Essai - Skoda Fabia (2021) : très (trop ?) ambitieuse
Vingt-deux ans après la sortie de la première génération en 1999, Skoda présente le quatrième opus de sa citadine polyvalente Fabia. En gonflant de tous côtés, elle devient le plus gros des modèles du marché. Mais comme chacun sait, il n'y a pas que la taille qui compte. Le package est-il à la hauteur des ambitions ? Réponse avec l'essai de la version 1.0 TSI 110 ch Style.
Sommaire
Note
de la rédaction
14,4/20
EN BREF
Citadine polyvalente
4,11 m de long
Coffre de 380 litres
De 65 à 150 ch (en fin d'année)
À partir de 16 730 €
Depuis le lancement de la première génération en 1999, la Skoda Fabia a été écoulée à près de 4,5 millions d'exemplaires dans le monde. Oui, quand même. Et en France, c'est la troisième meilleure vente de la marque derrière le Kamiq et l'Octavia. Alors quand il s'agit, 22 ans plus tard, de lancer la quatrième génération, le constructeur tchèque met les petits plats dans les grands.
Et justement, le plat est grand. Cette nouvelle Fabia, en grandissant de 11 cm pour culminer à 4,11 m de longueur, devient tout simplement la plus grande des citadines polyvalentes du marché, derrière la Renault Zoé et ses 4,09 m, la moyenne tournant autour de 4,05 m.
Et ce n'est pas un artifice obtenu en étirant les porte-à-faux, non. La plateforme MQB A0, celle de ses cousines Volkswagen Polo ou Seat Ibiza, permet au contraire de proposer un empattement allongé de 9 cm par rapport à la précédente génération, et d'obtenir des proportions harmonieuses. Et c'est vrai que la Fabia cru 2021 est bien campée sur ses roues, car non contente de grandir, elle s'élargit aussi, de 5 cm, tandis que la hauteur diminue de 8 mm. De quoi s'éloigner de l'aspect haut et étroit de la précédente.
Un style classique mais bien dans l'ère du temps
Côté style, rien d'extravagant ou d'extrêmement original, comme à l'habitude chez Skoda. Pour autant, elle n'est pas désagréable à regarder, cette citadine, et sa couleur de lancement, orange "Phoenix", lui va très bien.
La calandre est très élargie, dans la lignée de ses grandes sœurs Scala ou Octavia, voire du SUV Enyaq, et les optiques LED la rejoignent. Le capot est distinctement nervuré, les flancs aussi, mais sans abus. Le profil dévoile d'ailleurs des jantes 16 ou 17 pouces selon la finition, dotées "d'inserts aéro" en plastique, pour améliorer ce que leur nom indique. À ce propos, la Fabia a été très travaillée à ce chapitre. Jantes, volets mobiles au niveau de la prise d'air inférieure, fond caréné, rétroviseurs optimisés, le résultat est là : le Cx est de 0,28. La meilleure valeur de la catégorie, au bénéfice de la consommation.
On ne tombera ensuite pas en pâmoison devant la poupe de l'auto, toute aussi classique que la proue. Mais les nouveaux feux adoptent une version plus pointue, plus acérée, de la signature lumineuse traditionnelle en forme de C de Skoda.
L'ensemble n'est pas fait pour choquer, c'est du classique, et le seul risque est de ne déplaire à personne. Les plus foufous des clients pourront opter pour le pack "Color Concept", qui permet d'avoir des jantes et rétroviseurs noirs, un toit contrasté noir et les vitres arrière et lunette surteintéés (option à 975 € ou 780 € sur finition haute Style).
Un habitacle classique (bis) et qui pourrait être mieux fini
Dans l'habitacle, on retrouve l'inspiration de l'Octavia dans le dessin. Il est finalement aussi classique que l'extérieur, c'est notre avis, en dépit des efforts de la marque pour nous faire croire qu'il est également "sportif". Pas vraiment, à notre sens. Mais comme les dehors, ce dedans n'est pas vilain, et même agréable, avec pour originalité un insert coloré qui traverse toute la planche de bord, y compris les aérateurs latéraux.
