Enquête exclusive - Moto électrique, l'avenir de la moto ?
Vous l’aurez sans doute constaté, l’actualité autour de la moto électrique fait bien plus que frémir. De plus en plus de deux-roues de dernière génération proposent ainsi une alternative zéro émission aux traditionnels moteurs thermiques. À travers cette enquête, nous vous proposons un tour d’horizon global sur ces nouveaux modes de mobilité.
Marché de niche il y a encore quelques mois, les développements en cours et le travail des ingénieurs des grands constructeurs mondiaux laissent penser que dans un avenir proche, la proposition électrique va être conséquente sur le marché de la moto comme du scooter.
La moto électrique en 2020
Comment ça marche ?
Scooter ou moto électrique, le moteur fonctionne sur le même principe qu’un aimant. Dans un mouvement rotatif et sous l’effet d’un champ magnétique, une pièce statique (stator) fait bouger une pièce en mouvement (le rotor). En installant un axe sur le rotor, on récupère l’énergie mécanique produite pour entraîner une courroie ou une chaîne qui elle-même va entraîner la roue arrière de la machine. Il n’est question que de forces magnétiques transformées en forces mécaniques. Peu de pièces sont en mouvement, il n’y a pas de fluides internes, le moteur chauffe donc moins ce qui diminue le besoin de refroidissement. Le moteur électrique est silencieux avec un couple disponible dès la mise en route. De plus, l’entretien d’une moto électrique est réduit à une révision périodique (différents intervalles selon les constructeurs) et aux changements des rares pièces d’usure (freins en particulier).
Si la technologie du moteur électrique est simple, son alimentation par batterie reste son principal inconvénient aujourd’hui. À l’heure actuelle, la grande majorité des motos et scooters électriques utilisent des batteries Lithium-Ion ou Lithium-Polymère. Cette technologie permet de garantir une durée de vie théorique des batteries largement suffisante pour assurer la durée de vie de la moto (Zéro Motorcycles annonce une durée de vie de plus de 300 000 km). De son côté BMW, avec son scooter C-Evolution promet 80 % de performance maximale après 5 ans.
Le choix de l’emplacement de la batterie sur la moto reste un vrai casse-tête pour les ingénieurs puisque son poids est encore assez conséquent. Proposer une machine performante avec une autonomie suffisante tout en conservant un poids acceptable, c’est là que se trouve le challenge des équipes techniques.
Principale contrainte liée à la batterie, la question de sa charge occupe également les ingénieurs. Pour le moment, la recharge rapide que l’on peut trouver en automobile n’est que très peu utilisée car elle nécessite une technologie spécifique à la moto. Seuls quelques modèles sont aujourd’hui compatibles avec les bornes de recharge rapide utilisées par les automobiles. Le développement des motos électriques passera à coup sûr par une avancée significative de son mode de recharge, voire comme semble le développer BMW une méthode de charge par induction.
Les options de recharge les plus rapides de Zero Motorcycles augmentent par exemple la vitesse de charge jusqu'à 10 fois par rapport à ce qu'on peut attendre d'une prise domestique normale, pour une recharge à 95 % en à peine une heure. Du côté de BMW on assure que la commercialisation d'une moto électrique ne sera possible que lorsque la moto aura une autonomie d'au moins 300 kilomètres, et une capacité de recharge de 6 km par minute, le tout compatible avec les bornes de recharge rapide classiques.
Quels permis et bonus pour une moto électrique ?
Il n’y a pas de permis propre aux deux-roues électriques, tout est une question d’équivalence. Ainsi, une moto ou scooter électrique de moins de 11 kW (équivalence 125 cm3) est accessible dès 16 ans avec un permis moto A1, ou alors à partir de 20 ans avec le permis B et 7 heures de formation. Pour les modèles électriques plus puissants, jusqu’à 35 kW de puissance nominale, le permis A2 est requis à l’instar d’un véhicule thermique.
Une aide de l’Etat sous forme de bonus écologique existe pour l’achat (ou la location) d’un 2 ou 3 roues électrique. Le véhicule doit remplir les conditions suivantes :
Le montant de l'aide est de 250 euros par kWh d'énergie de la batterie, avec un plafond de 900 € ou 27 % du coût total de l’achat. Les aides sont plafonnées à 100 € pour un véhicule de moins de 3 kW. Ce coup de pouce du gouvernement est cumulable avec les aides locales (en 2020).
Le marché du scooter et de la moto électrique en 2019
Si les technologies sont encore en développement, le marché de l’électrique est en pleine ébullition. Pas une semaine ne se passe sans qu’un nouveau véhicule zéro émission ne soit annoncé. L’offre est pour l’instant supérieure à la demande. Mais plus que les volumes de ce marché qui reste encore aujourd’hui un secteur de niche, la progression des ventes de véhicules électriques en 2019 est assez révélatrice de la tendance qui s’annonce pour les prochaines années.
Comme on pouvait s’y attendre, l’alternative électrique se concentre pour le moment majoritairement sur des véhicules urbains. Si les volumes restent encore faibles, les scooters électriques équivalents 50 cm3 se font de plus en plus nombreux dans nos agglomérations. Avec 13 472 immatriculations en 2019 (90 611 unités pour les véhicules thermiques), ils affichent une progression de 33,8 % en 2019 par rapport à 2018 pour une part de marché globale atteignant tout de même 14,9 %.
Du côté des véhicules électriques équivalents 125 cm3 et plus, c’est carrément l’explosion : + 93,9 % pour 2 872 ventes. S’ils ne représentent que 5,1% du marché global 125, ces véhicules électriques progressent à vitesse grand V. Une dynamique qui semble partie pour s’établir sur la durée car l’offre va continuer de s’étoffer en 2020 et les années suivantes.
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