Après son restylage de milieu de carrière à l'été 2008 et à moins de deux ans de la retraite, la Série 3 a encore évolué au printemps 2010 avec la commercialisation de la 320d EfficientDynamics 163 ch/109 g, tandis que la 320d « normale » passe de 177 à 184 chevaux au début de l'été. Nous nous penchons ici sur la plus anorexique des deux, l' EfficientDynamics, qui affiche une consommation et des émissions de CO2 inférieures à la Twingo 1.5 dCi 65 chevaux, mais dont le prix d'achat est près de trois fois plus élevé. La comparaison est plus réaliste face à la 318d par exemple, forte de 143 ch et 300 Nm et qui est créditée de 4,5 l/100 en cycle mixte et de 119 g, tandis que la 320d EfficientDynamics 163 ch consomme 0,4 litres de moins et émet seulement 109 g de CO2 par kilomètre. Voilà qui donne droit à la 318d à 100 € de bonus (pas un sou de plus que la 320d normale 184 ch/125g) et à 500 € pour notre voiture d'essai, seule familiale de plus de 120 chevaux à bénéficier d'un tel bonus à l'heure actuelle. Ces 400 € déduits réduisent l'écart de prix entre 318d et 320d EfficientDynamics à 1 800 € pour le niveau d'équipement supérieur « Luxe », à 2 250 € en « Confort », et à 2 350 en version d'accès « Première ». Comme nous le verrons, conso et performances peuvent justifier ces notables différences. La finition médiane « Confort » est à peine mieux dotée que l'unique proposée sur l'Audi A4 2.0 TDIe 136 ch/119 g commercialisée depuis l'été 2009, et là encore avec un supplément de quelques 3 000 € au tarif catalogue, BMW fait payer cher l'excellent rendement de sa nouvelle arme anti-gaspi. Le constat va dans le même sens en comparaison des versions à faibles émissions de la Mercedes Classe C.
La BMW 320d EfficientDynamics Edition ne repose pas sur la première moûture de la 320D de 2005 de la génération actuelle de la Série 3 (E90) malgré une puissance identique de 163 ch (120 kW). Elle prend pour base la version 320d 177 ch/128 g dont BMW a écoulé les derniers exemplaires en juin avec sa "prime Eco-Attitude" (36 000 € au lieu de 42 100 € en finition Luxe!). Aux mesures BMW EfficientDynamics déjà de série sur les autres Série 3 (dont le système start&stop sur les quatre cylindres et la récupération partielle de l'énergie au freinage sur toutes, ...), elle y ajoute des optimisations aérodynamiques telles que des jantes au design adapté et une caisse surbaissée de 10 mm qui permettent d'afficher un flatteur 0,26 en Cx, une gestion moteur peaufinée qui fait passer le couple à 360 Nm (350 Nm sur la 177 ch), la démultiplication finale et les rapports de boîte rallongés, des pneumatiques Michelin Energy Saver à faible résistance au roulement qui n'ont guère pénalisé le comportement lors de notre essai réalisés sous des températures clémentes, et l’indicateur de changement de rapport modifié. Que du classique en somme, mais à peine 4,1 l/100 km et 109 g de CO2 par km, c'est bien mieux que l'Audi A4 TDIe, les Mercedes C200 ou 220 Cdi BlueEfficiency, voire que la plus démocratique Opel Insignia 2.0 CDTi Ecoflex 160 ch (passée de 136 à 129 g de CO2 en juin 2010), qui utilisent peu ou prou les mêmes recettes.
A l'usage, la boîte -exclusivement manuelle- un peu longue ne perturbe quasiment pas la conduite, même si les reprises en sixième sont un peu molassonnes. La souplesse à bas régimes, l'arrivée du couple à partir de 1400 tours restent comparables à la défunte 177 chevaux. Le bruit de la mécanique même en faible accélérations ou son léger ronronnement à une sage allure de croisière ( entre 1600 et 1900 tr/min) subsistent malheureusement aussi. Sans être gênant, le niveau sonore est l'un des rares défauts des quatre pattes Diesel BMW face à la concurrence.
En performances pures, à défaut de comparaison face à la 320d 184 ch/380 Nm non essayée, l'EfficientDynamics n'est pas loin de la 177 ch avec un 0 à 100 km/h en 8,5 contre 7,8 secondes (une seconde mieux que la 318d et un peu plus encore face à l'A4 2.0 TDIe), et en lui concédant moins 10km/h en vitesse maxi, avec 220 km/h.
Incroyable rendement
La consommation moyenne sur les 1 250 kilomètres de cet essai mené la plupart du temps bon train a atteint exactement 6,1 l/100 km (¼ ville, ¼ route et moitié autoroute), soit 0,2 à 0,3 litres de moins que l'A4 2.0 TDIe et un demi litre de moins que la 318d ou Opel Insignia 2.0 CDTi Ecoflex 160 ch d'avant juin/juillet 2010). A rythme et itinéraire comparables, il faut compter environ 6,9 litres pour la 320d 177 ch et les Classe C 200 et 220 CDi. Bref, nos relevés corroborent à peu près les différences entres les consommations constructeur et atteste de l'exceptionnel rendement de la 320d EfficientDynamics. En matière de consommation, elle a vraiment tout d'une petite. Dans le détail, il faut compter entre 7 et 8 litres en circulation urbaine, autour de 5,5 litres sur autoroute, et à des vitesses presque stabilisées, moins de 5 litres à 110, 5,6 l à 140, et environ 6,2 l à 150km/h. Sur route, on oscille de 4 litres au mini à 10 litres en conduite très rapide, mais on dépassera rarement 7 l/100 en profitant déjà d'un réel plaisir au volant.
A noter que si l'EfficientDynamics émet peu de CO2 et dispose comme ses rivales d'un filtre à particules de série, le bilan est loin d'être parfait pour les vrais polluants tel que les oxyde d'azote. Si une 320d « normale » 184 ch à boîte manuelle peut disposer de l'option « Blue Performance » qui grâce à un catalyseur spécifique permet d'abaisser les émissions de Nox sous les plafonds de la future norme Euro6 (qui rentrera en vigueur à partir de 2014), l'EfficientDynamics n'y a pas droit. Petit bémol pour une version à tendance verte... Ceci noté, sur les 320d et 330d qui peuvent bénéficier de cet équipement facturé 1 200 €, une infime minorité de clients le choisissent. Il serait judicieux que le Ministère de l'Environnement songe à une incitation pour les modèles qui réduisent de manière drastique les polluants toxiques avant l'obligation légale.
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