2. Sur la route: la force tranquille
Pour démarrer les nouvelles grandes Volvo, il faut tourner vers la droite une (jolie) mollette implantée entre les sièges. Sous le capot de notre modèle d'essai, un bloc 4 cylindres 2 litres diesel D5 développant 235 ch et à l’insonorisation optimale (du moins depuis l'habitacle). Il s'agira de la version diesel la plus puissante disponible au lancement, sachant que le seul bloc D4 190 ch assurera 45% des ventes, tandis qu'un D3 de 150 ch intéressera plus particulièrement les gestionnaires de flottes d'entreprise. Les blocs essence T5 (254 ch) et T6 (320 ch) joueront quant à eux les figurants (5% des ventes en France, d'après les estimations de Volvo), dans l'ombre de la version hybride rechargeable T8 de 407 ch attendue pour la fin 2016, laquelle devrait à terme représenter 20% du volume.
Conduite semi-autonome en série
Fort d'un couple de 480 Nm disponible dès 1750 tr/mn, le D5 fait preuve de souplesse et d’une bonne allonge à bas régime. Il est bien aidé en cela par la nouvelle technologie dite Power Pulse consistant à injecter de l’air comprimé dans le turbo basse pression au début de la phase d’accélération. A l’usage, cela se traduit par de franches montées en vitesse (0 à 100 km/h en 7,2 s) et de très bonnes relances. Malgré son encombrement et son poids de 1,8 tonne à vide, la V90 se montre plutôt légère volant en main, s’accommodant bien d’une conduite enlevée.
Cette rondeur de fonctionnement, très appréciable au quotidien, se voit hélas un peu ternie par une boîte de vitesses Geartronic (automatique à 8 rapports) manquant singulièrement de réactivité en mode « confort » (le mode standard). Ainsi, sur le réseau secondaire, chaque remise de gaz en sortie de virage se voit ponctuée d’un court mais sensible temps mort avant que la transmission daigne réagir. Une solution existe heureusement, elle consiste à passer en mode Dynamic, ce qui permet à la boîte de répondre sans barguigner aux injonctions du pied droit. Il est aussi loisible, dans les réglages de l’auto, de régler celle-ci en mode sport « par défaut », ce qui permet de préserver tout le moelleux des suspensions. Bref, au menu ou à la carte, chaque conducteur est ici assuré de trouver son bonheur. D’autant que même à des vitesses qui vous vaudraient une suspension immédiate du permis de conduire, le silence de fonctionnement et la maîtrise des bruits aérodynamiques s’avèrent remarquable.
Au chapitre sécurité, le V90 se plie à toutes les figures imposées à ce niveau de gamme, avec notamment un dispositif de détection de grands animaux ou un système anti-sortie de route veillant au maintien de la voiture dans sa voie de circulation. S'ajoute à cela, en série sur toutes les versions, la fonction de pilotage semi-autonome qui permet à l'auto de tenir sa place dans le trafic sans intervention du conducteur jusqu’à une vitesse de 130 km/h. Il faut toutefois tenir le volant en permanence (un "lacher" est toutefois toléré quelques petites secondes) faute de quoi le système se coupe automatiquement. Une alarme retentit alors, puis la voiture ralentit peu à peu jusqu'à ce que l'on réactive le système via un bouton au volant. Même si nous, journalistes spécialisés dans l'automobile, commençons à nous habituer aux systèmes de ce type, c'est toujours une expérience assez étrange que celle consistant à attaquer une courbe d'autoroute à plus de 100 km/h en "laissant la main" à la voiture...
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