chauffantes pour une cuisson douce. concernant l'efficacité de la bulle, on peut encore trouver à redire attendu le filet d'air venant caresser les aisselles, mais l'ensemble est exempt de turbulences et le spectre large et agréable. Sur autoroute, les casques à casquette auront quelques mouvements, mais l'air ne rentre pas : buée à prévoir !

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Il est temps de lancer la tigresse. le 112 est accroché en première avec trois décollages consécutifs sur la plage moteur à 3 500, 6 500 et 8 500 tr/min environ, soit de quoi donner du peps à n'importe quelle évolution. La 2 enchaîne avec un excellent 136 tandis qu'un coup de shifter plus loin (plus de soucis en utilisation route) et l'on flirte avec les 160. La 4 permettra d'atteindre 185 sans trop forcer, mais avec moins de hâte que les rapports précédents.

L'étagement des rapports est bon, la boîte plutôt agréable, même si l'espacement entre les rapports apparaît un peu court à vue de pointe de botte. Au moins, le shifter à la montée et à la descente officie avec brio, permettant de le redécouvrir sous les meilleurs auspices. Rouler à bon rythme est une chose, mais il est utile de préciser que l'on peut le faire aussi sereinement en ligne droite qu'une fois calé sur l'angle. Méfiance toutefois car la garde au sol est moindre par rapport à ce à quoi l'on pourrait s'attendre. D'une part les suspensions restent avenantes, d'autre part les repose-pieds disposent de picots limiteurs d'angle. Un comble.

Essai Triumph Tiger 1200 Explorer Rally

A propos d'amortissement, justement, la fourche se montre d'une transparence élogieuse, tandis que l'on sent davantage les mouvements si particuliers de l'arbre secondaire, notamment sur les chocs, lorsqu'on le met en contrainte sur de fortes accélérations. De sensations à ranger rapidement au chapitre de la normalité, tant par ailleurs la Tiger 1200 Explorer Rally se montre stable sur l'angle, rigoureuse et aisée à emmener. On la place sans effort dans le guidon, tandis que freiner sur l'angle la perturbe très peu. Cela dit, le peu de routes sèches que nous avons eues ne nous auront pas permis cette fois de trouver les limites autres que celles liées à la garde au sol. En tout cas, les étriers Stylema avant apportent puissance, dosabilité et confort de freinage, tandis que la fourche ne plonge que modérément, toute freinée qu'elle est par l'électronique des suspensions.

Qu'à cela ne tienne, sur route sèche et alors que  nous nous lâchons temporairement, les étincelles sont aussi le signe d'un excellent confort de posture (position des repose piedsà, tandis que l'on apprécie également la qualité et la forme de l'assise à la "mousse" certes ferme, mais accueillante. Comme nous vous l'avions fait remarquer, la mécanique moteur se montre bavarde au travers de l'assise, du fait du calage T-Plane, mais cette fois-ci également dans le guidon, qui ne tarde pas à fourmiller. Expressive, la Tiger ne l'est donc pas seulement au travers de son échappement ou de ses réactions, mais aussi de manière plus sensitive : le fessier semble communiquer avec les explosions prenant place sous lui. Spécial, mais agréable lorsque l'on est attentif à la mécanique.

Essai Triumph Tiger 1200 Explorer Rally

À propos de mécanique, justement, celle-ci est bien entendu secondée par des assistances de premier plan. À commencer par le mode de comportement, particulièrement bien calibré. On distingue chaque changement y compris dans les réactions des suspensions, tandis que le mode Road est le plus appréciable pour sa bonne balance entre force, nervosité et douceur de fonctionnement. Le bien nommé mode Sport apporte beaucoup plus de nervosité, d'entrain, des réactions plus intenses et il demande même un peu plus de doigté pour laisser complètement profiter de son excellent potentiel. Enfin, dernier mode routier si l'on excepte le mode User, le mode Rain ne tarde pas à se faire pressant, à mesure que la tempête gagne l'Algarve (Portugal).

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Une chose est sûre : la Tiger Explorer Rally est amphibie. Quant à la pertinence du mode Rain, avec les pneumatiques à pavés, elle peut être bonne, mais le mode Road compose déjà largement avec une adhérence rendue précaire. Le contrôle de traction de premier plan n'intervient qu'en dernière mesure et surtout, il le fait de manière douce et presque transparente, ne se manifestant qu'au travers du témoin sur le tableau bord apparaissant subrepticement. Même sur les dos d'ânes (du nom de leur créateur), ils ne coupent que rapidement l'allumage et relancent rapidement l'évolution. La Tiger 1200 Explorer Rally apparaît rapidement comme une très bonne routière, mais il faut là encore composer avec un avant rendu imposant par le réservoir.

Essai Triumph Tiger 1200 Explorer Rally

En résulte une impression de présence devant soi se renforçant au freinage et lors des évolutions lentes. Un phénomène que l'on quantifie d'autant plus que la version Rally Pro à "petit" réservoir de 20 litres ne subit pas ce phénomène et se montre plus naturelle.

Le phénomène s'amenuise cela dit à mesure que l'on vide le réservoir, ce qui se fait de manière plus ou moins rapide. La consommation moyenne de ce big trail est en effet annoncée par l'instrumentation aux alentours de 6,5 l/100 km, ce qui est relativement important au regard des conditions de route et de la vitesse moyenne plus que raisonnable. La pluie diluvienne nous ayant en effet rattrapés, nous n'avons pas pu torturer comme il faut les pneumatiques, mais quelque chose me dit que l'on est amené à se revoir, avec cette Tiger.

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