2. Volvo S60 - Sur route : un dynanisme inédit chez Volvo

Même si depuis quelques mois, le diesel voit ses parts de marché chuter de façon conséquente, il reste toutefois encore majoritaire dans la catégorie des berlines familiales. Malgré cela, Volvo a pris la décision radicale de n’équiper sa S60 que de motorisations hybrides rechargeables. Fini le diesel mais également l’essence. Un pari osé mais aussi surprenant : le V60, la déclinaison break de cette S60, est disponible en essence mais surtout en diesel. En fait, le constructeur tente le coup car il est conscient que les ventes de cette berline devraient rester faibles. La prise de risque est donc limitée et surtout, calculée.

Sous le capot de cette S60 ne prendront donc place que des moteurs hybrides rechargeables, avec deux versions de l'hybride T8 : la normale de 390 ch et une plus puissante (405 ch) conçue en partenariat avec la filiale électrique de Volvo, Polestar. Pour rappel,dans tous les cas, il s’agit d’un quatre cylindres turbocompressé développant suivant les configurations soit 303, soit 318 ch. Il est couplé à un moteur électrique de 87 ch. Et pour nos premiers essais, c’est cette version la plus puissante que nous avons choisie.

Comme tous les modèles hybrides rechargeables, cette S60 est capable d’évoluer en tout électrique durant une cinquantaine de kilomètres. Très pratique pour un usage citadin, qui a tendance à grever la consommation. En usage routier, le surcroît de puissance distillé par le moteur électrique implanté sur le train arrière se fait sentir en particulier lors des phases d’accélérations et de reprises très vigoureuses, avec une poussée forte comme en atteste le 0 à 100 km/h abattu en 4,4 secondes. Les quatre roues motrices annihilent toutes les pertes de motricité. Les impressions à bord sont relativement proches de celles d’une Tesla, c’est dire!

 Difficile dans ces conditions de ne pas enclencher le mode « Polestar » qui favorise l’effet boost. Dommage que la batterie se vide à vitesse grand V et que sa régénération soit si longue, même en actionnant le mode B censé augmenter la récupération d’énergie. En conduite normale, l’association des deux moteurs est imperceptible d’autant plus que la boîte automatique à 8 rapports fait preuve également d’une belle fluidité tout en conservant une rapidité de passages des rapports quand on commence à jouer avec les palettes solidaires du volant. Mais l’autre intérêt d’acheter une hybride rechargeable réside dans la volonté de consommer moins. Volvo annonce une moyenne mixte légèrement supérieure à 2 l/100 km. La réalité est bien sûr différente. Sur notre essai, nous avons enregistré une moyenne de 9l/100 km sur un relief très exigeant avec beaucoup de relances. Alors certes, ce chiffre peut sembler conséquent mais il ne faut pas oublier que nous avons affaire à une berline de 400 ch et de plus 2 tonnes sur la balance en raison du poids des batteries. Avec un modèle 100% essence aux mêmes caractéristiques, la consommation serait supérieure à 15 l/100 km. Le gain est probant.

Au niveau du comportement, cette version a été optimisée par l’adoption de freins Brembo et de suspensions Ohlins. Sur route, le bilan s’avère contrasté. Pourtant réputés pour leur efficacité, les freins ne nous ont pas particulièrement convaincus, en raison notamment d'un toucher de pédale peu agréable et d'un manque de mordant. Situation inverse pour les liaisons au sol tout simplement excellentes, avec une très bonne tenue de caisse en virages, ce qui permet de gagner en efficacité mais également en confort avec un roulis quasi nul. Les passagers profiteront également de sièges offrant confort et maintien de premier ordre. De quoi satisfaire tous les occupants de la voiture, quelle que soit leur place. On en vient même à oublier le poids conséquent de cette S60 (+ de 2 000 kg). Volvo nous livre donc ici une copie plus que convaincante et parvientà nous étonner dans un domaine habituellement réservé aux berlines allemandes.