Essai - Renault Mégane Blue dCi 115 (2021) : le dernier des diesels
Le restylage de juin dernier a occasionné un sévère tri dans les motorisations diesels de la Renault Mégane : il n'en reste en effet désormais plus qu'un, pris en tenaille entre des mécaniques essence moins chères et toujours plus efficientes et une offre hybride rechargeable encore plus sobre et largement subventionnée. Est-ce qu'il reste quelque chose en faveur du gazole ?
Sommaire
Note
de la rédaction
13,8/20
Note
des propriétaires
En bref
À partir de 27 900 €
Unique offre diesel pour la Mégane
115 ch et 260 Nm
Depuis son restylage juste avant l'été dernier, la compacte au losange a effectué une réduction spectaculaire de la voilure pour son offre diesel puisqu'elle se résume aujourd'hui à un seul et unique moteur de 115 ch. En 2018, il y en avait encore quatre, de 90 à 165 ch ! Mais entre-temps, le gazole, longtemps carburant préféré des Français, a continué de perdre des parts de marché, perdant peu à peu de sa popularité au fur et à mesure que de nouvelles affaires de tricherie à l'homologation s'ébruitaient. En 2020, il ne représente ainsi plus que 30,55 % des ventes, contre 72,9 % en 2012 !
Pris en tenaille entre
essence et hybride
Parallèlement, Renault a lancé l'année dernière sa gamme de modèles électrifiés E-Tech marchant sur ce qui reste des plates-bandes du diesel, avec une Clio hybride de 140 ch ainsi que des Captur et Mégane Estate hybrides rechargeables de 160 ch soutenus par une prime à l'achat de 2 000 € et une exonération de certaines taxes pour les professionnels. Et ça n'est que le début puisque la Mégane berline recevra sa double motorisation essence/électrique et sa trappe de recharge en mars prochain.
Un nouveau traitement
des oxydes d'azote
Que vaut donc le dernier des Mohicans qui devrait sans aucun doute disparaître à la prochaine génération de Mégane ? Eh bien c'est un concentré de décennies d'expérience de la marque au losange dans le domaine, la dernière évolution portant sur le post-traitement des émissions d'oxyde d'azote assuré désormais par un système de réduction catalytique sélective (SCR) utilisant une solution à base d'urée Adblue, origine du changement de nom de « dCi » à « Blue dCi ». En ajoutant cette ammoniaque, l'oxyde d'azote se transforme alors en azote et en vapeur d'eau sans que cela n'influe sur les performances.
Associée au choix à une boîte manuelle à six rapports ou une double embrayage EDC à sept rapports, la base mécanique reste sinon toujours le bon vieux K9K de 1 461 cm3, avec huit soupapes, rampe commune et turbo à géométrie variable, qui souffle certes cette année sa vingtième bougie mais que Renault a régulièrement fait évoluer, que ce soit en matière d'injection, de suralimentation ou encore de lubrification. Il développe aujourd'hui 115 ch à 3 750 tr/min et 260 Nm à 2 000 tr/min, soit la puissance et le couple le plus élevés depuis son arrivée en 2001. Ces valeurs, une fois transposées sous le capot de la Mégane, lui permettent d'effectuer le 0 à 100 km/h en 11,1 s, le 1 000 m départ arrêté en 32,7 s et le 80 à 120 km/h en 8 secondes avec la boîte manuelle, l'EDC nécessitant trois dixièmes de moins pour atteindre les 100 km/h ainsi que six dixièmes de plus pour passer la barre du kilomètre et faisant jeu égal en matière de reprise
Des performances satisfaisantes
et un appétit mesuré
Ce sont des valeurs respectables qui garantissent sur le papier une polyvalence certaine que l'on retrouve une fois au volant, avec des accélérations convaincantes et un agrément certain apporté par la boîte EDC de notre modèle d'essai se chargeant de conserver le moteur dans sa plage de régimes optimale et par une insonorisation poussée. Le TCe 115 se montre cependant à peine plus véloce et discret mais il ne peut pas bénéficier d'une transmission automatisée et ne peut rivaliser en termes de consommation. La norme WLTP annonce en effet entre 4,6 et 4,7 l/100 km selon le niveau de finition, des chiffres qu'il est facile d'atteindre avec quelques notions d'éco-conduite. Sans ces dernières, la moyenne franchira les 5 l/100 km de quelques décilitres et même les pieds droits les plus lourds auront du mal à dépasser les six litres.
En matière de châssis, la Mégane reste une valeur sûre. Certes, elle n'est pas aussi amusante qu'une Peugeot 308 mais offre tout de même un excellent compromis entre confort et dynamisme grâce à des trains roulants rigoureux et une direction précise.
L'habitabilité arrière ne fait pas partie des qualités de la Mégane et le volume de coffre est amputé de presque 80 litres pour intégrer le réservoir d'AdBlue.
On retrouve sinon toutes les petites évolutions apportées par la dernière mise à jour, avec un nouvel éclairage à LED à l'avant comme à l'arrière, des boucliers redessinés, un nouveau choix de jantes, un écran central pouvant aller jusqu'à 9,3 pouces et une instrumentation numérique de 10,4 pouces paramétrable. Aucun changement sinon en matière d'habitabilité, domaine dans lequel la Mégane ne brille pas particulièrement à l'arrière, ainsi qu'en taille de coffre où elle se trouve du bon côté de la moyenne de la catégorie. Cependant, l'implantation du réservoir de 16 litres d'Adblue grignote du volume de chargement, à 394 litres en configuration cinq places et 1 288 litres avec le dossier de la banquette rabattue contre respectivement 473 et 1 367 litres pour les motorisations essence.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,35 m
- Largeur : 1,81 m
- Hauteur : 1,44 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 335 l / 1247 l
- Boite de vitesse : Auto. à 7 rapports
- Carburant : Diesel
- Taux d'émission de CO2 : 121 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Juin 2020
* pour la version IV (2) 1.5 BLUE DCI 115 INTENS EDC.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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