Par contre, la qualité des matériaux est moyenne. La bande de tissu n'arrive pas à faire diversion. Tous les plastiques sont durs, et même facilement rayables sur les contreportes. Au même niveau de prix, la concurrence fait mieux, Renault Clio, Peugeot 208 ou Ford Fiesta en tête. Les assemblages sont au contraire bons, et l'ergonomie sans faille, avec des commandes séparées pour la clim, et un écran multimédia réactif et simple d'utilisation. La Fabia peut pour la première fois se dote d'une instrumentation 100 % numérique configurable selon 5 modes d'affichage (en série sur finition haute Style).
L'habitabilité arrière, bien aidée par l'empattement rallongé (2,56 m) est excellente, et les 5 cm de plus en largeur aideront à caser 3 adultes sur une banquette un peu ferme. Ils disposeront, c'est nouveau, de buses de ventilation dédiées. Mais ce n'est pas le plus impressionnant dans la Fabia. Ce qui l'est, c'est le volume de coffre. Tenez-vous bien, cette citadine polyvalente offre 380 litres aux bagages de son propriétaire (+ 50 litres par rapport à la précédente). C'est tout simplement un record, et surtout, c'est digne de la catégorie supérieure, celle des compactes. Pour preuve, 380 litres, c'est tout simplement le volume de coffre de la Volkswagen Golf ! La Seat Ibiza (355 litres), la Polo (351 l) ou la Clio (340 l) sont distancées.
Des astuces à foison !
On ne peut parler d'une Skoda sans évoquer les aspects pratiques et les petites astuces "simply clever", typiques de la marque. On retrouve dans cette nouveauté les traditionnels petits rangements, porte-ticket, porte stylo, porte téléphone au dos des sièges, parapluie dans la portière (et non plus sous le siège), bouchon de liquide lave-glace qui se transforme en entonnoir, etc. Mais elle étrenne aussi un inédit porte-gobelet amovible à l'avant, que l'on peut enlever pour le nettoyer facilement en dehors de la voiture, un second rangement et porte-gobelet amovible placé entre les passagers arrière, un espace désormais flexible pour caler des objets dans le coffre, mais aussi une très innovante protection intégrée du seuil de ce dernier (voir vidéo). On ne peut que conseiller aux autres constructeurs de s'inspirer de la marque tchèque pour proposer de pareilles astuces, qui simplifient la vie.
Des mécaniques modernes, mais pas d'électrification
Mécaniquement, la Fabia adopte les mêmes mécaniques que ses cousines du groupe. Elle fait toujours l'impasse sur le diesel, c'était déjà le cas depuis le restylage de la précédente génération. On trouve donc essentiellement le 3 cylindres 1.0, en version atmosphérique MPI 65 ou 80 ch BVM5 (93 Nm à 3 700 tours/min, 4,5 l/100 et 115 g de CO2/km pour le 80 ch, chiffres non communiqués pour le 65 ch), ou turbo TSI 95 ch BVM5 (175 Nm à 1 600 tours/min, 4,6 l/100 et 116 g), 110 ch BVM6 ou DSG7 (200 Nm à 2 000 tours/min, 4,6 l/100, 116 g en BVM et 4,6 l/100, 127 g en DSG7).
Plus tard dans l'année (fin novembre, début décembre), ils seront rejoints par un 4 cylindres 1.5 TSI de 150 ch, doté de la technologie de désactivation de deux cylindres sur 4. Ce dernier bloc permettra à la tchèque de venir lutter contre les plus performantes des Clio, Polo ou Ibiza.
Par contre, on notera que, comme la Polo, et certainement dû à la plateforme, la Fabia ne dispose d'aucune offre de moteur électrifié. Ni hybride, ni micro-hybride. On nous a affirmé que c'était aussi pour réduire les coûts et les tarifs. Mais comment font donc les autres constructeurs ?
Chiffres clés *
- Longueur : 4,10 m
- Largeur : 1,78 m
- Hauteur : 1,45 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 380 l / 1190 l
- Boite de vitesse : Méca. à 6 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 116 g/km
- Bonus / Malus : 0 €
- Date de commercialisation du modèle : Juillet 2021
* A titre d'exemple pour la version IV 1.0 TSI 110 BVM6 STYLE.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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