Essai - Kia Stinger : le transfert du siècle ?
Stéphane Lémeret , mis à jour
Depuis plusieurs mois, Kia tient les passionnés en haleine en promettant une voiture au caractère sportif affirmé, « qui va changer la donne ». Les premières images avaient laissé pantois et les premiers échos techniques se voulaient déjà convaincants. Maintenant, c'est l'heure de vérité au volant le plus puissant le V6 de 370 ch.
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Note
de la rédaction
EN BREF
1re berline coupé de la marque
à partir de 45 000 €
Ne tournons pas autour du pot : notre premier essai de cette première Kia premium est une énorme et excellente surprise, et cette voiture a largement de quoi faire vaciller sur leurs certitudes les "béhèmistes" les plus endurcis. Du moins ceux qui ne sont pas complètement aveuglés par leur vénération du badge. Et signalons que cette référence n'est pas choisie au hasard. Car pour ceux qui l'ignoreraient, rappelons que le groupe Hyundai-Kia a débauché en 2014 l'ingénieur Albert Biermann, un homme qui, avant ce transfert, dirigeait la conception du département Motorsport (M pour les intimes) du constructeur bavarois. Et c'est lui qui a présidé à la mise au point du moteur, et surtout du châssis de la Stinger. Ça en impose déjà, non !?
Mais commençons par le commencement. La Kia Stinger est donc le nouveau haut de gamme de Kia, positionnée au-dessus de l'Optima. Et même bien au-dessus car l'ambition nourrie par le constructeur avec ce coupé 4 portes est réellement de proposer une alternative aux BMW Série 4 Gran Coupé et Audi A5 Sportback. Péché d'orgueil ? Pas si sûr. Car déjà, la Kia a le pouvoir de séduction de son côté. Franchement, face au look certes très élégant mais aussi de plus en plus entendu adopté par les constructeurs allemands premium, cette coréenne fait du bien. L'ensemble est équilibré et cohérent, même si les détails originaux ne manquent pas, à l’instar de la prolongation des feux arrière sur les ailes. Les regards des autres conducteurs croisés lors de cet essai effectué dans la région de Francfort en disent plus long que n'importe quel descriptif : la Stinger attire clairement l’attention et on lit dans les yeux des badauds des choses comme « Mais qu’est-ce que c’est que cette belle auto pas comme les autres ? ». Un instant, nous avons même cru que le passager d’une BMW Série 7 allait nous demander de nous arrêter le temps d'une photo ! Bref, la marque a manifestement visé juste en sortant une carrosserie à la fois remarquable mais pas tape-l’œil, classe mais pas passe-partout. Une très bonne entrée en matière. Au fait, saviez-vous que le design du groupe Hyundai-Kia est dirigé depuis 10 ans par Peter Schreyer, débauché à l'époque chez… Audi ? Et que la Stinger est l'œuvre du Français Grégory Guillaume, designer lui aussi ex-Audi ?
Pour le charisme donc, check ! Mais le plumage est une chose. Encore faut-il que le ramage s'y rapporte. Que diriez-vous des vocalises d'un V6 3,3 litres bi-turbo envoyant 370 ch et 510 Nm dans l'asphalte via une boîte auto 8 rapports et une transmission intégrale de série ? Ça, bien sûr, c'est le haut de gamme. Kia proposera aussi des 4 cylindres turbo, 2.0 essence 255 ch et 2.2 diesel 200 ch. Mais c'est le V6 qu'il nous a été donné d'essayer, et attendez de voir ce que nous en pensons…
Ce look racé de la voiture a bien sûr des contreparties. D'abord, l'habitabilité arrière n'est pas exceptionnelle, malgré une longueur totale supérieure de près de 20 cm à celle d'une Série 4 Gran Coupé par exemple. Aux places arrière, les grands échalas auront les cheveux dans le plafond et pas de place pour glisser les pieds sous le siège conducteur, celui-ci étant au raz du plancher pour offrir une position plus sportive. Et pour ce qui est de la place centrale de la banquette, même un enfant n'y trouvera pas ses aises. Le coffre de 406 litres (jusqu'à 1 114 litres banquette rabattue) ne cherche pas plus le record. La Stinger n'est donc pas une grande familiale !
Quant à la présentation intérieure et à la qualité de finition, il faudrait vraiment couper les cheveux en quatre pour y trouver à redire. Non, bien sûr, la Stinger n'atteint pas la perfection presque névrotique d'une BMW ou d'une Audi, mais bon… Le peu que la Coréenne cède sur ce point, elle le gagne en créant une ambiance à bord évocatrice, qu'on aimerait trouver chez les autres. Question de priorités, peut-être…
Chiffres clés *
- Longueur : 4,83 m
- Largeur : 1,87 m
- Hauteur : 1,40 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 406 l / 1140 l
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 225 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Janvier 2017
* A titre d'exemple pour la version D.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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